Par Claude Pennetier
Né le 23 avril 1884 à La Saunière (Creuse), mort vers 1964 ; tailleur d’habits pour dames ; syndicaliste et socialiste à Paris.
Natif de La Saunière, dans le canton de Guéret, blessé à dix-huit ans, Marc Adenis n’était pas apte aux travaux de force ; sans diplôme, il devint ouvrier tailleur pour dames à Paris, une des options professionnelles qui s’offrait aux Creusois. Il épousa en 1910 une parisienne, Alice, Henriette, Félicie, couturière, et titulaire du CEP. Elle était née en 1892 à Paris VIIIe arr.
Membre du Parti socialiste SFIO dès 1905, syndicaliste CGT, il fut trésorier de son syndicat et membre de la commission exécutive de la fédération de l’Habillement. Président du comité de grèves des « midinettes » en 1917, il séjourna pendant huit jours à la prison de la Santé, mais fut critiqué par les minoritaires, notamment par l’équipe de la Vie ouvrière qui l’aurait qualifié de « jaune ». Il leur resta durablement hostile, comme il fut en réaction contre le communisme naissant.
Actif militant de la CGT après la scission de 1922 avec la CGTU, Adenis fut élu à la commission administrative de la Fédération des travailleurs de l’Habillement (CGT), lors du XVe congrès tenu à Paris du 8 au 10 août 1927. La commission comprenait outre Marc Adenis : Baudoin*, Marcel Bonnet*, Favrelle*, Albert Manches*, Hélène Poyer* et Robert*.
Il devint employé à la caisse de retraite Le Travail.
Résistant à Libération-Nord, il fut à la Libération trésorier de la Fédération nationale de l’Habillement. Ulcéré par la scission syndicale de fin 1947, il prit sa retraite. Plus tard, sous l’influence de son fils, André Adenis, dirigeant FO de la Chimie, il fut président des vieux travailleurs FO de la région parisienne.
Sa femme était devenue employée à l’office départemental de la Seine et déléguée du personnel.
Par Claude Pennetier
SOURCES : Arch. Nat., F7/13740. — Le Peuple, 14 et 15 août 1927. — Renseignements recueillis auprès de son fils, André Adenis.