BESSE Michel

Par Laurent Aucher, Danielle Champion

Né le 14 février 1933 à Clermont (Oise), mort le 14 avril 2004 à Vierzon (Cher) ; ouvrier métallurgiste ; militant CFDT  ; candidat LO (Lutte ouvrière) à l’élection municipale de Vierzon en 1990.

En janvier 1986, dans les locaux vierzonnais de l’usine Case-Poclain lors de la remise de sa médaille du travail.

Les parents de Michel Besse étaient issus de milieux sociaux que tout opposait. D’origine très modeste, sa mère était célibataire, son père appartenait à la bourgeoisie (il était juge). Celui-ci ne le reconnut pas. Parce qu’elle devait travailler, la mère se vit obligée de le confier à différentes personnes puis à l’Assistance publique mais elle le gardait toujours sous sa responsabilité et il la voyait de temps en temps. De un à trois ans, l’enfant fut mis en nourrice chez une dame de Blet (Cher), puis, de cinq à dix ans, il séjourna chez ses grands-parents maternels à Romorantin-Lanthenay dans le Loir-et-Cher. Deux orphelinats l’accueillirent ensuite, Verdier à Tours (Indre) puis, « à peu près à la même époque » selon lui, l’orphelinat d’Auteuil à Paris pour un court séjour. Jusqu’à sa majorité, il fut placé à l’Assistance publique où se déroula sa scolarité primaire. Il obtint son certificat d’études primaires (CEP) à quatorze ans et, à seize ans, fut placé dans une ferme du Pas-de-Calais. Il y resta comme travailleur agricole jusqu’à ses vingt et un ans.
En 1954, il vint dans la région Centre. De son propre aveu, les motivations de ce changement géographique et professionnel étaient le rapprochement familial, l’attraction du bassin d’emploi industriel berrichon ainsi que le désir de découvrir la collectivité et le travail d’usine. Ses emplois successifs furent d’abord d’ensacher l’engrais puis d’alimenter les fours, « fourniller » pour reprendre son expression, dans une usine d’engrais à Issoudun (Indre).
Bien que restant domicilié à Issoudun, il travailla pendant sept ans à Saint-Florent-sur-Cher (Cher) dans la chaudronnerie Labbé où il était employé au « cisaillage des tôles » pour l’électro-ménager. Mais les trajets en autocar lui pesaient et il retourna à Issoudun, embauché à la tannerie Laval.
C’est à cette époque, en 1961, qu’il épousa Paulette Haco. Celle-ci était originaire de Vierzon, le couple décida de s’y installer. Fin 1970, pendant trois mois, il travailla à l’usine Flambo, un établissement de petite métallurgie qu’il quitta pour Case. C’est un ami de sa belle-mère qui le fit entrer en 1971 dans cette grande entreprise qui fabriquait de gros engins de travaux publics comme les backhoes. Il y resta pendant une vingtaine d’années, jusqu’à sa préretraite à 57 ans, en 1990. À ce poste, son évolution professionnelle fut modeste, d’OS à P1B, mais ses qualités étaient reconnues et il reçut deux médailles d’honneur du travail, d’argent et de vermeil. Dans les années 80, il souffrait d’alcoolisme et se soigna en 1986.
En retraite à soixante ans en 1993, il aida son fils dans son activité forestière durant quatre ou cinq ans. Pendant sa carrière, Michel Besse s’engagea à la CFDT, syndiqué une douzaine d’années, il exerça ce qu’il nommait « quelques responsabilités minimes » dans les années 1975-1980, interrompues par son problème de santé, il lui restait alors sept ans à travailler au cours desquels il continua à être adhérent.
Sympathisant LO, convaincu de la nécessité de la lutte des classes, il se tenait cependant à distance de certaines formes d’action qu’il jugeait trop radicales mais s’avouait toujours intéressé par le débat militant. En 1990, aux élections municipales, on le trouve en cinquième position (non élu) sur la liste LO « La voix des travailleurs de Vierzon ».
Michel Besse mourut le 14 avril 2004, il fut inhumé au cimetière de Bourgneuf à Vierzon, sa femme disparut le 5 janvier 2021.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article242340, notice BESSE Michel par Laurent Aucher, Danielle Champion, version mise en ligne le 30 août 2021, dernière modification le 31 août 2021.

Par Laurent Aucher, Danielle Champion

En janvier 1986, dans les locaux vierzonnais de l’usine Case-Poclain lors de la remise de sa médaille du travail.
En mars 1995 dans sa maison à Vierzon.
Ces deux documents ont été fournis par la famille du défunt.

SOURCES  : Laurent Aucher, Danielle Champion, Récits d’anciens métallos (Vierzon, 1996), Paris, L’Harmattan (coll. « Logiques sociales »), 2021.

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