GAIGNE Jean

Par François Prigent

Né le 15 avril 1882 à Billé (Ille-et-Vilaine), mort le 27 janvier 1939 à Fougères (Ille-et-Vilaine) ; cordonnier puis chaussonnier ; conseiller municipal SFIO de Fougères (1925-1933) ; responsable syndical, mutualiste, coopérateur et laïque ; compagnon du Tour de France.

Son grand-père, Henri Gaigne, né en 1831, était cultivateur avant d’intégrer le pôle manufacturier de l’industrie de la chaussure à Fougères. Lors de l’assemblée générale constitutive du 24 décembre 1897, ce militant syndical et coopérateur était ainsi trésorier de l’Alliance des travailleurs fougerais fondée par Esnault.
Son père, Jean-Marie Gaigne (1859-1900), bourrelier puis chaussonnier, était également engagé dans le milieu ouvrier, en tant que militant coopérateur, adhérent CGT et SFIO. Sa mère, Marie Chantrel, née en 1854, cultivatrice, était notée comme ménagère sur les documents d’état-civil.
Jean Gaigne se maria le 30 octobre 1905 avec Léa Bironeau (1887-1970), chaussonnière (fille d’un cordonnier). Le couple eut un fils, Maurice Gaigne (1917-1985), qui était gendarme.
Aîné de veuve, le jeune cordonnier fut dispensé de service militaire puis incorporé au 70e RI (novembre 1903-septembre 1904). Mobilisé pour des exercices militaires, il fut breveté vélocipédiste en octobre 1911. Compagnon du Tour de France, Jean Gaigne fut reçu compagnon cordonnier des Devoirs Unis à Fougères le 18 mai 1912 sous le surnom de « Billé la Solidarité », dont le choix croisait sa commune de naissance et ses convictions politiques. Il fut mobilisé durant l’intégralité de la guerre, à l’intérieur (1914-1916) puis aux armées (novembre 1916-février 1919).
Militant coopérateur, syndical et socialiste, Jean Gaigne figurait sur la liste présentée par la SFIO aux municipales en 1919, défaite par l’alliance des droites menée par René Cordier, figure du patronat local. En 1925, Jean Gaigne fit son entrée au conseil municipal, avec la victoire du bloc des gauches, alliance cimentée par les engagements laïques entre la SFIO et les radicaux, autour de Armand Woelffel, le nouveau maire. Jean Gaigne appartenait à ce groupe socialiste fort de 11 élus (Lepouriel, Trébourg, Fournier, Helleux, Maurin, Thomas, Rivière, Martinais, Saidubreil, Bouffort). Administrateur de la société de secours mutuels, il faisait partie des cadres de la puissante amicale laïque locale. En 1929, il fut réélu sur la liste d’union des gauches, au titre de la composante socialiste.
Comme l’ensemble de ses collègues de la majorité, il démissionna du Conseil municipal en 1933, crise politique qui faisait suite au conflit social de février-septembre 1932 et se solda par la victoire des radicaux alliés à la droite modérée autour de Henry Rébuffé, directeur de la Chronique de Fougères. Jean Gaigne ne figurait pas sur la liste SFIO en 1935. Âgé de 56 ans, Jean Gaigne, fabricant de chaussures, décéda le 27 janvier 1939.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article243126, notice GAIGNE Jean par François Prigent, version mise en ligne le 14 octobre 2021, dernière modification le 12 octobre 2022.

Par François Prigent

SOURCES : Arch. Municipales de Fougères. — François Prigent, Les réseaux socialistes en Bretagne des années 1930 aux années 1980, thèse, Université Rennes 2, 2011. — Site des Compagnons du Tour de France. — État-civil.

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