ARRIGHI Paul, Hyacinthe, dit "Bébé".

Né le 20 octobre 1915 à Ventiseri (Haute-Corse) ; mort à Silvareccio (Haute-Corse) le 6 mai 1998 ; résistant membre du Front National de Corse.

Paul Arrighi était membre d’une fratrie, les cinq enfants du facteur de Ventiseri. Très tôt orphelin de mère, il suivit son père muté à Bastia. Il y fit sa scolarité primaire et secondaire. Après avoir obtenu le baccalauréat, il envisageait le professorat d’éducation physique. Mobilisé en 1939, puis démobilisé en 1940, il souhaita, sans trouver le moyen d’y parvenir, rejoindre l’Angleterre. Mais il compta parmi les premiers résistants corses de l’intérieur.
La résistance insulaire prit tout son essor avec l’occupation italienne qui commença en novembre 1942. Paul Arrighi fut particulièrement actif en Casinca, l’une des zones-refuges de la Résistance corse. Le responsable militaire y était François Vittori. Là se tenaient des réunions secrètes au milieu d’une population qui était solidaire des résistants. Des tracts, des journaux clandestins furent imprimés dans la grotte de Porri. Quand les Alliés commencèrent à envoyer des armes aux patriotes corses, soit par parachutages soit par mer avec les sous-marins, il fut de ceux qui en assumèrent la réception et le transport. C’est au cours de l’une de ces dangereuses opérations — l’accueil d’un sous-marin britannique sur la côte orientale, au Travo en juin 1943 — qu’il fut arrêté par les Italiens, incarcéré à Bastia où il subit des violences pendant les interrogatoires. Mais, le 27 juillet 1943, il réussit à s’évader dans des conditions particulièrement audacieuses : en perçant le mur de sa cellule qui jouxtait une salle du musée de Bastia. Il rejoignit dans la clandestinité les résistants de la Casinca.

Dès l’annonce de la capitulation italienne du 8 septembre 1943, l’ordre d’insurrection fut lancé par les dirigeants du Front national qui avaient réussi, après les épreuves subies par les autres mouvements, à réaliser presque totalement l’unification de la
résistance corse. Il participa à l’attaque réussie du dépôt d’armes et de carburant des Allemands à Champlan près de Folelli.

L’île ne fut totalement libérée de ses occupants qu’aux premiers jours d’octobre. Paul Arrighi compta parmi les jeunes corses volontaires qui furent intégrés dans le Bataillon de choc commandé par le commandant Fernand Gambiez qui porta le combat en Italie, puis, en août 1944, en Provence, avec la Première Armée française.

Après la guerre, Paul Arrighi revint à la vie civile et à son épouse — il s’était marié en janvier 1943 —.

Il reçut la croix de guerre avec palmes et la croix des Combattants volontaires de la Résistance ainsi que la Silver Laurel Leaf Emblem en novembre 1946. En 1983 il fut nommé chevalier dans l’ordre du Mérite national.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article243017, notice ARRIGHI Paul, Hyacinthe, dit "Bébé"., version mise en ligne le 11 octobre 2021, dernière modification le 12 octobre 2021.
Bébé Arrighi.

Maurice Choury Tous bandits d’honneur !, Ajaccio, Éditions Piazzola, 2011, 295 p. — Hélène Chaubin, “Corse des années de guerre, Paris, éditions Tiresias, 2005, 130 p. — Sir Brooks Richards , Flottilles secrètes, Le Touzet, éditions Marc-Didier Vrac, 2001, 955p. — Gambiez Fernand (général), Libération de la Corse, Paris, Hachette, 1973.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable