GUILLOT Alexandre, Auguste

Par Claude Pennetier

Né le 10 novembre 1887 à Bourges (Cher) ; ouvrier aux Établissements militaires de Bourges ; militant communiste, membre du comité central en 1926-1931, secrétaire régional ; écarté en 1933 de son poste de secrétaire régional au profit de Louis Gatignon ; quitta le PC en 1939.

Alexandre Guillot
Alexandre Guillot

Fils d’un ouvrier (journalier sur l’acte de naissance ; il sera sympathisant du Parti communiste) de Bourges e d’une ménagère, Alexandre Guillot fit une école primaire, obtint le CEP, puis fit un an d’école primaire supérieure. Il travailla comme fraiseur-mouleur aux usines de Rosières (commune de Lunery) puis entra le 27 juillet 1906 aux Établissements militaires de Bourges. Il était syndiqué depuis 1902 et membre du Parti socialiste depuis 1913. Il se maria le 10 juillet 1911. avec Jeanne Goin.
Pendant la Première Guerre mondiale, il fut mobilisé aux EM de Bourges. Selon un témoignage oral de V. Gosnat, il aurait voté dans la section socialiste de Bourges, en janvier 1915, l’ordre du jour de Gosnat contre l’Union sacrée (Dix-Huit, mars 1968, article de M. Cherrier). En 1917, son nom figure dans La Défense, hebdomadaire socialiste et syndicaliste du Cher, parmi ceux des minoritaires. Guillot était membre de la commission administrative départementale socialiste en 1919. Il milita par la suite à l’ARAC.

Au congrès départemental de février 1920, Henri Laudier fut mis en minorité par les « reconstructeurs », Guillot le remplaça comme secrétaire fédéral. Pendant les mois qui précédèrent le congrès de Tours, Guillot fit preuve d’une grande prudence qui s’explique par sa volonté de préserver son autorité dans le département en ne se compromettant pas avec l’une ou l’autre tendance. Il resta secrétaire de la Fédération communiste du Cher, puis de la région du Centre, de 1925 à 1933. Guillot appartint au comité exécutif de l’UD-CGT en 1919-1920. Il fut cosignataire de l’ordre du jour minoritaire du congrès départemental de janvier 1921. Il présidait la société coopérative « La Maison du Peuple ».

Représentant du Cher à la conférence des secrétaires fédéraux, le 22 janvier 1922, il se prononça contre la politique de Front unique. Guillot participa au congrès de Clichy (janvier 1925) où il fut rapporteur de la commission politique chargée d’organiser les débats du congrès, et à la conférence nationale d’Ivry (octobre 1925) où il déclara que « le Comité central d’action contre la guerre n’a pas fait tout ce qu’il fallait pour la grève (du 12 octobre) ». Inculpé en juillet 1925 comme éditeur d’une affiche contre la guerre du Rif, le tribunal le condamna à trois mois de prison et 500 francs d’amende. Son arrestation provoqua une vive émotion dans les milieux ouvriers de Bourges. Le Parti communiste, les confédérés, les anarchistes, organisèrent une manifestation qui réunit mille personnes. À la suite de sa condamnation, la direction des Établissements militaires de Bourges le révoqua. Le 2 décembre 1927, il fut à nouveau condamné pour provocation de militaires à la désobéissance, à six mois de prison et 500 francs d’amende, transformés en appel (janvier 1928) en huit mois et 500 francs. Aux élections législatives de 1928, Guillot se présenta dans la circonscription de Saint-Amand, sa candidature « fut l’objet d’une discussion orageuse où Jobleau, chef du parti à Saint-Amand et quelques-uns de ses amis se retirèrent, mécontents de ce vote » (Arch. Dép. Cher, 25 M 128). Sans prendre une part active dans l’exclusion de Maurice Boin*, Guillot approuva les mesures prises contre l’ancien membre du comité directeur. Boin en fit un personnage de son roman inédit « Les Cellulards » sous le nom de Dumantar, permanent sans talent, appliquant servilement les ordres du bureau politique.

Guillot appartint au comité central de 1926 à 1931 au moins. En 1933, il fut écarté de son poste de secrétaire régional au profit de Louis Gatignon, pour avoir pris contact avec la Fédération SFIO du Cher sans en avertir les instances dirigeantes du PC et avoir signé un communiqué parlant de l’« Unité organique ».

Son autobiographie communiste d’institution du 17 juillet 1933 fut classée « B » ("à refaire") par la commission des cadres, c’est à dire à ne pas maintenir dans ses fonctions. Une lettre du comité central, demanda en 1934, de ne pas le désigner comme candidat aux élections cantonales de Bourges et de présenter Louis Gatignon. Guillot quitta le PC en 1939. Il habitait toujours Bourges à la fin des années 1940.

De façon surprenante, il n’y a pas de mention de décès sur son acte de naissance.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article24238, notice GUILLOT Alexandre, Auguste par Claude Pennetier, version mise en ligne le 12 janvier 2009, dernière modification le 30 décembre 2021.

Par Claude Pennetier

Alexandre Guillot
Alexandre Guillot

SOURCES : RGASPI, Moscou, 495 270 4724/1. — Arch. Nat. F7/13090, F 5/13261. — Arch. Dép. Cher, 25 M 127, 21 M 34, 25 M 130. — I.M.Th., bobine 252 (Jacques Girault). — La Défense. — L’Émancipateur. — l’Humanité, 23 janvier 1922, 21 janvier 1925, 15 avril 1928. — État civil de Bourges : pas de mention de décès.

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