RENARD André, Charles, Marie

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 26 octobre 1920 à Ménil-sur-Belvitte (Vosges), mort en action le 4 septembre 1944 à Neufmaisons (Meurthe-et-Moselle) ; ouvrier agricole ; résistant du Groupe mobile d’Alsace (GMA).

André Renard était le fils de Marie Joseph, ouvrier agricole puis cultivateur exploitant en 1931 et propriétaire cultivateur en 1936 et de Marie Mathilde Renard, sans profession. Il avait une sœur, Odile, née en 1923.
Fiancé, il était ouvrier agricole sur la propriété familiale et habitait rue Tranquille à Ménil-sur-Belvitte (Vosges).
Il entra dans la Résistance au IIIe groupement du maquis des Vosges, G.M.A. (Groupe Mobile d’Alsace), secteur de Saint-Dié (Vosges), sous-secteur de Raon-L’Étape (Vosges).
Le GMA Vosges dont le PC se trouvait près de Raon-L’Étape comprenait plusieurs centaines d’hommes dont une majeure partie attendait d’être équipée et armée.
Un parachutage prévu à cet effet dans la nuit du 3 au 4 septembre 1944 sur le terrain de Veney échoua à cause de conditions météorologiques défavorables et fut reporté de 24 heures. Des centaines d’hommes du GMA ne purent être armés. Le capitaine Marc (Dr René Meyer) qui les commandait prit la décision vers minuit de les faire bivouaquer dans la ferme inhabitée de Viombois, situé sur la commune de Neufmaisons, en Meurthe-et-Moselle sous la protection de 70 hommes de la centurie du lieutenant Jean-Serge, bien armés. Malgré l’ordre de l’état-major d’évacuer cet endroit réputé dangereux, le capitaine Marc préféra pour des raisons logistiques rester sur sa position.
Le lendemain 4 septembre 1944 à neuf heures, les sentinelles firent feu sur une voiture de transmissions allemande. Deux autres incidents eurent lieu à onze heures et onze heures trente, ce qui eut pour effet d’alerter l’ennemi. À quatorze heures, les troupes allemandes, alertées par les fusillades, arrivèrent sur place. L’avance de l’ennemi fut enrayée dans un premier temps mais vers quinze heures alors que le capitaine Marc venait enfin de donner l’ordre d’évacuer la ferme, les Allemands lancèrent de violents assauts. Le combat dura six heures pendant lesquelles les maquisards se défendirent vaillamment, parfois au corps à corps. À 21 heures l’ennemi cessa le combat après avoir eu de lourdes pertes.
À 23h30, les avions alliés arrivèrent pour le parachutage mais ne voyant rien, ils repartirent vers l’Angleterre sans se douter de la tragédie.
56 maquisards furent tués à la ferme et une vingtaine d’autres, capturés après le combat furent exécutés les jours suivants. Les Allemands eurent 134 morts et 182 blessés, chiffres qui semblent surévalués
André Renard était parmi les tués au combat.
Il obtint la mention « Mort pour la France ».
Il fut cité à l’ordre de la division avec attribution de la croix de guerre avec
étoile d’argent par décision n° 430 émanant de la présidence du conseil, secrétariat d’état en date du 3 octobre 1947.
Son nom figure sur le Mémorial de la Résistance de la Ferme de Viombois, à Neufmaisons (Meurthe-et-Moselle), sur le monument aux morts et les plaques commémoratives de la mairie à Ménil-sur-Belvitte (Vosges).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article242960, notice RENARD André, Charles, Marie par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 9 octobre 2021, dernière modification le 4 juillet 2022.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 140818 (nc).— SHD, Vincennes, GR 19 P 88/7 GMA.— La Bataille de Lorraine de septembre 1944 à mars 1945 La bataille de la ferme de Viombois.— Recensements de population 6M 861 années 1921 à 1936.— Mémoire des Hommes.— Mémorial GenWeb. Livre Mémorial des victimes de Viombois.

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