PARISOT Maurice, Claude

Par Jacques Fitan

Né le 28 septembre 1899 à Bar-le-Duc (Meuse), tué accidentellement le 6 septembre 1944 sur l’aérodrome de Toulouse-Francazal à Portet-sur-Garonne (Haute-Garonne) ; résistant, fondateur et le chef incontesté du bataillon de l’Armagnac, formation paramilitaire la plus étoffée du Gers.

Maurice Parisot était issu d’une famille catholique de la bourgeoisie lorraine : son père était universitaire et sa mère fille d’un haut fonctionnaire du ministère des Colonies.
Après des études classiques couronnées par le baccalauréat il s’engagea comme volontaire en 1917. Il achève la Première guerre mondiale comme sous-officier et participa comme aspirant à l’occupation de l’Allemagne puis fut démobilisé avec le grade de sous-lieutenant. Il entra alors à l’École d’agriculture normande Les Roches.
Capitaine d’infanterie de réserve en novembre 1938, il fut mobilisé en Corse en août 1939, d’abord à l’état-major de la 44e division d’infanterie puis à celui du général Noguès au Maroc jusqu’à sa démobilisation en août 1940. Comme il était favorable à la poursuite de la guerre, le gouvernement de Vichy le révoqua le 25 novembre 1940.
La carrière professionnelle de Maurice Parisot fut celle d’un ingénieur agronome : régisseur des domaines céréaliers de Georges Monnet, dans l’Aisne, jusqu’en 1929, puis directeur d’exploitations agricoles en Tunisie jusqu’en 1935, pour devenir ensuite sous-directeur de l’Office national interprofessionnel des céréales (ONIC) en Afrique du Nord, de 1936 à 1939.
L’installation dans le Gers, en 1941, se fit par l’intermédiaire de son ami Henri Monnet : Parisot devint le prête-nom de la banque suisse Sofincom pour l’achat du domaine de Saint-Gô, à Bouzon-Gellenave, dans le canton d’Aignan. Par ailleurs, monsieur Brueder, propriétaire de dextrineries dans la Meuse et de six exploitations agricoles dans le Gers, lui confia la régie de ses biens à Éauze, Lannepax, Gondrin, Montréal et Samatan.
Les premiers contacts avec les milieux résistants dans le Gers (1942) se firent par un réfugié d’Épinal domicilié à Lannepax, Georges Lahache, lui-même en relation avec un fonctionnaire de la préfecture, monsieur Volvert, un Lorrain responsable du service des réfugiés. Par l’intermédiaire de son épouse, Jeanne de Place, Maurice Parisot n’était sans doute pas dans l’ignorance de l’existence de certains foyers de résistance dans l’Armée d’armistice, non plus que des « Amitiés chrétiennes » de l’abbé Glasberg. Toutefois, ce ne fut qu’en mars 1943 que le contact est établi avec les militaires du 2e Dragons et avec l’AS après la disparition accidentelle de Louis Dalès de Nogaro le 8 septembre 1943. Les représentants locaux de « Combat », Abel Sempé et Jean Ducos déjà en contact avec Parisot et la direction des MUR par une note du 16 novembre 1943, firent de Maurice Parisot le responsable militaire de l’Armagnac, c’est-à-dire l’ouest du département. Assisté d’Henri Monnet, capitaine de réserve d’artillerie et de Maurice Moreau, militaire de carrière, le capitaine Parisot, « Caillou », constitua une formation militaire presque entièrement prélevée sur le pays d’Armagnac, articulée en compagnies. Dès lors, « Caillou » qui n’accepta que le grade de capitaine, par la discipline imposée à ses troupes, par sa forte personnalité, son sang froid au combat et son courage imposa son autorité incontestable sur le bataillon de l’Armagnac. « Il avait toutes les qualités du chef : sûreté du jugement......, sens du risque, courage tempéré de prudence et de modestie, autorité naturelle qui procède de l’ascendant moral »( H. Monnet : discours du 12 septembre 1965 pour l’inauguration du monument de Panjas.)
Le château de Saint-Gô, domicile de la famille Parisot, fut incendié par les Allemands le 3 août 1944.
La fin tragique du capitaine Parisot fait de lui le héros de l’épopée résistante qui marque les mémoires en Bas-Armagnac. Dans la nuit du 5 au 6 septembre 1944, le colonel Ravanel donna ordre à Parisot de protéger avec un détachement du bataillon de l’Armagnac, l’aérodrome de Toulouse-Francazal. Deux avions étaient attendus : le premier, en provenance d’Alger porteur de caisses de munitions et colis, le second venant d’Angleterre avec des missionnaires. Après un atterrissage imprécis au-delà de la piste par le premier appareil, le second, un bimoteur Hudson, heurta avec son train d’atterrissage (ou les pales d’une hélice ?) Maurice Parisot et le lieutenant Austruy, chef de la chaîne radio en R4 : tous deux furent tués sur le coup.
Les obsèques de Maurice Parisot furent célébrées à Auch le 9 septembre 1944 ; il repose au cimetière de Saint-Gô (commune de Bouzon-Gellenave).
Un décret du 15 septembre 1945 attribua à Maurice Parisot le grade de chevalier de la Légion d’honneur, à titre posthume. Le 20 octobre 1945, il fut promu lieutenant-colonel par le ministère de la Guerre. Il fut également cité à l’ordre de l’armée britannique.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article243317, notice PARISOT Maurice, Claude par Jacques Fitan, version mise en ligne le 24 octobre 2021, dernière modification le 4 octobre 2022.

Par Jacques Fitan

SOURCES : Pierre Péré, archives privées. — Revue R4 n°1 et n°3. — Jacques Fitan , Pierre Léoutre, Le Gers en Résistance, ed. Bod, 2020. — Jacques Lasserre, Le Bataillon de l’Armagnac, ed. Privat, 2018.

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