KONDOR Étienne

Par Jean-Luc Marquer

Né le 23 avril 1897 à Pécs (Empire austro-hongrois, aujourd’hui Hongrie), massacré le 26 juillet 1944 à Rencurel (Isère) ; ingénieur conseil ; victime civile

D’origine hongroise, Étienne Kondor exerçait la profession d’ingénieur conseil.
En 1937, il soutint à la Faculté des sciences de Nancy (Meurthe-et-Moselle), deux thèses, l’une portant sur les calculs numériques de murs de soutènement, l’autre sur la constitution des briques de silice. Il obtint le titre de docteur de l’Université.
Il habita Thionville (Moselle), puis Metz (Moselle) où il demeurait 29 rue Auguste Prost.
Il se réfugia à Villard-de-Lans (Isère).
Étienne Kondor fut massacré par les Allemands le 26 juillet 1944 au lieu-dit "Moras" sur la commune de Rencurel (Isère).
Gilbert Joseph relate dans l’ouvrage cité dans les sources sa rencontre avec celui qu’il connaissait comme professeur de mathématiques dans le collège de Villard-de-Lans où il était interne et qu’il avait quitté pour prendre le maquis.
« Soudain, à un détour de la route que domine le roc taillé en encorbellement, apparut un citadin : costume propre, chemise, cravate. Un regard bleu, doux et triste dans une face pâle et fatiguée.
« Monsieur Kondor ! Que faites-vous ici ? Seul !
— Toujours seul ! » répondit-il avec résignation.
Il ajouta qu’il s’était habitué à la solitude.
« Où allez-vous ? »
Il eut un geste en direction de la seule voie possible : route devant lui. Il dit sans rancune : « Je sors du camp de concentration. Je crois que tous ceux qui y sont enfermés vont être libérés. »
... Lors du verrouillage du Vercors, bien qu’il ne fût plus de la première jeunesse, il voulut s’engager et se rendit à saint Martin. On l’arrêta sous prétexte qu’il était étranger donc dangereux. Puis on le relâcha. Je l’avais rencontré alors. Il me raconta que sommé de donner sa montre en or, on l’avait giflé en l’accusant de l’avoir dérobée. Une seconde fois il fut incarcéré.
Ne pouvant m’attarder, je lui souhaitai bonne chance.
Six jours plus tard, les alpins autrichiens l’arrêtèrent dans une ferme du hameau des Prés au-dessus de Rencurel. Ils le fusillèrent. Le fils du cantonnier Gautier l’enterra. L’Autrichien qui lui vola sa montre en avait déjà une demi-douzaine à l’avant-bras. »

Étienne Kondor obtint la mention « Mort pour la France ».
Le corps, enterré sur place, fut exhumé le 27 septembre 1944 par des membres des équipes d’urgence de Villard-de-Lans (Isère) et inhumé le lendemain dans le cimetière de Rencurel.
Son nom figure sur les monuments aux morts de Villard-de-Lans et Rencurel et sur la station 6 du Chemin de Croix qui part de l’Essarton jusqu’à Valchevrière en passant par Bois Barbu, départementale D215C à Villard-de-Lans.


Notice provisoire


Voir : Rencurel

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article242389, notice KONDOR Étienne par Jean-Luc Marquer, version mise en ligne le 6 septembre 2021, dernière modification le 17 septembre 2021.

Par Jean-Luc Marquer

SOURCES : AVCC Caen, AC 21 P 360228 (nc) — JOSEPH Gilbert, Combattant du Vercors, Ed. De Borée, Clermont-Ferrand, 2002 — Le Pionner du Vercors, n° 75, juin 1991 — MémorialGenWeb. — Geneanet — État civil

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