LAIGRE Jean, Albert

Né le 8 janvier 1929 au Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), mort le 13 juin 1991 à Sarcelles (Val d’Oise) ; docker, métallurgiste ; syndicaliste CGT au Havre, secrétaire du syndicat CGT de Tréfimétaux de février 1964 à novembre 1966 ; militant communiste.

Au second rang, Jean Laigre 5ème à partir de la gauche en 1974 avec ses camarades
(Coll. C. Boisaubert)

Son père, Albert Laigre fut boulanger à Alençon (Orne) puis chauffeur-livreur et enfin docker sur le port du Havre. Jean Laigre avait deux frères, Bernard, Jean, Albert né le 28 aout 1931 au Havre et André Marcel Alphonse né le 27 avril 1933 au Havre ainsi que deux demi-frères issus d’un précédent mariage de sa mère Louise Saint-Léger, qui fut tourneuse jusqu’à son premier mariage, puis mère au foyer. La scolarité de Jean Laigre fut perturbée par la Seconde guerre mondiale. Il trouva son premier emploi dès 1943 comme commis de ferme à Rétonval (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) dans le nord du département, non loin de Dieppe. Il fut ensuite bûcheron, toujours à Rétonval. On le retrouve ensuite ouvrier du bâtiment dans la construction de la centrale électrique de Yainville (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), près de Rouen, puis docker sur le port du Havre, en 1948. Il devint manœuvre à l’entreprise de bois précieux Charles au Havre, puis étireur en 1958 aux Tréfileries et Laminoirs du Havre.

Dès le 16 mars 1948, lorsqu’il devint docker sur le port du Havre, Jean Laigre ce syndiqua à la CGT et resta adhérent en rentrant aux Tréfileries et Laminoirs du Havre en 1958. L’usine devint Tréfimétaux dans les années 1960.

En 1958, Jean Laigre adhéra au Parti communiste français et fut pendant un temps trésorier de la section PCF Havre Sud-Est. Il fut également secrétaire de la cellule Louis Richard de Tréfimétaux avec son beau-frère Fernand Besson. Il suivit alors l’école des cadres politique du PCF à la section, puis pendant deux semaines à la fédération du PCF de Seine-Inférieure.

En novembre 1960, à la mort de Joseph Lafontaine, Antoine Gomez devint secrétaire du syndicat, fonction qu’il conserva jusqu’en 1962, date à laquelle il céda sa place à Jean Laigre qui fut élu secrétaire du syndicat CGT de Tréfimétaux devenu Groupe Péchiney. Il était alors délégué du personnel et membre du comité d’Entreprise, de l’ancienne usine 1, l’usine 2 des Tréfileries, dans laquelle travaillait Jo Lafontaine ayant été vendue aux Haut-Fournaux de la Chiers.

Jean Laigre fut de toutes les luttes syndicales à cette époque, que ce soit dans son atelier à l’étirage ou sur l’ensemble de l’usine. En novembre 1966, alors qu’il était également membre du bureau du syndicat des métaux CGT du Havre, éclata une controverse qui lui coûta sa place de secrétaire du syndicat de Tréfimétaux. L’ensemble des dirigeants du syndicat se réunissaient toutes les semaines, ou tous les dix jours suivant les quarts. Lors d’une réunion, le 7 novembre 1966, Jean Laigre fit le compte rendu d’une rencontre qui avait eu lieu peu de temps auparavant à la Fédération CGT de la Métallurgie. Il aborda la question du remplacement de Bernard Isaac, alors secrétaire du syndicat des métaux CGT du Havre, appelé à devenir secrétaire général de l’Union départementale CGT de Seine-Maritime. Deux candidats à sa succession était alors en lice : Albert Perrot, du syndicat CGT des FCM et Raymond Lecacheur du syndicat CGT CNMP. Après un vote, le syndicat se déclara favorable à l’élection d’Albert Perrot.
Le 17 novembre, lors d’une nouvelle réunion syndicale, le seul point à l’ordre du jour était l’élection du secrétaire du syndicat des métaux. Yves Benoît, un militant souvent opposé à Jean Laigre, fit le compte rendu de la commission exécutive du syndicat des métaux CGT du Havre qui avait eu lieu le lundi précédent, expliquant que Jean Laigre avait voté pour Raymond Lecacheur, contrairement au mandat que lui avait donné le syndicat CGT de Tréfimétaux. Antoine Gomez insista pour dire que Jean Laigre n’en avait pas le droit. Robert Gaulard (trésorier du syndicat) membre de la commission exécutive du syndicat des métaux CGT du Havre ajouta que Jean Laigre s’était montré trop véhément et que le syndicat de Tréfimétaux ne pouvait pas désigner Jean Laigre pour le représenter au congrès du syndicat des Métaux CGT du Havre qui devait élire le secrétaire général. Quelques temps plus tard, Yves Benoit revint à la charge en demandant dans un débat quelquefois houleux que Jean Laigre fût remplacé. Par 10 voix contre 5 et deux abstentions, Jean Laigre fut destitué. Un secrétariat collectif fut alors mis en place et, à l’occasion du congrès du syndicat qui eut lieu le 11 mars 1967, Jean Taro fut élu secrétaire.

Après les grèves de 1968, Jean Laigre continua a participer à l’action syndicale ; notamment contre les licenciements et la fermeture envisagée de l’entreprise dès 1974. Tréfimétaux ferma dix ans après, en 1984. Au début des années 1980, Jean Laigre devint agent de maitrise. Il resta dans la continuité de ses engagements.

En 1970, les militants du syndicat décidèrent de créer un club omnisports adhérent à la FSGT pour éviter le quasi-monopole de l’Union sportive des Tréfileries. Jean Laigre adhéra alors avec d’autres à la section cycliste à laquelle il se consacra tout particulièrement.

Jean Laigre se maria une première fois avec Réjane Houard, le 13 mai 1950. Le couple eut deux enfants : Jean-Luc, né en 1951 au Havre et Dominique née en 1952 à Gonfreville-l’Orcher (Seine-Inférieure, Seine-Maritime). Sa seconde épouse, Micheline Laigre fut militante du syndicat CGT de Renault Sandouville. Ils eurent également deux enfants : Marianne née en 1962 au Havre et François en 1964 au Havre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article242878, notice LAIGRE Jean, Albert, version mise en ligne le 9 octobre 2021, dernière modification le 10 février 2022.
Au second rang, Jean Laigre 5ème à partir de la gauche en 1974 avec ses camarades
(Coll. C. Boisaubert)

SOURCES : Le Fil Rouge, Revue départementale d’Histoire Sociale de l’IHS CGT de Seine-Maritime, n° 45. — Renseignements fournis par Marianne et Dominique Laigre.

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