Par Anne Mathieu
Journaliste, correspondant à Londres de Ce soir ainsi que de quelques autres périodiques.
En 1919, Camille David était correspondant à Londres du « journal quotidien d’informations et de défense économique », Le Soir. En février 1922, sa correspondance s’effectuait pour l’Humanité, et il collaborait aussi à cette époque à L’avant-garde. Cette même année, il traduisit à quatre mains, avec M.-L. Lamouroux, le roman 100% - Histoire d’un mouchard de l’écrivain américain Upton Sinclair, lequel parut en feuilleton dans l’organe quotidien du Parti communiste et fut publié en 1924 chez Flammarion. C’est très probablement son lieu de résidence londonien qui enjoignit l’Humanité à l’envoyer comme reporter en Irlande, à Dublin, en 1927.
Ce lieu de résidence le conduisit d’ailleurs à collaborer à une toute autre presse, celle de Paris-Soir, pour un compte rendu de l’exposition d’art français à Londres (20 février 1933). Il signa également une série pour La Dépêche de Toulouse, en avril 1933, destinée à étudier « L’expérience protectionniste anglaise ». Et, en mai-juin 1934, il livra une enquête sur le cinéma britannique, en tant que « correspondant particulier » de l’hebdomadaire cinématographique Pour vous.
Lors de la création de Ce soir, en mars 1937, il apparaît rapidement comme correspondant permanent du quotidien à Londres – désigné dans ses colonnes comme « notre envoyé spécial permanent ». En mai 1937, il couvrit le couronnement de George VI, partageant les pages avec les reporters Broc-Dubar (chef du service photographique), Ivy Mac Crea, Paul Nizan, Jean Vertex, ces divers articles étant accompagnés des clichés du tout jeune photoreporter Henri Cartier-Bresson et des dessins de Henri-Paul Gassier.
À Ce soir, c’est lui qui donnait des nouvelles de la politique britannique et l’analyse avec précision, des déclarations de ses hommes politiques aux visites diplomatiques à Downing Street, suivant sans relâche ses décisions au sujet de l’Espagne, ses inflexions face à Mussolini ou Hitler. En mai-juin 1937, il visita un camp d’enfants espagnols réfugiés à North Stoneham et se rendit à Madrid, d’où il livra un reportage.
Lors du voyage d’Albert Lebrun à Londres, en mai 1939, il partagea de nouveau les colonnes du quotidien avec des reporters – Jacques Billiet, Louis Parrot et Andrée Viollis – les articles étant accompagnés des photos de Chim et Fantin.
Par Anne Mathieu
ŒUVRE : Traduction : en collaboration avec M.-L. Lamouroux, Upton Sinclair, 100% - Histoire d’un patriote, Flammarion, 1924. — Synopsis : La Terreur sur la ville, Adresse de l’auteur : 152, Castellain Mansions, Londres W9, 1951, 18 ff., dactylographié, dépôt légal de la BNF.
SOURCES : Anne Mathieu, Nous n’oublierons pas les poings levés – Reporters, éditorialistes et commentateurs antifascistes pendant la guerre d’Espagne, Paris, Syllepse, 2021. — Catalogue de la BNF. — Journaux et articles de presse cités dans la notice.