FROITIER Georges, Louis

Par Michel Guény, Jean Millot

Né le 3 avril 1904 à La Petite-Raon (Vosges), mort le 26 mars 1992 à Vittel (Vosges) ; instituteur ; syndicaliste SNI des Vosges.

Fils d’un instituteur, Georges Froitier fréquenta l’école primaire puis le cours complémentaire de Senones (Vosges) et entra à l’École normale d’instituteurs de Mirecourt en 1920. Il débuta sa carrière en octobre 1923 dans des villages du département. Après avoir épousé, en août 1927, George Herriot, institutrice, il partit avec elle pour enseigner au collège français de Constantinople. De retour dans les Vosges, à la naissance de leur fils en 1933, ils s’installèrent à Lamarch où il devint directeur de l’école primaire de garçons. Ils militèrent au Syndicat national puis au Syndicat national des instituteurs après 1936.

Mobilisé en 1939, Froitier reprit son poste d’enseignant en 1940. Révoqué en 1941, pour appartenance à la Franc-maçonnerie, il trouva un emploi dans les chantiers forestiers des Eaux et Forêts et fut chargé de créer un secteur de résistance dans le secteur de Lamarche en octobre 1942. Fondateur du maquis « Camp de la délivrance », il organisa aussi la Résistance dans la région de Neufchâteau, Saint-Dié, Epinal sous le pseudonyme de « capitaine Henry ». Il devint administrateur des secteurs FFI de la plaine. Pourchassé par la Gestapo, il se réfugia dans les maquis. Sa femme, internée, fut déportée à Ravensbrück.

Membre du comité départemental de la Libération, Georges Froitier reprit son poste de directeur d’école à Lamarche jusqu’à sa retraite en 1960. Considéré comme le reconstructeur du SNI dans les Vosges, il devint pour un an le secrétaire général de la section vosgienne du SNI, reconstituée en 1945. Secrétaire adjoint de la section départementale en 1947, candidat individuel à l’élection à la proportionnelle du bureau national du SNI, il obtint, lors de la réunion du conseil national, le 28 décembre 1947, 15 voix. Elu au conseil départemental de l’enseignement primaire en 1951, il démissionna comme les autres élus du SNI pour protester contre la politique répressive antilaïque du gouvernement à la fin de 1953. Il fut réélu en janvier 1954 avec plus de voix qu’en 1951. Membre influent de la commission exécutive du syndicat, représentant du personnel, il assuma aussi pendant sept ans la charge de trésorier de l’Amicale Laïque des anciens Normaliens.

Militant socialiste SFIO, Georges Froitier, retraité, s’installa avec sa femme à Contrexéville où il continua à militer dans les associations laïques et chez les retraités de l’enseignement.

Pour son action dans l’Éducation nationale et dans la Résistance lui furent décernées les Palmes académiques ; en 1987, il fut décoré de la Légion d’honneur par François Mitterrand*.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article24325, notice FROITIER Georges, Louis par Michel Guény, Jean Millot, version mise en ligne le 11 juin 2009, dernière modification le 29 juillet 2021.

Par Michel Guény, Jean Millot

SOURCES : Presse syndicale. — Bulletins de l’amicale normalienne. — Témoignages des auteurs. — Notes de Jacques Girault

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