Nantes (Loire-Atlantique) : 30 août 1941- août 1944

Par Annie Pennetier

Nantes a été un lieu important de condamnation par les autorités allemandes, essentiellement le tribunal militaire FK 518 et d’exécution sur le champ de tir du Bêle, 81 résistants et otages ont été fusillés entre le 30 août 1941 et le 25 août 1943, fusillades qui ont eu une répercussion nationale. Dans la prison Lafayette, deux résistants ont été fusillés. Cinq moururent sous la torture. Des civils furent abattus par des soldats allemands dans les rues ou à la fenêtre de leur domicile.

Monument aux 50 otages
Monument aux 50 otages

Le premier fusillé est un cheminot résistant du réseau Bocq-Adam condamné à mort par une cour martiale allemande, fusillé le 30 août 1941.
POIRIER Marin

22 octobre 1941 : 16 otages sont fusillés en représailles à l’exécution du Feldkommandant Karl Hotz le 20 octobre 1941 à Nantes.
ALLANO Maurice, 21 ans, chaudronnier
BIRIEN Paul, 50 ans, représentant
BLOT Joseph, 50 ans, couvreur
BLOUIN Auguste, 56 ans, bonnetier
CARREL René, 25 ans, boucher
CREUSÉ Frédéric, 20 ans, employé municipal
DABAT Michel, 20 ans, dessinateur aux Ponts-et-Chaussés
FOURNY Alexandre, 43 ans, avocat
GIL José 19 ans, ouvrier
GLOU Jean Pierre], 18 ans, étudiant
GRASSINEAU Robert, 34 ans, serrurier
GROLLEAU Jean , 21 ans, étudiant
IGNASIAK Léon, 48 ans, ouvrier
JOST Léon, 56 ans, directeur de l’usineLU
LE MOAL André, 17 ans, chaudronnier
PLATIAU Jean, 20 ans, employé de bureau

Le 17 décembre 1941
GAUTRET André, 36 ans, clerc de notaire
ROYER Fleurimond, 53 ans, sellier

Le 13 février 1942
HERY Jules, 32 ans, menuisier, (port d’arme)

Le 20 février 1942
LEGRAND Roger, 21 ans, peintre en bâtiment
LEMÉE Ephrem, 54 ans, cultivateur

Le 7 mars 1942 : 2 otages suite à l’attentat du 1er mars à Paris contre une sentinelle allemande
DOUVILLEZ Robert, 24 ans, menuisier (otage)
FELDMANN Armand, 22 ans, ouvrier fourreur (otage)

Le 23 avril 1942 : 4 otages suite à l’attentat du 8 avril à Paris contre un militaire allemand.
BRONSTEIN Simon, 24 ans, vendeur en bonneterie (otage)
CARIO Henri, 30 ans, employé de commerce
JORISSEN Jacques, 24 ans, peintre en bâtiment
RUIZ Victor, 25 ans, papetier

Le 30 avril 1942 : 2 otages parisiens en représailles de l’attentat du 19 avril 1942 au Havre contre un militaire allemand.
GARBARZ Marcus, 20 ans, ouvrier tourneur
TOMPOUSKY Georges, 22 ans, ajusteur

Le 26 mai 1942
De Féliquier Henri, 22 ans, charpentier (port d’arme)

PROCES DES 42

En janvier 1943, 37 résistants FTP accusés de complot communiste sont condamnés à mort dans le cadre du procès dit « Procès des 42 ».
Fusillés le 29 Janvier 1943

CHAUVIN Eugène, 31 ans, tôlier
CLÉRO Valentin, 35 ans, charpentier
DOUINEAU Rober, 20 ans, coiffeur
GUINOISEAU André, 20 ans, plombier
HERVÉ Raymond, 26 ans, chaudronnier
LAGATHU Maurice, 21 ans, magasinier
LE BRIS Eugène, 29 ans, manoeuvre
PÉROCHEAU André, 31 ans, typographe
ROUAULT André, 17 ans, chaudronier

Fusillés le 13 février 1943
ADAM Henri, 58 ans, tourneur
BARBEAU Georges, 28 ans, soudeur
BOISSARD Marcel, 39 ans, traceur
BOUVIER Jean, 45 ans, formeur
BRÉGEON Albert, 24 ans, ajusteur
CHAUVIN Auguste, 33 ans, chaudronnier
DUGUY Marcel, 30 ans, serrurier
FOUGEARD Clément, 40 ans, électricien
GRELEAU Pierre, 20 ans, chaudronnier
GUILLOUX Jacques, 33 ans, fondeur
JOUAUD Maurice,23 ans, chef d’équipe
LE PARC Eugène, 24 ans, dessinateur
LEFIÈVRE Henri, 159966, contremaître
LOSQ Jean, 35 ans, riveur
MICHEL Marcel, 39 ans, charpentier
MILLOT Claude, 31 ans, contrôleur des impôts
SÉROT Joseph, 33 ans, employé de bureau
THOMAZEAU Félicien, 21 ans, serrurier
TURPIN Gaston, 35 ans, traceur
VIAUD Marcel, 34 ans, instituteur
et 5 républicains communistes espagnols
BLANCO DOBARRO Benedicto, 25 ans, manoeuvre
BLASCO MARTIN Basilio, 22 ans, ferrailleur
GOMEZ OLLERO Alfredo, 37 ans, cordier
PRIETO HIDALGO Ernesto, 24 ans, mineur
SANCHEZ TOLOSA Miguel, 22 ans, terrassier.

Fusillés le 20 mars 1943, deux résistants polonais
GREDZICKI Josef, 19 ans,
GROCHOCKI Zygmund, 19 ans,

Fusillés le 7 mai 1943
BRISSON Yves, 21 ans, poissonnier
COIFFÉ Léon, 37 ans, employé
LE PAIH Louis, 31 ans, carreleur
.........

Le 25 août 1943, 13 résistants FTP condamnés à mort pour attentats et sabotages dans le cadre du « procès des 16 
AUBERT Charles, 22 ans, cheminot
BALE Louis, 33 ans, ajusteur
BOSQUET Marcel, 23 ans, chaudronnier
COLAS Joseph, 38 ans, métallurgiste
DRÉAN Jean, 23 ans, électricien
FRAIX Jean, 31 ans, soudeur
GAUTIER Henri, 29 ans, mécanicien
JAMET Guy, 23 ans, ajusteur
LACAZETTE Camille, 33 ans, ajusteur
LE LAN Guy, 28 ans, ajusteur
MOUGENOT Frenand, 36 ans, électricien.

Prison LAFAYETTE :
Le 14 avril 1942

CHARNEAU Raymond, mort sous la torture
Le 13 juillet 1944, deux maquisards de Saffré, fusillés :
LEGENDRE Marcel, 18 ans, marin
TEMPLÉ Jean, 20 ans, mécanicienTués dans la rue :

Tués dans une rue de NANTES :
Le 22 mars 1944, DROUET Jean, 15 ans, apprenti peintre
Le 27 juin 1944, ZAMERSKI François, 55 ans, ajusteur
Le 11 juillet 1944, DUBREUIL Louis, employé
Le 24 juillet 1943, VOISIN Louis, 36 ans, ouvrier agricole
Le 26 juillet 1943 : MARTINEAU Émile, 26 ans, manoeuvre
Le 3 août 1944, VEPER Max, 30 ans, avocat
Le 7 août 1944, GARNIER Gaston, 34 ans, cheminot, mort le 20 février 1945 des suites de ses blessures.
TESSIER Jean, 56 ans, employé municipal
le 12 août 1944, LAPLAINE Christian, 33 ans, chauffeur

MORTS sous la TORTURE
Le 28 janvier 1941 :
WENDREY Emily, veuve CLÉMENT, 84 ans, Kommandantur
Le 10 mai 1944 :
PELLETIER Willy, 30 ans, gendarme, à l’hôpital Broussais
Le 21 juin 1944 :
CHARIOL Eugène, 20 ans, charpentier, Gestapo, place Hoche
Le 5 août 1944 :
DORNAT Pierre, 19 ans, machiniste

Mémoire.
le 11 novembre 1941, le général de Gaulle décerna le tire de Compagnon de la Libération à la ville de Nantes.
Après la Libération, les otages eurent des obsèques nationales et leurs familles purent choisir choisirent de les faire réinhumer. Le 20 octobre 1944, le conseil municipal dirigé par son maire Clovis Constant décida de nommer « Cours des 50-Otages » le nouveau boulevard créé par le comblement de l’Erdre puis un monument aux Cinquante-Otages fut inauguré en 1952 à l’extrémité du cours. A proximité sur le quai Ceineray, le square porte le nom de Maquis de Saffré.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article243019, notice Nantes (Loire-Atlantique) : 30 août 1941- août 1944 par Annie Pennetier, version mise en ligne le 18 octobre 2021, dernière modification le 28 novembre 2021.

Par Annie Pennetier

Monument aux 50 otages
Monument aux 50 otages
Champ de tir du Bêle
Champ de tir du Bêle

SOURCES : Archives Départementales Loire-Atlantique. — Archives municipales de Nantes.— Jean-Pierre Sauvage, Xavier Trochu, Mémorial des victimes de la répression allemande en Loire-Inférieure, 1940-1945. — Dominique Bloyet, Jean-Pierre Sauvage, La répression anti-communiste , Loire-Inférieure 1939-1944, Geste éditions, 2005.— Guy Haudebourg, Nantes 1943, fusillés pour l’exemple, Geste éditions, 2014. — Dominique Bloyet, Etienne Gasche, Jeunes résistants en Loire-Atlantique, Coiffard éditions, 2014.

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