EMMANUELLI Étienne, Marie

Par Antoine Olivesi, Jean-Marie Guillon

Né le 21 novembre 1906 à Penta-di-Casinca (Corse), mort vers 1958 ; ouvrier mineur ; militant communiste et syndicaliste des Bouches-du-Rhône.

Fils d’Olynthe Emmanuelli, surveillant à l’usine de Folelli, et d’Angèle Preciosi, marié à Gréasque (Bouches-du-Rhône) le 14 octobre 1936 avec Yvonne Manen déjà militante communiste, père d’un enfant, Étienne Emmanuelli était le frère de Pierre Emmanuelli. Ouvrier mineur, il s’était installé à Gréasque en 1922 et travaillait pour la Société des Charbonnages depuis 1923. Il résidait à la habite cité Salonique.
Secrétaire du syndicat unitaire des mineurs, il polémiqua jusqu’en 1934 avec Victor Savine 130649, maire de Gardanne, socialiste et confédéré, et écrivit des articles dans Rouge-Midi pour réaliser « l’unité de classe ». Le Parti communiste le présenta aux élections municipales de Gréasque en 1935. Membre de la commission administrative de l’Union départementale CGT, il était délégué mineur en 1938. Son appartenance au Parti communiste le fit déchoir de cette fonction en 1939,
D’abord affecté spécial à la mine au début de la guerre, il fut mobilisé en 1940, sans doute parce qu’il avait été accusé d’avoir tenté d’organiser une réunion aux lavabos de la mine dès dissolution du PC. Il reprit, après la défaite, l’action communiste et entra au bureau régional clandestin comme l’indique la correspondance saisie lors de son arrestation le 19 novembre 1940 (ou, d’après une autre source, le 11 décembre 1940). Déféré devant la justice militaire, il fut acquitté le 2 mai 1941, mais la police spéciale, compte tenu de son influence, proposa son internement administratif aussitôt. L’arrêté d’internement pour Saint-Paul d’Eyjaux (Haute-Vienne) fut signé le 2 mai 1941. La police spéciale donna un avis défavorable à sa libération le 22 octobre suivant. Étienne Emmanuelli bénéficia des interventions de Me Lasalarié, avocat socialiste, et de Marcel Suzanne, ancien secrétaire du syndicat des mineurs confédéré et secrétaire du syndicat des mineurs unifiés qui affirma, le 11 novembre 1941, qu’il n’avait jamais fait de propagande. Toujours à Saint-Paul, il prit l’engagement sur l’honneur le 6 juillet 1942 de se rallier au nouvel ordre social, de respecter le Maréchal et de ne pas se livrer à une activité antinationale. Il fut libéré le 7. L’arrêté de libération conditionnelle fut signé le 4 juillet 1942 par le chef de l’État. Les Renseignements généraux n’étaient, à l’évidence, pas convaincus par cette libération et firent le 21 août un portrait sévère de l’intéressé (sournois, mal considéré à Gréasque, etc.) qui n’aurait pas abandonné ses idées, tout en admettant que son attitude était « correcte » depuis sa libération. Cependant les mêmes, le 1er octobre suivant, donnèrent un avis favorable à sa libération définitive.

À la Libération, Étienne Emmanuelli siégea au conseil municipal provisoire (délégation spéciale) de Gréasque. Il se présenta sans succès aux élections municipales de 1945 sur la liste du Parti communiste-Front national conduite par Jean Cometto (316 voix). Aux élections pour la reconstitution du syndicat des mineurs de Gréasque, le 9 novembre 1944. Étienne Emmanuelli fut réélu « délégué mineur » à la tête d’une liste formée de militants et sympathisants communistes qui l’emporta sur la liste CGT socialisante afin de former le nouveau bureau pour 1945.
Le 30 mai 1952, il refusa de signer le procès-verbal de notification qui lui était adressé par le préfet des Bouches-du-Rhône.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article24317, notice EMMANUELLI Étienne, Marie par Antoine Olivesi, Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 18 janvier 2009, dernière modification le 4 avril 2021.

Par Antoine Olivesi, Jean-Marie Guillon

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, 13 M 6/11248 bis, rapport des 29 avril et 29 octobre 1940 ; M 6/13301, M 6/13705. Rapports cités dans la thèse de R. Mencherini, L’UD-CGT des Bouches-du-Rhône de la Libération à la scission 1948, dactylographiée, 3e Cycle, Aix, 1984, t. 1, p. 50-51, notes p. 231. M. 5/89 et 13, et 5 W 182 (dossier internement). — M. Bernard, thèse, op. cit., t. 1, p. 77. — État civil de Penta-di-Casinca, décembre 2008 : pas de mention de décès. — Témoignage de son frère Pierre.a

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