ALLOUCHERIE Jean

Par Anne Mathieu

Né le 4 décembre 1904 à Montreuil-sous-Bois (Seine, Seine-Saint-Denis), réputé disparu en mer durant la Seconde guerre mondiale ; journaliste, reporter notamment en Espagne ; collaborateur de la presse populaire parisienne de droite ou conservatrice, puis de la presse communiste, puis de la presse collaborationniste.

Regards, 29 avril 1937.
Source gallica.bnf.fr/BnF

Selon la préface de Joaquín Vilá-Bisa à son livre Noches de Sevilla (1937), Jean Alloucherie, de nationalité française, était fourreur au Canada vers la fin des années 1920. En juillet 1930, Jean Alloucherie collabora à L’Intransigeant pour un reportage sur les « émigrants ». En avril-mai 1931, il signa une série de neuf reportages intitulée « 2.000 kilomètres sur les pistes de l’Alaska et du Yukon » dans Le Petit Parisien. L’année suivante, à la même période, c’est au quotidien de Jean Prouvost Paris-soir qu’il réserva son « reportage dans l’extrême-nord », « Avec les chasseurs de fourrure ». Sitôt sa série close, il livra à Dimanche-illustré, « Le grand magazine de la famille », le reportage « La course à l’or ». En avril 1933, il y publia un nouveau reportage, « Hamilton le métis ». C’est cette fois-ci le Maroc qu’il étudiait, et c’est à cette occasion qu’il travailla de nouveau pour Paris-soir, en août pour une série de huit reportages « En suivant les opérations dans le "Djebel Badou" », dont le titre évolua au fil des éditions. Parallèlement, il signa une série « Dans l’Atlas pacifié » pour Paris-Dakar, « Hebdomadaire d’informations illustré ».

On retrouva Jean Alloucherie en novembre-décembre 1933 à Paris-soir, pour une série sous d’autres latitudes, « Sept mois d’aventures sur les pistes du pôle ». Comportant vingt-neuf reportages, elle plaça sans conteste Jean Alloucherie comme signature de référence de Paris-soir et contribua à sa notoriété en dehors de ses colonnes. En septembre-novembre 1934, il y publia un reportage a posteriori, fruit de quelques mois en Amérique latine, « Dans la jungle infernale du Gran Chaco ». Terminée le 2 novembre, un reportage sur le « Grand Nord », en provenance directe d’Edmonton, lui succéda à la fin décembre. Ses nombreux reportages lui valurent d’être en lice pour le Prix Albert Londres, l’année où on le décerna à Claude Blanchard (Comoedia, 16 mai 1935).

Jean Alloucherie se maria le 25 février 1935 à Paris (XVIe arr.), avec Marthe Pelland (1905-1996), docteur en médecine, originaire de Montréal. Celle-ci séjournait à Paris depuis 1930, car elle avait obtenu une bourse et exerçait à titre d’assistante auprès du neurologue André Thomas à l’Hôpital Saint-Joseph. Ils eurent deux enfants, Michel (1938-2011) et Yves.

Le 25 juillet 1935, le lecteur de Paris-soir retrouva son envoyé spécial Jean Alloucherie en Éthiopie, pour un « premier câble ». Il y obtint une interview de Haïlé Sélassié (publiée le 27 juillet). Ce dernier, par son intermédiaire, demanda la publication d’un message dans le quotidien ; ce fut chose faite le 7 août. Début octobre, au moment de l’invasion italienne, Alloucherie était encore en Éthiopie : « À partir d’aujourd’hui, la censure militaire sera exercée par un officier de la mission belge auprès du gouvernement éthiopien. Le nombre de mots autorisés par télégramme est limité à cent. [...] Je crois ne dévoiler aucun secret militaire en disant que les avions italiens bombardent continuellement les terrains d’aviation du nord de l’Abyssinie pour couper les communications rapides avec la capitale » (Paris-Soir, 10 octobre 1935). En novembre, à une date inconnue, le Négus lui accorda une nouvelle interview, lors de laquelle Jean Alloucherie lui justifia son départ d’Éthiopie par ces mots : « On me rappelle, dis-je simplement. Ici, Sire, on ne voit pas grand’chose et puisqu’il est pratiquement impossible d’aller au front… » (Paris-Soir, 23 novembre 1935). Il retourna en Éthiopie en mai 1936, au moment de l’entrée des troupes italiennes dans Addis-Abeba.

Début septembre 1936, c’est sous des cieux plus tranquilles qu’il pérégrina, retournant en Amérique Latine, « A la recherche de l’or des Andes ou le secret des Incas » – Paris-soir qualifiait d’ailleurs sa série de « grand reportage d’aventures ». Le 23 septembre parut le dernier reportage de cette série, ultime article également qu’il donna à Paris-Soir. Car un événement vint perturber l’appartenance de Jean Alloucherie au journal de Jean Prouvost.

Le 11 décembre 1936, lorsque le reporter de Paris-Soir Louis Delaprée mourut, des suites de blessures infligées lors du mitraillage de l’avion Madrid-Toulouse dans lequel il avait pris place, l’Humanité lui rendit hommage : « Au moment où une minorité de pseudo-journalistes risque de mettre en péril le bon renom d’une profession qui exige, avec le talent, le désintéressement et l’esprit de sacrifice, l’Humanité salue l’exemple de Louis Delaprée, tué dans l’accomplissement de son devoir professionnel, alors qu’il venait d’écrire une série d’articles courageux sur les défenseurs de Madrid. » (13 décembre 1936). De plus, le quotidien communiste dénonça l’attitude du journal d’appartenance du reporter : « Le propre journal qui avait envoyé à Madrid Louis Delaprée, Paris-Soir, n’eut pas un mot pour flétrir les rebelles » (12 décembre 1936). Le 31 décembre, le quotidien communiste annonça en Une sa création du Prix Louis-Delaprée et reproduisit le message que le reporter avait envoyé à sa rédaction, lui reprochant de n’avoir « passé que la moitié de [ses] papiers. […] Depuis trois semaines, je me lève à cinq heures du matin pour que vous ayez des informations dans les premières éditions. Vous m’avez fait travailler pour le roi de Prusse et la corbeille à papier ».

Le 6 janvier 1937 parut dans l’Humanité un article de Paul-Vaillant-Couturier, « Luttons pour la dignité de la presse – Ce qu’on pense à Paris-soir de Paris-Soir ». « Qu’il s’agisse de collaborateurs actuellement au service de Paris-soir, y précisait-il, – et dont on comprendra que nous taisions les noms – d’anciens rédacteurs ou de grands reporters universellement connus comme Jean Alloucherie, tous sont unanimes. Paris-soir n’est pas autre chose qu’une affaire de publicité entre les mains de deux grands capitalistes, l’un magnat des sucres et du papier, l’autre, magnat de la laine […] ». Dans l’édition du lendemain, Alloucherie publia un article intitulé « Jean Napoléon Prouvost » : « Je n’écris pas ces lignes de gaîté de cœur : en dépit de son directeur général, j’avais fini par aimer ce journal, suivi son ascension avec orgueil. Pour mieux le servir, il m’était arrivé de me geler un poumon quelque part au-dessus du Cercle Arctique ; dans la fournaise du Gran Chaco, j’avais ramassé des fièvres. En Abyssinie, pour défendre ma vie, quatre jours et quatre nuits durant, il m’avait fallu faire le coup de feu contre les ascaris de Badoglio, camouflés pour les besoins de la cause en "pillards abyssins". Mais j’évoquais ces expériences sans regret et sans amertume, disposé à recommencer par goût de l’aventure. Ces derniers jours encore, naïvement, des scrupules m’assiégeaient sur le compte de Jean Prouvost. Peut-être ne s’agissait-il que d’un fantoche savamment épaulé par des administrateurs ou des affairistes habiles et plus maladroit que méchant. Cette douloureuse affaire de mon confrère Louis Delaprée dissipa mes dernières illusions, acheva de m’écœurer. »

La presse communiste ouvrait donc grand ses portes à Jean Alloucherie. Le 21 février 1937 débuta une série de reportages signée de sa plume, « l’Humanité dans le camp des rebelles », qui donna lieu à son ouvrage Noches de Sevilla : un mes entre los rebeldes. Le 18 mars, son enquête se transposa dans Regards, hebdomadaire illustré communiste dans lequel il publia ensuite d’autres reportages et qui l’accueillit le 15 avril par un laïus dithyrambique, à la mesure de la célébrité de ce transfuge de presse… La part importante donnée aux photographies dans Regards lui permit d’installer sa signature comme photo-reporter, ses articles étant crédités « Texte et photos de notre envoyé spécial Jean Alloucherie » : l’un de ses clichés eut d’ailleurs les honneurs de la Une, le 29 avril 1937. Il publia d’autres reportages à Regards, entre mai et octobre 1937.

Parallèlement, il publia des reportages dans Le Jour, journal québecois fondé et dirigé par Jean-Claude Harvey - dont l’amante était la soeur de Marthe Pelland. Intronisé dans les périodiques communistes par « l’affaire Delaprée-Prouvost » et par ses reportages dans l’Espagne en guerre, c’est sans surprise qu’on relève sa signature dans le quotidien Ce soir, créé en mars 1937 pour faire pièce d’ailleurs à Paris-soir auquel il emprunta la maquette. Alloucherie y commença sa collaboration le 24 août 1937 par une série de reportages à la veine pittoresque, « Les vacances d’un resquilleur » (illustré par Henri-Paul Gassier).
Début 1937, il donna au nouveau « Magazine bi-mensuel des voyages et du plein-air – Organe du club des explorateurs et des voyageurs », Le Risque, des récits du « Grand Nord ». C’est peut-être grâce à cette collaboration qu’il publia en 1938, aux éditions Je sers, son ouvrage Grand-Nord. Hommes et bêtes des terres glacées. La même année, il retrouva l’hebdomadaire Vu, dans lequel il avait écrit en novembre 1936 un article sur son voyage à Ushuaïa. Il y signa « Du trône à l’exil, avec le Négus et ses fidèles » (mai 1938) et « L’avion galion moderne de l’or des Andes » (août 1938).

Le 5 août 1939, Jean Alloucherie commença une série de reportages sur le cercle polaire dans le journal L’Auto, lequel le présentait comme un « reporter franco-canadien » (3 août 1939). Il s’agissait de la « dernière aventure polaire » (5 août 1939) d’Alloucherie, ce qui indiquerait qu’il avait passé ces derniers temps dans cette région du monde. Le dernier reportage de la série, illustré avec ses photos comme les précédents, était situé sur la rivière Fort-George et fut publié le 23 août.

Lors de l’entrée en guerre de la France, ou, selon Yves Lavertu, le biographe de Jean-Claude Harvey, au moment de la campagne de France, son épouse et ses deux fils retournèrent au Canada.

Entre-temps, un coup de théâtre s’était produit. Le 7 janvier 1938, Alloucherie publia une lettre-ouverte datée du 16 décembre 1937 et adressée à Louis Aragon et Jean-Richard Bloch, co-directeurs de Ce soir, dans l’hebdomadaire du Parti Populaire Français (PPF) L’Emancipation nationale, dirigé par Jacques Doriot. Le chapô de la rédaction expliquait que, pour le lancement de Ce soir, « les diffamateurs professionnels parvinrent à utiliser pour leurs fins commerciales un journaliste qui avait appartenu à la rédaction de Paris-Soir, M. Alloucherie. » Il y revint sur son passage à l’Humanitépendant la guerre d’Espagne, et s’en prit dans un style incisif et insultant aux journalistes communistes. Il accusa nommément Aragon et Nizan – qu’il présenta notamment comme membre du comité central (sic) du parti communiste – d’avoir tenu « absolument à [lui] prouver que pour ne pas "effrayer" les lecteurs actuels ou à venir, il [leur] paraissait préférable, au moins pendant quelques semaines, que le nom d’un récent envoyé spécial de l’Humanité, ne figure pas dans les colonnes de Ce soir, annoncé "journal indépendant", quitte évidemment à user d’un pseudonyme […] ». Proférant un certain nombre d’accusations, il termina ainsi son article pamphlétaire : « Je vous souhaite, camarade Bloch, bien du bonheur en littérature, sait-on jamais, et à vous, tovaritch Aragon, délicat esthète, dont j’apprécie parfois le talent, de ne pas rêver trop souvent de certaine balle dans la nuque, système Wiedman. »

Le 24 août 1940, Jean Alloucherie, salué par un chapô louangeur de la rédaction, fit son grand retour dans Paris-soir pour des « Images du monde ». Mais ce n’était pas le même Paris-soir que celui dans lequel il avait officié et trouvé la célébrité. Jean Prouvost, un temps directeur des services d’information, de propagande et de censure du gouvernement (6 juin-15 juillet 1940), s’était replié avec sa rédaction en zone-sud et il publia son journal sous diverses éditions régionales, jusqu’en 1943. C’est donc au journal Paris-soir, réactivé à Paris le 22 juin 1940 par les Allemands, que Jean Alloucherie, ancien de la presse communiste, collaborait désormais. Le 8 février 1941, il y écrivit un article de commentaire, vitupérant « l’incurie absolue du gouvernement » ayant causé l’exode de milliers de parisiens et de millions de Français sur les routes. Il en appela à la Cour suprême de Riom, à sa condamnation des responsables de cet exode. C’était le début d’une série de reportages « Français, n’oubliez pas trop vite », dont le nom fut modifié ensuite. Le lendemain, 9 février, il vitupéra et Vichy et de Gaulle, célébrant l’aide que l’Allemagne avait apporté aux Français : « Vous, bons bourgeois, qui versez maintenant dans le snobisme du "gaullisme", qui donc vous a donné l’essence avec laquelle vous avez regagné — confortablement — la capitale, après bien des semaines de loisirs forcés en Auvergne ou, sur la Côte-d’Azur ? N’est-ce pas le vainqueur ? Et vous maintenant, Françaises, vous qui grelottez des heures entières aux portes des crémeries et des épiciers et qui, parce que "quelqu’un vous l’a dit", accusez parfois le vainqueur de priver vos petits de lait, auriez-vous déjà oublié que si vos enfants, que vous aviez entrainés dans la triste aventure, ne sont pas morts de faim sur les routes du retour, c’est à l’Allemagne que vous le devez, à ces petites assistantes du Secours national socialiste qu’aujourd’hui vous affectez de ne plus reconnaître ? »

Puis ses reportages l’entraînèrent dans diverses régions : le 31 mars, il était à Bordeaux (Gironde), aux alentours du 8 avril à Hendaye (Pyrénées-Atlantiques), le 9, à Paris, et, le 4 mai, paraissait un article écrit de Colomb-Bechar, en Algérie. Une série « Dans les territoires du Sud » commençait. À Mers-el-Kebir le 3 juillet (Paris-soir, 4 juillet 1941), c’est ensuite de Dakar au Sénégal qu’il poursuivit son travail d’envoyé spécial (Paris-soir, 23 juillet 1941). Puis il rejoignit de nouveau la France, et on le retrouva à Bordeaux (édition du 10 août), Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Orientales), Cassis (Bouches-du-Rhône), Juan-Les-Pins (Alpes-Maritimes), Marseille (Bouches-du-Rhône), Vichy (Allier), Antibes (Alpes-Maritimes), Avignon (Vaucluse). De Vichy, il écrivait : « Le plus grave surtout, ce qui étonne tout observateur objectif, c’est qu’à Vichy, à Vichy où si souvent les ministres responsables se répandent en de longues délibérations sur la nécessité vitale d’engager la lutte antibolchevique, il n’apparaît jamais sur le moindre écran aucune de ces saisissantes images de la croisade de Russie. […] Et cette absence à Vichy — où un accord particulier pourrait être réalisé — d’actualités de la guerre à l’Est surprend même par son mystère. À qui veut-on faire oublier que dans le brasier de gigantesques combats se décide actuellement cette nouvelle Europe où la France aura sa place ? Les journaux de la zone non occupée et la radio officielle, presque à chaque heure, entretiennent lecteurs ou auditeurs des péripéties de la bataille. Pourquoi hésiter à montrer aux gens ce qu’ils peuvent lire ou entendre, et surtout, oui surtout, pourquoi hésiter à achever de redresser définitivement les esprits ? » (Paris-Soir, 23 septembre 1941).

Selon le service de généalogie du Québec, Jean Alloucherie aurait disparu en tentant de gagner Gibraltar par l’Espagne, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Selon le biographe de J.-C. Harvey, « Il disparaîtra mystérieusement en plein cœur de la guerre. On retrouvera entreposé le kayak qu’il était en train de se bâtir, mais jamais son corps » (p. 244). Sa famille n’eut en tout cas plus jamais de ses nouvelles.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article242958, notice ALLOUCHERIE Jean par Anne Mathieu, version mise en ligne le 15 octobre 2021, dernière modification le 29 juin 2022.

Par Anne Mathieu

Regards, 27 mai 1937, p. 18.
Source gallica.bnf.fr/BnF
Jean Alloucherie sur le front d’Aragon
Regards, 29 avril 1937.
Source gallica.bnf.fr/BnF

ŒUVRE : Noches de Sevilla : un mes entre los rebeldes, Traduit et préfacé par Joaquín Vilá-Bisa, ediciones Europa-America, 1937. — Grand-Nord. Hommes et bêtes des terres glacées, Paris, éditions « Je Sers », 1938.

SOURCES : Anne Mathieu, « Deux reporters face au drame espagnol : Jean Alloucherie et Mathieu Corman », retronews, « Chronique », 14 juin 2022. — Anne Mathieu, « Reporters de plume et photoreporters de guerre dans le conflit italo-éthiopien », Retronews, « Chronique », 24 mai 2022. — Anne Mathieu, Nous n’oublierons pas les poings levés. Reporters, éditorialistes et commentateurs antifascistes pendant la guerre d’Espagne, éditions Syllepse, 2021. — Yves Lavertu, Jean-Claude Harvey, le combattant, Montréal, Boréal, 2000. — Michel Lefebvre, « Un grand reporter dans la guerre d’Espagne. Le mystère Jean Alloucherie », Nantes/Bruxelles, Aden, n° 9, « Intellectuels, écrivains et journalistes aux côtés de la République espagnole (1936-1939) [2e vol.] », octobre 2010, pp. 191-205. — Site Nos origines. — Fédération canadienne de généalogie. — Site histoire de la médecine, Montréal. — Gallica. — Journaux et articles de presse cités dans la notice.

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