TIXIER Louis dit Le Louchon

Par Jean-Noël Dutheil

Né le 3 mai 1887 à Paris (XXe arr.) ; ajusteur à l’usine métallurgique Saint-Jacques de Montluçon (Allier) ; militant syndicaliste unitaire CGTU ; communiste.

Fils d’un journalier et d’une blanchisseuse, pupille de la Nation,Louis Tixier travailla comme ouvrier agricole à Viersat (Creuse). Il épousa une fille de cultivateur, Amélie Bizet, le 28 novembre 1908 à Lamaids (Allier) dont il eut un fils. Louis Tixier perdit la vision d’un œil, en 1909, d’où sans doute son surnom. En 1911, la famille s’installa dans le quartier des Fours-à-chaux de Montluçon (Allier). Durant la Première guerre mondiale, il fut détaché à l’usine métallurgique de Saint-Jacques de Montluçon (Cie Châtillon-Commentry), travaillant comme conducteur de grille. La guerre terminée, Louis Tixier fut un militant actif de « la minorité » de la CGT. Selon plusieurs rapports de police, il annonça, en mars 1921 qu’il avait été proposé comme contremaître à l’usine Saint-Jacques et qu’il avait accepté, en conséquence, il démissionnait de son poste de conseiller syndical craignant de gêner l’organisation. Le Conseil syndical n’accepta pas et lui conserva sa confiance. Mais le 3 juin 1921, le secrétaire de l’Union départementale CGT, Félix Parizot demanda l’application stricte de l’article 18 des statuts qui dit que « tout contremaître et chef d’équipe ne travaillant pas manuellement soit exclu du syndicat ». Il demanda l’exclusion de Tixier.Albert Bulot le défendit ne voyant qu’une haine personnelle envers Tixier qui selon lui était un contradicteur sérieux et gênant. Le Conseil syndical mit aux voix l’exclusion qui fut rejetée par 13 voix contre 2. Finalement, il paya ses cotisations jusqu’en janvier 1922 et démissionna, en février.

Il faut dire qu’il fut de ceux qui mirent en échec le secrétaire du syndicat des métaux, Parizot, qui soutenait les thèses des « majoritaires » de la CGT. Le 15 juillet 1921, Louis Tixier s’opposa à l’appel à la grève de Parizot : « tu veux un désastre pour sauver ta popularité. » Au cours de nombreuses réunions des métallurgistes, il fut l’un de ceux qui menèrent le combat de la « minorité » contre le secrétaire qui perdit le contrôle du syndicat qui, au final, s’affilia la nouvelle CGTU (5 janvier 1922). Lors de la grève menée par la CGTU à l’usine Dunlop, en 1923, Tixier en fut l’un des plus fidèles soutiens.
Il fit partie de la nouvelle génération de militants communistes. Il participa à la campagne électorale du Parti communiste en 1924 avec Alfred Pallot. Suite à la défaite communiste aux élections, au nom de la Fédération de l’Allier, il protesta lors d’une séance du Conseil national (Paris, 2 juin 1924), il y critiqua, avec vigueur, la partie technique du travail du Comité directeur concernant la distribution des tracts, des journaux et surtout la désignation des cinq candidats qui traîna en longueur, écartant Ernest Montusès et Alexis Gaume. Néanmoins, il s’investit durant les élections municipales de 1925, en créant des noyaux de quartier.
En 1926, il habita 20 avenue Jules Guesde, occupant un emploi de représentant chez Augot.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article242749, notice TIXIER Louis dit Le Louchon par Jean-Noël Dutheil, version mise en ligne le 24 septembre 2021, dernière modification le 24 septembre 2021.

Par Jean-Noël Dutheil

SOURCES : Arch. Dép. de l’Allier : 10M311b, 1M267, 1M2358. — Arch. Dép. de la Creuse : 1R529. — Arch. IHS-CGT de l’Allier : registre des adhérents du syndicat unitaire des métaux montluçonnais. — H. Lee, Le Bourbonnais Rouge, thèse de Doctorat, 2002 pages 218-222 et annexe n°2 pages 644 à 648. — État civil. Recensement de population 1926.

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