VÉDIE Georges

Par Daniel Grason

Né le 3 septembre 1909 à Saint-Lubin des Joncherets (Eure-et-Loir), mort en août 1944 à Sachsenhausen (Allemagne) ; chauffeur gazier ; communiste ; déporté.

Fils de Jules Alexandre, trente ans, marchand de peaux et de chiffons en gros et de Marthe Heullant, vingt-six ans, sans profession, Georges Védie vivait au 4 rue Édouard Robert à Arpajon (Seine-et-Oise, Essonne), il adhéra au Parti communiste en 1937, il en était un simple adhérent. Il militait à la CGT, fut le secrétaire du syndicat du personnel de la Compagnie des Eaux, gaz et électricité d’Arpajon qui comptait dix-sept membres.
Il effectua son service militaire, puis repris son travail. En mars 1942, un militant communiste vivant à La Norville (Seine-et-Oise, Essonne), le sollicita pour prendre de l’activité au sein du Parti communiste clandestin, il accepta. En avril 1942, celui-ci lui présenta "Nicole". Elle lui proposa de devenir permanent de l’organisation communiste en étant rétribué 2.000 francs par mois. Il accepta. "Nicole" lui présenta quelques temps plus tard "Clotilde" qui devint son contact, il la rencontrait une à deux fois par semaine pour recevoir des instructions.
Georges Védie était en contact avec quatre autres clandestins : "Martin", "René" "Michel" et "Edmond". Quant à "Clotilde" elle assurait la liaison avec un responsable régional. Il avait rendez-vous avec Roger Foin le 19 octobre 1942 à 16 heures rue Pierre Larousse à la hauteur de l’École supérieure d’électricité à Malakoff (Seine, Hauts-de-Seine). Trois inspecteurs de la BS1 l’interpellèrent sur le lieu du rendez-vous.
Emmené dans les locaux des Brigades spéciales à la Préfecture de police, fouillé, il portait sur lui des documents de l’organisation clandestine : un carnet sur lequel figuraient des rendez-vous, des renseignements sur "Georges" un boucher, un décompte syndical, quatre questionnaires biographiques vierges, un carnet de feuilles de papier à cigarettes où était écrit "Guilbaud", et une carte de visite au nom de "Pierre Lacroix".
Les inspecteurs lui demandèrent des explications, il énuméra les pseudonymes : "Martin" responsable politique, "Michel" organisation, "Edmond" masses, "Clotilde" femmes, "René" Jeunesses communistes et "Georges", cadres, il affirma ne pas avoir pris contact avec ce dernier. À son domicile, les policiers auraient saisi d’autres documents.
Les policiers lui présentèrent les photographies des militants qui avaient été arrêtés : Roger Foin, Henri Guilbert et Jean Gilardet. Quant à Georges de Saint Étienne, il était le responsable des Jeunesses communistes du secteur I et ne le rencontra qu’une seule fois. Les policiers voulaient connaître son rôle exact dans l’organisation. Il déclara assurer les liaisons avec "Clotilde" et être depuis un mois « responsable au contrôle ».
Il fut emprisonné à Fresnes le 10 novembre 1942, puis interné à Compiègne le 21 janvier 1943. Il était dans le convoi de 1466 hommes qui partit le 24 janvier 1943 à destination de Sachsenhausen en Allemagne. Matricule 59042 il y mourut au cours du mois d’août 1944, il en a été de même de plus du tiers des déportés de ce convoi.
Sa famille étant domiciliée hors du département de la Seine, elle ne fut auditionnée ni par une commission d’épuration de la police ni par une commission rogatoire. Georges Védie a été homologué au titre des Forces françaises de l’intérieur (FFI). Son nom a été gravé sur le Monument aux morts et sur la plaque commémorative du cimetière d’Arpajon (Seine-et-Oise, Essonne).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article243065, notice VÉDIE Georges par Daniel Grason, version mise en ligne le 12 octobre 2021, dernière modification le 11 octobre 2021.

Par Daniel Grason

SOURCES : AN Z/4/78 dossier 531. – Arch. PPo. 77 W 3113-294396. – Bureau Résistance GR 16 P587757. – État civil AD Eure-et-Loir 3 E 348/026 acte n° 22. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – Site internet GenWeb.

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