CAILHOL Henri, Jean, Baptiste, Auguste

Par Daniel Grason

Né le 2 février 1914 à Paris (XIXe arr.), mort le 11 mai 1995 à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) ; interné.

Fils de Louis Philippe, quarante-huit ans et de Dorothée Boudou, trente-neuf ans, marchande de vins. Henri Cailhol vivait en 1941 en hôtel au 311 route de Chevreuse à Clamart (Seine, Hauts-de-Seine). De la classe 1934, il fut exempté de service militaire pour tuberculose. Il travaillait à la base aérienne de Villacoublay, et était détenteur d’un ausweis en raison de son activité professionnelle.
Le 22 octobre 1941, trois inspecteurs de la Brigade spéciale n° 1 l’interpellèrent à son domicile, la perquisition se révéla infructueuse. Emmené dans les locaux à la Préfecture de police pour interrogatoire. Selon les policiers, il était membre des Jeunesses communistes, et recevait des tracts de Georges De Saint Étienne.
Il affirma « Les déclarations de De Saint Étienne si elles sont exactes sont fausses. Je n’ai jamais milité en faveur du parti communiste » et n’avoir « jamais remis de cotisations à de Saint Étienne ».
Il précisa : « J’ai fait la connaissance de Saint Étienne au début de la guerre [en] 1939 alors qu’il était commis boucher chez madame Coulon et pour le compte de laquelle je travaillais à l’époque comme chauffeur ».
Un inspecteur lui demanda s’il connaissait Michel Come et Jacqueline Turlais. Il répondit ne connaître ni l’un ni l’autre. Lors d’une confrontation avec De Saint Étienne, ce dernier déclara « J’ai reçu il y a deux mois des cotisations de Caihol et je luis passais des tracts ». Ce à quoi Henri Caihol rétorqua « Ce que dit Saint Étienne est faux ».
Louis Cailhol, employé depuis novembre 1924 à la Société des Transports en Commun de la Région Parisienne (STCRP) écrivit le 21 décembre 1942 à l’avocat de son frère Henri. Il s’inquiétait « sur sa santé qui nécessite les plus grands soins, [il était] en traitement depuis 1929, par l’office de l’Hygiène social […] pour Tuberculose ouverte au poumon gauche ».
« Que Dieu le protège du mauvais et injuste sort qui le frappe, et que cette cellule ne soit pas son linceul ».
« Je m’adresse à votre grand cœur et vous prie de croire à ma toute sincérité sur son innocence ».
« Recevez Cher Maître, de votre humble serviteur, l’assurance de sa plus haute considération ».
Henri Cailhol, Jacqueline Turlais et Jacques Guilbaud furent livrés par la police française à la police allemande (Sonderkommando 4.B. Hôtel Bradford à Paris (VIIIe arr.) Après y avoir été interrogés, les Allemands ayant constatés qu’ils n’étaient responsables d’« aucun acte de terrorisme » se dessaisirent. Ils furent de nouveau entre les mains de la BS1 dirigée à la commissaire Fernand David.
Tous les trois furent inculpés d’infraction au décret du 26 septembre 1939, qui mettait hors la loi le Parti communiste et les associations et organisations qui s’y rattachaient.
Incarcéré à la prison de la Santé, il fit l’objet d’un non-lieu le 11 février 1943, mais fut interné administrativement à la caserne des Tourelles, puis à Voves en Eure-et-Loir et Pithiviers dans le Loiret. En raison de son état de santé, il a été transféré au sanatorium de La Guiche en Saône-et-Loire. Il s’évada le 24 mars 1944.
Son court témoignage figure dans les archives de la police. Il déclara : « Je n’ai pas été brutalisé pendant ma détention dans les locaux de la BS1 à la Préfecture de police. Rien n’a été dérobé au cours de la perquisition effectuée à mon domicile ».
Henri Cailhol a été homologué au titre de la Résistance intérieure française (RIF).
Il épousa le 25 août 1955 en mairie du XIIe arrondissement de Paris Adrienne Georgette Germaine Mahier.
Il mourut le 11 mai 1995 à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article242972, notice CAILHOL Henri, Jean, Baptiste, Auguste par Daniel Grason, version mise en ligne le 7 octobre 2021, dernière modification le 7 octobre 2021.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. Nat. Z/4/78 dossier 531. – Arch. PPo. 77 W 3114-294416. – Bureau Résistance GR 16 P 100555. – État civil Paris XIXe arrondissement, acte de naissance numérisé 19N 256 acte n° 233.

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