MOULIN Gaston

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 18 avril 1921 à Corcieux (Vosges), exécuté sommairement le 7 juin 1944 à Taintrux (Vosges) ; séminariste ; résistant homologué DIR.

Gaston Moulin était le fils de Charles et de Marie Angèle Mangel. Il était séminariste et domicilié à Corcieux (Vosges).
Le 6 juin 1944, à l’annonce du débarquement en Normandie, le maquis de Corcieux reçut l’ordre du soulèvement afin d’empêcher les troupes allemandes de partir vers le front. Les hommes qui étaient cantonnés chez eux se préparaient depuis des mois. Ce fut le seul maquis à entrer en action ce jour-là car tous les autres avaient reçu au dernier moment l’ordre de ne pas déclencher la guérilla à cause du manque d’armes et de munitions.
Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, à 4h45 le capitaine Marcel Vinchard qui commandait le maquis partit avec 150 hommes à l’attaque de la garnison allemande de Taintrux (Vosges). Gaston Moulin faisait partie du groupe Pierrat. L’objectif était de capturer les 14 gradés allemands qui logeaient au café Gérard. Commandé par Philippe Pierrat, fils du maire de Taintrux, le groupe pénétra dans le café, mitraillette à la main, et captura tous les gradés. Des coups de feu éclatèrent soudain et les Allemands cantonnés à la mairie contre-attaquèrent. La lutte devint inégale, les FFI se battant à l’intérieur du café et au dehors pendant deux heures, tout en tenant en respect les prisonniers capturés. Philippe Pierrat blessé à la tête sortit pour essayer de se mettre en liaison avec les autres FFI mais après avoir abattu plusieurs soldats allemands, il tomba frappé à mort, non loin de ses hommes. A l’intérieur du café et aux abords la lutte continua et trois autres résistants, André Christal, Charles Galmard et Camille Mangin furent également frappés à mort au lieu-dit "La ville du Pré", à Taintrux.
Les cinq survivants du groupe, René Anxionnat, Gaston Moulin, André et René Parisot, et Louis Vincent, dont les munitions étaient épuisées, furent désarmés et conduits à la Gestapo de Saint-Dié (Vosges), où ils furent torturés. Le lendemain soir, ils furent ramenés mourants à Taintrux et achevés sur la place publique d’une rafale de mitraillette. Leurs corps furent laissés à côté de leurs quatre camarades morts au combat la veille.
Gaston Moulin obtint la mention « Mort pour la France » par ordre du ministre des Anciens combattants le 26 mars 1946 et le titre de "Déporté et interné résistant" (DIR).
Il reçut la Médaille de la Résistance française par décret du 5 janvier 1959 publié au JO le 13 janvier 1959.
Son nom figure sur le monument aux morts, à Corcieux, sur la plaque commémorative 1939-1945 de la mairie et le monument aux morts 1939-1945, à Taintrux.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article242770, notice MOULIN Gaston par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 25 septembre 2021, dernière modification le 28 septembre 2021.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : SHD, Vincennes, GR 434077 (nc).— AVCC Caen, AC 21 P 602260 (nc). — Association Maurice Vissà - Editions de l’Avière Maison des cités ouvrières Les combats de Taintrux.— Francebleu 3 juin 2019 TÉMOIGNAGES - Le 6 juin 1944, le maquis de Corcieux se soulève.— Mémoire des Hommes.— Mémorial GenWeb.— État civil (acte de décès).

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