Par Dominique Tantin
Né le 1er août 1922 à Mannheim, Bade-Wurtemberg (Allemagne), mort en action le 1er juin 1944 à Égletons (Corrèze) ; résistant des Francs-Tireurs et Partisans.
Joseph (Josef) Wertheim naquit dans une famille allemande de confession juive, fils de Jakob Wertheim, artiste de variétés, et de Henny Boesche. Orphelin de père à l’âge de huit ans, il vécut quelques années chez une tante à Vienne (Autriche).
De retour dans sa ville natale, il fut victime, à l’âge de 18 ans, de l’expulsion de 6500 Juifs de Bade et de Sarre-Palatinat vers la zone non occupée de la France (Wagner-Bürckel-Aktion, 22 et 23 octobre 1940). Les familles expulsées furent internées par le régime de Vichy dans le camp de Gurs (Pyrénées-Atlantiques) dans des conditions matérielles catastrophiques. Joseph fut ensuite transféré dans le camp de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), puis soumis au travail forcé pour l’Organisation Todt. Il parvint à s’évader et à se réfugier en Espagne où il aurait participé à la résistance antifranquiste.
En février 1943, il décida de rentrer en France – totalement occupée depuis le 11 novembre 1942 – où il rejoignit un maquis FTP de Corrèze issu d’un petit groupe de clandestins créé dès l’automne 1942 à Saint-Martin-la-Méanne puis transféré à Marcillac-la-Croisille en 1943. Ce groupe prit alors le nom d’un ancien secrétaire général du syndicat CGT des contrôleurs des autobus parisiens, révoqué en 1940, arrêté en 1941, fusillé près de Compiègne le 7 mars 1942 : Léopold (Baptiste) Rechossière.
Dans ce maquis, aux côtés des Français, combattaient des républicains espagnols, d’ex-prisonniers soviétiques déserteurs de la Wehrmacht et des Allemands à l’instar de Joseph Wertheim. Il fut dirigé par Jean Maureille, de Lafage-sur-Sombre (Corrèze), tué par les GMR en octobre 1943, puis par Georges Mandart jusqu’à la Libération. Le sergent Joseph Wertheim (alias Joseph) fut tué à Égletons le 1er juin 1944 lors d’une attaque pour libérer des prisonniers français. Décès accidentel selon Maquis de Corrèze, 150 combattants et témoins, op. cit. p. 138, note 3.
Il est inhumé dans la commune de Lafage-sur-Sombre où son nom est inscrit sur le monument aux Morts avec ceux de trois autres résistants : Henri C. Ballet, Jean Maureille, Lucien Sahuguet. Le 10 août 2007, Peter Kurtz, alors bourgmestre de Mannheim, participa à une cérémonie à sa mémoire à Lafage-sur-Sombre.
Ce résistant est classé comme victime civile dans la base de données de Mémoire des Hommes (AVCC, Caen). Il serait toutefois surprenant qu’il n’y ait pas un dossier à son nom au SHD de Vincennes.
Par Dominique Tantin
SOURCES : Service historique de la Défense, Caen, AVCC, AC 21 P 408647 (nc). — Maquis de Corrèze, 150 combattants et témoins, Paris, Éditions Sociales, 1975, p. 527 (informations erronées sur le lieu et la date de sa mort). — Mémorial Yad Vashem. — MémorialGenWeb. — Wikipedia, biographie de Joseph Wertheim (traduite de l’allemand). — Le blog d’Ursula Wertheim-Schäfer sur Joseph Wertheim. — Site de l’ANACR-Corrèze