BICHON Théo [Théodore, Alexandre, Jean, Ferdinand dit]

Par Bernard Geay

Né le 31 janvier 1928 à Paimboeuf (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), mort le 27 février 1978 à Couëron (Loire-Atlantique) ; ouvrier mouleur puis magasinier ; militant CFTC puis CFDT et élu du personnel aux Forges de Basse-Indre (Loire-Atlantique), secrétaire du syndicat CFDT des métaux de Basse-Indre.

Théo Bichon en 1968
Théo Bichon en 1968

Son père, Louis-Ferdinand Bichon (1894-1957), était manœuvre. Sa mère, Marie Grolier (1897 – 1978), couturière de métier, était mère au foyer .La famille, catholique pratiquante, comptait six enfants (quatre filles et deux garçons). Théo était le cinquième de la fratrie.

Théo Bichon fréquenta l’école primaire privée catholique jusqu’au certificat d’études obtenu à l’âge de quatorze ans. En 1943, il entra en apprentissage de mouleur aux Forges de Basse-Indre, commune voisine de Couëron. Il obtint son CAP en 1945 et devint ouvrier mouleur aux Forges. Ayant été militant à la JOC, il se syndiqua tout naturellement à la CFTC.

En 1948, Théo Bichon partit faire son service militaire et fut affecté dans l’Infanterie au camp de Valdahon (Doubs). À son retour, il réintégra les Forges de Basse-Indre. Il y travailla à l’aciérie jusqu’en 1956, année où l’activité des fours Martin fut arrêtée. Il fut alors affecté au magasin central des pièces de rechange. Militant CFTC, il fut élu du personnel, d’abord comme suppléant, au Comité d’entreprise (CE). En 1962, il fut élu comme titulaire au CE. Il siégea également au Comité central d’entreprise.

En 1964, Théo Bichon, comme la plupart des métallurgistes, fut un fervent partisan de l’évolution vers la CFDT, même si le syndicat de Basse-Indre avait proposé la dénomination UGT (Union générale du travail). En 1967, il fut élu secrétaire du syndicat CFDT des Métaux de Basse-Indre, succédant à Pierre Mabit qui était devenu permanent à l’Union locale CFDT de Nantes. Dès 1968, il laissa la place de secrétaire à Michel Plaud, tout en restant le militant référent de la CFDT dans l’entreprise.

En mai 1968, Théo Bichon prit une part active à la grève qui, aux Forges, dura quatre semaines du 20 mai au 14 juin inclus et se termina par un défilé jusqu’à la place du Marché à Basse-Indre derrière une unique banderole intersyndicale. Les avancées obtenues portaient sur les salaires, le droit syndical et les jours de congés supplémentaires au titre de l’ancienneté.

Dans les années 1970, les Forges, aussi appelées Carnaud Basse-Indre, connurent plusieurs conflits importants, sur les classifications ainsi que contre le travail en continu. Fin 1977, la CGT et la CFDT appelèrent les travailleurs en continu à faire grève tous les dimanches après-midi. Ce mouvement dura pendant plus d’un an mais se heurta à l’intransigeance du patronat de la branche sidérurgie à laquelle étaient rattachées les Forges. Le syndicat FO, peu implanté parmi les ouvriers, ne s’était pas associé au conflit et négocia des compensations financières au travail en continu, sous forme d’astreintes.

Par ailleurs, en dehors de ses activités militantes, Théo Bichon fut un joueur de football à l’Union sportive de Basse-Indre puis à la Concorde de Couëron, club dont il devint ensuite dirigeant et le vice-président de la section football jusqu’à son décès prématuré en 1978.

Le 16 septembre 1950, Théo Bichon s’était marié avec Lucienne Chuniaud née le 24 août 1928 à Couëron et décédée le 14 avril 2019. Le couple eut quatre enfants : Maryvonne (née en 1951), Loïc (1952), Gilles (1956), Annick (1965). Il décéda en 1978 à l’âge de cinquante ans des suites d’un cancer du poumon. Ses obsèques eurent lieu en l’église Saint-Symphorien de Couëron.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article242766, notice BICHON Théo [Théodore, Alexandre, Jean, Ferdinand dit] par Bernard Geay, version mise en ligne le 25 septembre 2021, dernière modification le 4 avril 2022.

Par Bernard Geay

Théo Bichon en 1968
Théo Bichon en 1968

Sources :
Arch. de la CFDT des Forges de Basse-Indre, Centre d’Histoire du Travail, Nantes. — Entretiens téléphoniques avec Gilles Bichon, fils de Théo Bichon, avril 2021.

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