MILLON DE LA VERTEVILLE Robert, Marie, Charles

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 8 décembre 1914 à Châteaudun (Eure-et-Loir), mort en action le 4 septembre 1944 à Neufmaisons (Meurthe-et-Moselle) ; résistant du Groupe mobile d’Alsace (GMA).

Robert Millon de La Verteville était le fils de Marie Christian, capitaine au 1er régiment de chasseurs, âgé de 37 ans et de Louise Anne Marie de Trolong du Rumain, sans profession, âgée de 30 ans, domiciliés 2 rue de la Rainville, à Châteaudun (Eure-et-Loir).
Célibataire, il était domicilié 24 rue de Livry, à Paris XVIe arr. (Seine, aujourd’hui Paris.)
Il entra dans la Résistance au IIIe groupement du maquis des Vosges, G.M.A. (Groupe Mobile d’Alsace), secteur de Saint-Dié (Vosges), sous-secteur de Raon-L’Étape (Vosges).
Le GMA Vosges dont le PC se trouvait près de Raon-L’Étape comprenait plusieurs centaines d’hommes dont une majeure partie attendait d’être équipée et armée.
Un parachutage prévu à cet effet dans la nuit du 3 au 4 septembre 1944 sur le terrain de Veney échoua à cause de conditions météorologiques défavorables et fut reporté de 24 heures. Des centaines d’hommes du GMA ne purent être armés. Le capitaine Marc (Dr René Meyer) qui les commandait prit la décision vers minuit de les faire bivouaquer dans la ferme inhabitée de Viombois, situé sur la commune de Neufmaisons, en Meurthe-et-Moselle sous la protection de 70 hommes de la centurie du lieutenant Jean-Serge, bien armés. Malgré l’ordre de l’état-major d’évacuer cet endroit réputé dangereux, le capitaine Marc préféra pour des raisons logistiques rester sur sa position.
Le lendemain 4 septembre 1944 à neuf heures, les sentinelles firent feu sur une voiture de transmissions allemande. Deux autres incidents eurent lieu à onze heures et onze heures trente, ce qui eut pour effet d’alerter l’ennemi. À quatorze heures, les troupes allemandes, alertées par les fusillades, arrivèrent sur place. L’avance de l’ennemi fut enrayée dans un premier temps mais vers quinze heures alors que le capitaine Marc venait enfin de donner l’ordre d’évacuer la ferme, les Allemands lancèrent de violents assauts. Le combat dura six heures pendant lesquelles les maquisards se défendirent vaillamment, parfois au corps à corps. À 21 heures l’ennemi cessa le combat après avoir eu de lourdes pertes.
À 23h30, les avions alliés arrivèrent pour le parachutage mais ne voyant rien, ils repartirent vers l’Angleterre sans se douter de la tragédie. Retour ligne automatique
56 maquisards furent tués à la ferme et une vingtaine d’autres, capturés après le combat furent exécutés les jours suivants. Les Allemands eurent 134 morts et 182 blessés, chiffres qui semblent surévalués
Robert Millon de la Verteville s’était engagé dans ce maquis le 25 août 1944, peu après la libération de Paris. Il était armé : Le 4 septembre, au contact de l’ennemi, avec son fusil-mitrailleur, il parvint à protéger des camarades. Mais vers la fin du combat, il fut atteint par une rafale tirée à courte distance. Très gravement blessé au bras et au visage par une balle qui avait ricoché sur son arme, il était comme moribond, mais il avait sa connaissance. L’abbé lui donna l’extrême onction sur le champ, puis chercha comment l’évacuer sur la ferme. On réussit à l’y transporter, deux hommes l’agrippant chacun par un bras et le traînant rapidement jusqu’à l’entrée du couloir de la ferme, où les infirmières s’en saisirent. La gravité de ses blessures ne lui laissait aucune chance de survie, et il mourut dans les bras de l’aumônier du groupe.
Son corps fut retrouvé calciné dans les ruines de la ferme, d’abord non identifié, puis certainement reconnu plus tard par un témoin des combats car l’acte de décès n° 54 du registre d’état-civil établi le 10 février 1945 à Neufmaisons est bien nominatif.
Son faire-part de décès le dit "Maréchal des Logis au Groupe de Choc 3ème Centurie Groupe Mobile Alsace-Vosges ". Il était sous les ordres du sous-lieutenant Georges Guiot alias "Gallinot".
Il obtint la mention « Mort pour la France » par avis du ministère des Anciens combattants en date du 21 avril 1949.
Son nom figure sur le Mémorial de la Résistance de la Ferme de Viombois, à Neufmaisons (Meurthe-et-Moselle).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article242933, notice MILLON DE LA VERTEVILLE Robert, Marie, Charles par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 6 octobre 2021, dernière modification le 4 juillet 2022.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 93727 (nc).— SHD, Vincennes, GR 16 P 419907 sans mention d’homologation (nc).— SHD, Vincennes, GR 19 P 88/7 GMA.— Liliane Jérome Livre mémorial des victimes de Viombois 4 septembre 1944, 16 août 2016.— La Bataille de Lorraine de septembre 1944 à mars 1945 La bataille de la ferme de Viombois.— Mémoire des Hommes.— Mémorial GenWeb.— Notes de François de Surville, Geneanet. — État civil (acte de naissance N° 133).

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