Par Benoît Prieur
Né le 24 juin 1948 dans le 3e arrondissement de Lyon (Métropole de Lyon, alors département du Rhône) ; militant de la condition carcérale ; cofondateur du journal « L’Écrou » de la prison Saint-Paul de Lyon ; écrivain ; homme de radio impliqué dans la radio associative depuis les années 1980 à RCF, Radio Bellevue, Radio pluriel (Lyon) puis Radio d’ici (Saint-Julien-Molin-Molette) dont il est le cofondateur ; administrateur de l’Observatoire International des Prisons (OIP) puis de Prison Insider ; coorganisateur de Concertina, rencontre annuelle à propos des enfermements.
Louis, Edmond Perego naquit d’Ernest, Joseph Perego (26 septembre 1914 à Saint-Fons, Rhône - 19 mars 1980 à Bron, Rhône) et de Lydie, Jeanne Lemaire (3 juillet 1912 à Bachant, Nord - 18 juin 1987 à Lyon 3e). Le couple eut sept enfants : cinq filles, puis Louis Perego, puis son frère. Quand Lydie Lemaire rencontra Ernest Perego, elle était veuve et avait deux filles (les deux aînées des sept enfants).
Le père, Ernest Perego, était issu d’une famille italienne du Piémont qui fuyait la misère au début des années 1910, et s’installa en France à Saint-Fons (Rhône). Il était le seul de la fratrie à être né en France. Ernest Perego commença à travailler sur des chantiers à 12 ans en tant que chauffeur de rivets. Il fut toute sa vie professionnelle ouvrier spécialisé, en particulier dans la pose de chemins de fer à l’usine chimique Saint-Gobain à Saint-Fons. Communiste, il était syndiqué CGT et adhérent au PCF jusqu’à sa mort.
Ernest Perego fut mobilisé en 1940 et affecté chez les Zouaves. Son frère cadet Italo, Franco, Latino Perego, fut pour sa part mobilisé au 4e régiment du génie. Né le 12 septembre 1917 à Bergame (Italie), il fut tué au combat le 8 juin 1940 à Chassemy (Aisne). Il fut inhumé à la nécropole nationale de Soupir n°2 (Aisne), tombe 2092 (service historique de la Défense, Caen AC 21 P 126784) avec la mention « Mort pour la France ».
La mère, Lydie Lemaire, souffrait d’une forte claudication à cause d’une vieille blessure à la jambe, mal soignée. Elle avait été atteinte par un éclat d’obus alors qu’elle fuyait avec ses parents un bombardement lors de la Première Guerre mondiale, dans la région du Nord dont elle était originaire. Pour des raisons inconnues, la famille s’installa dans la région lyonnaise. Lydie Lemaire commença à travailler en usine à l’âge de 12 ans comme soudeuse aux Établissements Berliet.
Lydie, Ernest et leurs 6 enfants habitèrent dans un taudis, rue Victor-Hugo à Venissieux jusqu’en 1951. Ils obtinrent alors un logement dans une HLM encore en construction, quartier de Parilly à Vénissieux (Rhône). Si les conditions s’avérèrent plus confortables, la situation financière demeura des plus précaires. La famille faisait face à des difficultés financières, avec son lot de visites d’huissiers, et vécut fréquemment dans la misère. Ceci fait dire à Louis Perego « qu’il passa son enfance à avoir honte, et puis, plus tard, à avoir honte d’avoir eu honte ». Les cinq grandes sœurs commencèrent à travailler en usine à 14 ans. Bon élève, Louis Perego arriva dans la classe du certificat d’études avec un an d’avance. Il passa et réussit (en candidat libre) l’examen d’entrée en troisième mais le contexte économique de la famille ne lui permit pas d’aller au collège ni d’envisager une poursuite d’études. Il dut renoncer aux études et commença un apprentissage en chaudronnerie en 1963 dans la société nouvelle des ateliers de Vénissieux (SNAV) où il obtint les CAP de chaudronnerie et de soudeur. Il travailla ensuite pour diverses usines, notamment chimiques, dans l’est lyonnais, jusqu’au service militaire.
Louis Perego fut affecté au 75e régiment d’infanterie à Valence (Drôme) où il passa plusieurs permis de conduire (VL, poids lourds). C’est là qu’il vécut sa première expérience d’incarcération pour « indiscipline » (15 jours de mitard). Il fut ensuite rapidement affecté à Lyon, où il devient chauffeur d’un colonel à partir de mars 1968. En mai 1968, alors que les rues de la ville s’embrasèrent, Louis Perego fut déclaré absent d’un appel militaire, avec la conséquence immédiate d’un conseil de discipline le lendemain, dont il résulta une nouvelle peine de 15 jours de mitard. Après l’armée, c’est le retour à l’usine en tant que chaudronnier ou tuyauteur en intérim.
En 1969, Louis Perego croisa un copain d’enfance qui faisait partie d’une équipe de braqueurs. Il lui proposa de participer, en duo, au braquage d’une station-service avec des armes factices. Louis Perego y vit un moyen d’échapper à l’usine et se joignit à lui. Plusieurs mois après, en janvier 1970, l’équipe (baptisée plus tard "Bande du Gourguillon"), fut activement recherchée par la police. Louis Perego fut sollicité pour les ravitailler à leur planque située dans le 5e arrondissement de Lyon. Le soir où il décida de rester dormir dans leur planque, une opération de police fut déployée autour de celle-ci le lendemain matin à l’aube. S’ensuivit une fusillade au cours de laquelle personne ne fut blessé, mais tous furent arrêtés - dont Louis Perego- et emmenés à l’hôtel de police, alors situé rue Vauban à Lyon. A cette époque, la police avait pour principe de charger les suspects de toutes les affaires non élucidées. Les interrogatoires furent alors ultra-violents, s’apparentant à de la torture. Louis Perego échappa à la « gégène », mais fut soumis au supplice du « tourniquet » pendant des heures, en plus d’une privation systématique de sommeil. Le juge d’instruction l’inculpa du braquage de la station-service, mais également d’une complicité de meurtre (un policier à Vaulx-en-Velin) et d’association de malfaiteurs. Louis Perego fut ensuite envoyé en détention à la prison Saint-Paul de Lyon, toujours en janvier 1970. Craignant une évasion, les autorités pénitentiaires le placèrent à l’isolement fin 1970.
Le juge d’instruction parvint finalement à démêler le vrai du faux et ramena le rôle de Louis Perego à de justes proportions dans l’association de malfaiteurs et le braquage de la station-service avec des armes factices. Par ailleurs il estima que la bande n’avait aucune responsabilité quant au meurtre du policier à Vaulx-en-Velin. Dans la même période, un scandale éclata autour des agissements des commissaires de police Charles Javilliey et Louis Tonnot. Tous deux furent soupçonnés de corruption, de proxénétisme aggravé et de dissimulation de cadavre. Ils étaient également en charge d’enquêtes au cours desquelles des aveux étaient obtenus sous la torture, jetant ainsi le discrédit sur de nombreuses conclusions passées.
Lors du procès de la Bande du Gourguillon en cour d’Assises, les peines allèrent de la perpétuité pour l’un d’entre eux (identifié comme le chef) à six années de réclusion pour Louis Perego qui fut rapidement envoyé à la Centrale de Melun (Seine-et-Marne). C’est là qu’il commença à s’intéresser à la condition carcérale, notamment au travers de la lecture d’écrits de Serge Livrozet (qui venait d’être libéré peu avant de la Centrale de Melun). Livrozet incarna alors une sorte de modèle pour Louis Perego, d’autant qu’il avait essaimé un certain nombre d’actions dans la centrale de Melun avant sa libération. Louis Perego fut affecté à l’imprimerie de la prison où il découvrit le combat et la pensée d’autres prisonniers militants. Fin 1973, il participa aux journées d’action dans la prison, revendiquant une augmentation de salaires et de meilleures conditions de détention. Les revendications furent relayées dans le journal Libération et bénéficièrent du soutien d’intellectuels comme Michel Foucault, Jean-Marie Domenach ou Pierre Vidal-Naquet. L’administration pénitentiaire réagit brutalement en transférant ceux qu’elle considérait comme des « meneurs ». Deux semaines plus tard la Centrale s’embrasa, et les prisonniers grimpèrent sur les toits. Selon Louis Perego, ce fut « la plus belle nuit carcérale passée sous les étoiles ». Il fut libéré le 1er avril 1974 de Melun, avec une année de conditionnelle.
Louis Perego retourna chez ses parents en région lyonnaise, sans argent et endetté (frais de justice et amendes). Il obtint un poste de chauffeur poids lourds pour une entreprise de livraison de viande, grâce au permis obtenu à l’armée, et changea plusieurs fois d’entreprises.
Courant 1976, Louis Perego croisa André Boiron, "Dédé", qu’il connut à la Centrale de Melun. Une solide amitié se tissa entre les deux hommes. En août 1977, André Boiron et Louis Perego furent arrêtés et inculpés pour le braquage d’un bureau de poste à Amsterdam (Pays-Bas) suivi d’une fusillade. Les deux hommes qui nièrent les faits, furent détenus à la prison Saint-Paul de Lyon. Leurs demandes de confrontation avec les témoins furent systématiquement refusées par le juge d’instruction, aussi Louis Perego entama, à la suite d’André Boiron, une grève de la faim qui dura 30 jours et à l’issue de laquelle il pesait 40 kg. André Boiron, de son côté, resta presque 50 jours en grève de la faim. Début 1978, le juge d’instruction accepta enfin les confrontations au cours desquelles aucun témoin ne reconnut ni André Boiron, ni Louis Perego. C’est durant cette période que Louis Perego se maria en prison avec la mère de sa fille Christine, née en janvier 1977. Le procès en Assises eut lieu en 1980, après quatre années de préventive. Louis Perego et André Boiron écopèrent d’une peine de 12 années de réclusion criminelle chacun. Il n’existait alors pas de possibilité d’appel aux Assises, il fut donc décidé de se pourvoir en cassation. Ce jugement en cassation eut lieu à Douai (Pas-de-Calais) qui, malgré l’abandon de plusieurs chefs d’inculpation, confirma les 12 années de réclusion.
Toujours incarcéré à la prison Saint-Paul, Louis Perego fut placé à l’isolement. Il amorça en 1980-1981, avec un autre prisonnier, la rédaction de statuts d’un syndicat de prisonniers qui reçut un certain écho dans la presse, provoquant le mécontentement du ministère et, par conséquent, celui de la direction de la prison qui étiqueta Louis Perego DPS (Détenu Particulièrement à Surveiller).
Pour s’occuper l’esprit, il fit une demande pour reprendre des études et participer à une classe de remise à niveau en prison, ce qui lui fut refusé. Il décida alors de s’adresser à l’association Auxilia (le CNED étant alors trop cher). Sa formation prit la forme d’un échange avec une professeure de philosophie retraitée qui, durant six mois, l’initia à la philosophie. Au bout des six mois, elle lui conseilla de se présenter à l’ESEU (Examen Spécial d’Entrée à l’Université) avec trois épreuves, Louis Perego réussit cet examen. L’année suivante, il décrocha le baccalauréat en candidat libre, puis s’inscrivit en psychologie. Un professeur accepta de venir régulièrement en parloir avocat pour faire le lien avec d’autres enseignants et superviser les cours et les devoirs. Louis Perego obtint alors successivement un DEUG, une licence, puis une maîtrise de psychologie sociale et science de l’information.
En 1981, Christian Carlier devint sous-directeur de la prison Saint-Paul de Lyon où il entreprit de mettre en place plusieurs initiatives humanistes. Il favorisa les démarches culturelles au sein même de la détention ce qui permit, entre autres, la création du journal L’Écrou, conçu par les prisonniers pour les prisonniers, dont Louis Perego était un des co-fondateurs, puis un des rédacteurs les plus actifs. À l’origine, le journal rencontra une certaine opposition en interne, notamment de la part des matons, mais également de la part des services sociaux de la prison, qui voyaient d’un mauvais œil la dimension politique du journal. C’est par le biais de L’Écrou que Louis Perego rencontra Bernard Bolze qui devint conseiller technique du journal. Un peu plus tard, Bernard Bolze fonda l’Observatoire International des Prisons (OIP) dont Louis Perego fut un temps administrateur.
Louis Perego fut libéré en 1985 et, malgré les diplômes obtenus, ne parvint pas à trouver un emploi correspondant un minimum à ses diplômes. Il enchaîna alors les petits boulots, et c’est le moment où il rencontra Annette Foëx et son enfant Morgan. Ils se mirent en couple, le précédent mariage de Louis Perego n’ayant pas résisté à la prison.
En 1987, atteint moralement par une absence de perspectives, il se résigna à faire un "dernier coup" avec, notamment Claude Lucas (auteur de Suerte dans la collection « Terre des hommes »). L’équipe ignorait alors qu’elle était surveillée de près par les enquêteurs de la police dirigés par Michel Neyret. Celui-ci privilégiait en effet les arrestations en flagrant délit. Le plan consistait en la prise d’otage du directeur du Crédit agricole de Montluel (Ain) et de son épouse, pour pouvoir ensuite accéder à la salle des coffres. La police les laissa aller jusqu’au bout du plan puis les arrêtèrent quelques heures après.
Louis Perego fut incarcéré à la prison de Bourg-en-Bresse (Ain) où il passa par une phase dépressive à tendance suicidaire, qui participa à lui donner l’élan pour s’expliquer auprès de ses proches. Il rédigea alors une sorte de carnet intime, qu’il commença à écrire au mitard, puis qu’il transmettait à Annette qui lui suggéra d’en faire un témoignage littéraire de récidive. Cette longue période d’écriture lui permit de surmonter sa phase dépressive et lui procura une paix intérieure. Entre temps, devant son refus de quitter le mitard, il fut transféré à Lyon où il rencontra en 1989 un détenu en grève de la faim. Il était incarcéré pour un délit mineur, et dans l’attente d’être renvoyé en Algérie où sa vie était menacée par la police militaire. En solidarité, Louis Perego provoqua une opération « prison morte » durant une journée, qui consista à refuser toute proposition d’activités (promenades, travail) et de repas. L’opération fut un succès et reçut une couverture par la presse, Libération notamment. Les meneurs, ou identifiés comme tels, furent aussitôt sanctionnés et transférés en divers établissements de la région. Pour Louis Perego, ce fut la Maison d’arrêts de Varces (Isère) où l’indulgence du directeur lui permit de devenir bibliothécaire. C’est à Varces, également, qu’il apprit que son livre Retour à la case prison était publié aux Éditions ouvrières (qui deviendront ensuite les Editions de l’Atelier). En 1990, son avocat lui suggéra de faire une demande de libération provisoire, à propos de laquelle Louis Perego nourrissait peu d’espoir car il s’agissait d’obliger le juge à respecter les délais légaux d’instruction du dossier. La demande fut refusée, Louis Perego fit alors appel. A la surprise générale, la présidente de la Cour d’appel estima qu’il pouvait sortir en libération provisoire sous la condition d’avoir un emploi à plein temps. Louis retrouva Annette avec qui il s’installa aux Minguettes à Vénissieux. Professionnellement, il occupa un mi-temps de secrétaire d’édition aux Éditions ouvrières et un second mi-temps à Radio pluriel via Patrice Berger. Louis Perego se perfectionna en endossant différents rôles : technicien, reporter et animateur. Il anima notamment une émission littéraire Paroles buissonnières et une émission à la disposition des familles de prisonniers Ici l’ombre, dans laquelle il était question d’interviews et de reportages (justice, prisons).
Le procès pour le braquage de Montluel se déroula en mai 1992 à Bourg-en-Bresse (Ain). Plusieurs personnalités vinrent témoigner de la remarquable intégration sociale de Louis Perego depuis sa libération en 1990. Outre Patrice Berger et Bernard Bolze, on peut citer Emmanuel Payen, fondateur de Radio-Fourvière qui deviendra RCF (Radios Chrétiennes en France), et Daniel Prin (directeur des Éditions Ouvrières). Un comité de soutien s’était mis en place des mois auparavant. En janvier de la même année, naquit Olivier , fils de Louis et Annette. Louis Perego se présenta la veille du procès à la prison de Bourg-en-Bresse comme l’exigeait la loi. Condamné à une peine de 12 années de réclusion criminelle, il fut transféré le lendemain à la prison Saint-Joseph à Lyon. C’est pendant cette période qu’il écrivit Vigilances, lettres par-dessus les murs édité par Maurice Glaymann aux éditions Aléas, coécrit avec Jean-Yves Loude et illustré par Nadjib Boussada. Il signa ensuite Le coup de grâce, qui terminait l’autobiographie débutée avec Retour à la case prison.
Il fut ensuite rapidement transféré à la maison centrale de Riom (Puy-de-Dôme) où il entama l’écriture du roman Nico qu’il terminera 20 ans plus tard.
Louis Perego sortit définitivement le 24 décembre 1994 de la Centrale de Riom grâce à l’intervention du travailleur social et militant de la condition carcérale, Luc Fauconnet (1941-2000) et d’un haut magistrat qui préféra rester anonyme. Louis retrouva Annette à Lyon, ainsi que ses activités à Radio pluriel et aux Éditions Ouvrières qui étaient devenues les Éditions de l’Atelier.
Les difficultés financières de Radio pluriel en 1995-1996, accélèrent la recherche d’un nouveau projet pour Louis Perego dont l’emploi était menacé.
Au cours d’une visite à leur ami artiste Winfried Weit (qui réalisa les couvertures des ouvrages de Louis Perego), Louis et Annette furent séduits par le petit village de Saint-Julien-Molin-Molette (Loire). L’idée d’y installer une radio locale fit alors son chemin chez Louis Perego, Patrice Berger et Gilles Roman, tous trois issus de Radio pluriel. Fin 1996 ils achètèrent, avec Annette et une amie, l’ancienne école privée du village, sous forme de SCI. Les premières années furent consacrées à retaper le lieu, à y installer leurs logements tandis que, parallèlement, Louis Perego, Patrice Berger et Gilles Roman y créèrent une radio associative provisoire qui accueillait des stagiaires l’été, dans le cadre d’un projet éducatif subventionné par l’office franco-allemand pour la jeunesse. La radio obtint une licence permanente et devint Radio Piraillons du nom des habitants de Saint-Julien-Molin-Molette. Plus tard, suite à l’obtention de nouvelles fréquences, la radio fut rebaptisée Radio d’ici. Louis Perego était alors impliqué à plein temps dans son développement en tant que directeur. En 1997, la famille s’agrandit avec l’arrivée de Victor.
En 2016 se forma un projet de théâtre documentaire sur la prison avec la Compagnie des hommes de Didier Ruiz, Une longue peine, mis en scène par Didier Ruiz, sur la base de témoignages de Louis Perego, Dédé Boiron, Éric Jayat, et Annette Foëx qui avait accompagné Louis Perego durant huit années de réclusion. Une tournée de plus de cinquante dates, en France, se déroula entre 2016 et 2020.
Un film documentaire Après l’ombre réalisé par Stéphane Mercurio, s’est intéressé à la construction de cette pièce, et deux autres films documentaires auxquels Louis Perego participa, se sont aussi penchés sur la question carcérale : Enfermés mais vivants de Clémence Davigo, et La plume et les cris de Jacques Joubert.
En 2018, Louis Perego publia en auto-édition (par choix) son roman Nico.
Depuis 2021, Louis Perego est très investi dans l’organisation de la rencontre annuelle Concertina fondée par Bernard Bolze et dédiée aux thématiques de l’enfermement. La première édition s’est déroulée du 9 au 11 juillet 2021 à Dieulefit (Drôme).
Louis Perego travaille aussi sur un projet de conférence arrangée intitulé Parloir famille - Paroles libres sur la prison avec sa fille Christine et Annette Foëx.
Par Benoît Prieur
ŒUVRES : — Retour à la case prison, Éditions ouvrières, 1990. — Vigilances, lettres par-dessus les murs (correspondance), coécrit avec Jean-Yves Loude et Nadjib Boussada, Aléas éditeur, 1993. — Le Coup de grâce, Éditions ouvrières, 1995. — Une longue peine (collectif), Édition la passe du vent, 2018. — Nico (roman), 2018.
SOURCES : Juliette Duclos, « Louis Perego, du mitard à la scène », La Croix, 15 avril 2018. — Naly Gérard, « Louis Perego, un homme de paroles », La Croix, 25 octobre 2017. — Entretien de quatre heures avec Louis Perego, à Saint-Julien-Molin-Molette le 7 novembre 2021, puis en visio (deux heures) le 12 novembre 2021. — Fichier des personnes décédées. — Patricia Tourancheau, « L’addition salée de Dédé, ancien gangster lyonnais », Libération, 2 janvier 2015, lien. — Entretien avec Annette Foëx, Genepi, 2018, lien. —
Gwenola Ricordeau, Les relations familiales à l’épreuve de l’incarcération. Solidarités et sentiments à l’ombre des murs, université Paris-Sorbonne, 2005 (disponible sur HAL). — Michel Henry, « Claude Lucas, braqueur écrivain, comparaît depuis jeudi aux assises de l’Ain. « Pour les souvenirs, on peut lui dire merci » », Libération, 7 décembre 1996, lien.