BOUTIGNY Jean-Marie [BOUTIGNY Jean, Marie, Auguste, Émile, dit]

Par Pierre CONSTANS

Né le 15 août 1929 à Calais (Pas-de-Calais), mort le 31 juillet 2012 à Besançon (Doubs) ; militant associatif, politique et humaniste ; écrivain et poète.

Fils unique d’un père mécanicien et d’une mère sans profession, arrivés dans le Jura, à Montmorot, en 1941, Jean-Marie Boutigny effectua à Champagnole sa scolarité élémentaire ainsi que secondaire au collège où il rencontra sa future épouse, Paule Maître (mère sans profession, père électricien) avec laquelle il s’unit le 9 juin 1951 à Champagnole. Le couple eut un garçon et deux filles.

Jean-Marie Boutigny débuta sa carrière aux Aciéries puis au centre d’apprentissage comme maître auxiliaire. Il entra ensuite à la mairie de Champagnole alors dirigée par André Socié. À partir de cette époque, commença son engagement au service des autres. Il fonda le Centre Vacances et Tourisme de Champagnole (CVT) pour l’accueil d’enfants dans les colonies dans le Var (Boulouris, Le Brusc, Bormes) et le Jura (Arsure-Arsurette), en partenariat avec la FOL du Var et l’ODEL VAR. Il partagea avec les militants varois de la FOL 83 et de l’ODEL VAR, entre autres Yves Constans et René Basse, l’organisation de séjours d’échanges de centres de vacances (les Jurassiens au bord de mer, les Varois au centre de la ville de Dôle à Fort du Plasne (Col de la Faucille). Cet engagement pour les vacances des enfants et adolescents, Jean-Marie Boutigny l’avait construit à partir de son intérêt pour l’alimentation équilibrée des enfants à l’école : « la Cantine » représentait pour lui un pilier pour l’école où l’élève (enfant ou adolescent) devait être dignement nourri et éduqué pour la santé alimentaire comme en séjours vacances. Il rejoignit en ce sens, en 1962, à la Ligue de l’Enseignement et de l’Éducation permanente, la commission nationale des Restaurants d’enfants qui travaillait pour la promotion de la cantine scolaire en « Restaurant d’enfants ». Il en créa un exemplaire géré par le CVT pour l’école publique de Champagnole. Il soutint un mémoire professionnel sur la gestion de la restauration scolaire pour accéder au groupe A de la fonction publique.

Administrateur de la FOL du Jura, il était engagé politiquement au Parti socialiste local et départemental mais une rupture politique avec le maire de Champagnole, président du Conseil général du Jura, André Socié, lui fit prendre ses distances avec le personnage politique mais pas le parti pour lequel il milita jusqu’en 2002 après le décès de son épouse en 2001. Cette rupture l’amena à participer à la création d’un foyer pour adultes autistes (la ferme du Sillon Comtois) de Chaux-des-Crotenay.

Parallèlement il s’engagea pour la Croix-Rouge et en devint le président départemental du Jura en lui donnant un élan social durable. Dans le prolongement de son engagement militant passionné d’histoire et de littérature, il aimait écrire et se consacra à la publication de divers ouvrages dont le célèbre « Tiaff, les joies de la cantine » démontrant la nécessité de l’équilibre alimentaire pour une bonne scolarité. Historien amateur, il effectua des recherches pour la reconnaissance de la bataille d’Alésia située à Champagnole, recherche militante alimentant la polémique sur la réalité du site historique. Témoin de la catastrophe du Mont Rivel, le 27 juillet 1964, à Champagnole (14 mineurs de la cimenterie ensevelis), il fut le premier à alerter la préfecture en raison de l’absence du maire en vacances. En 2007, il signa un précieux ouvrage, Sens dessus-dessous, (« Ceci n’est pas un roman, ni une étude technique, ni une recherche de notoriété ») sur « son 27 juillet » en racontant ce drame et les semaines qui ont suivi (clichés d’époque, plans, coupures de presse, copies de bons de prise en charge : alimentation, matériel).
Correspondant local du journal Les Dépêches, ancien champion de boxe du Jura, il couvrait aussi des événements sportifs dont la rencontre d’athlétisme France-Suisse au stade des Aciéries.
Ce goût de l’écriture l’amena également à la poésie avec la publication posthume d’un recueil titré « Émotions » qui témoignait de sa sensibilité et de ses engagements.

Après avoir lutté contre plusieurs maladies, Jean-Marie Boutigny, attachant avec une certaine idée du monde, était un important militant humaniste passionné par l’action au service des grandes causes et des autres.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article242271, notice BOUTIGNY Jean-Marie [BOUTIGNY Jean, Marie, Auguste, Émile, dit] par Pierre CONSTANS, version mise en ligne le 26 août 2021, dernière modification le 15 avril 2022.

Par Pierre CONSTANS

SOURCES : Témoignages privés, famille et presse.

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