COURTOIS Ambroise, Jules

Par Jean-Luc Marquer

Né le 28 décembre 1877 à Lyon 3e arr. (Rhône, aujourd’hui Métropole de Lyon), massacré par des membres de la police allemande, dont des Français, le 7 janvier 1944 à Feyzin (Isère, aujourd’hui Métropole de Lyon) ; commerçant, homme politique ; victime civile.

Stèle, Place Ambroise COURTOIS, Lyon 8e arr.
Stèle, Place Ambroise COURTOIS, Lyon 8e arr.
Photo : Geneanet, sous licence d’usage CC BY-NC-SA 2.0

Ambroise, Jules Courtois était le fils de Jean, Pierre, tailleur d’habits, et de Geneviève Mugnier, son épouse.
Il effectua son service militaire au 22e RI entre le 14 novembre 1899 et le 25 septembre 1900. Son incorporation avait été repoussée car son frère ainé était également sous les drapeaux en 1898.
Il épousa Marie Duverne le 20 août 1910 à Lyon 2e arr. (Rhône, aujourd’hui Métropole de Lyon).
Rappelé à l’activité le 1er août 1914, il servit dans différents régiments d’Infanterie avant d’être affecté le 21 août 1917 à la 3e section d’Infirmiers sur proposition d’une commission de réforme, en raison d’un emphysème.
Il passa ensuite à la 15e section d’Infirmiers militaires le 17 octobre 1917.
Il fut rendu à la vie civile le 11 février 1919.
Ambroise Courtois tenait une chapellerie située 61 Grande rue de la Guillotière. Il fut élu conseiller d’arrondissement en 1931 puis conseiller municipal en 1935, et conseiller général. Il appartenait au parti radical-socialiste.
Il était également président du comité des commerçants et président du Syndicat des chapeliers de Lyon.
Durant la guerre, la famille Courtois habitait 9 place de Monplaisir à Lyon.
Le 7 janvier 1944 vers 17 heures, 3 hommes se disant de la police allemande se présentèrent au magasin d’Ambroise Courtois, l’arrêtèrent et l’emmenèrent en automobile.
Le même jour vers 21 heures, son corps fut retrouvé à Feyzin (Isère, aujourd’hui Métropole de Lyon), au lieu-dit "La descente des morts", sur la RN 7 entre Feyzin et Saint-Symphorien-D’Ozon (Isère, aujourd’hui Rhône).
Il avait été abattu de deux balles de revolver 9 mm, l’une traversant le corps de part en part de la pointe de l’omoplate gauche jusqu’au dessus du mamelon droit, l’autre tirée dans la tempe gauche et ressortant au dessus de la pommette droite.
Dans la poche gauche de son pardessus les gendarmes qui cherchaient des éléments d’identification trouvèrent un billet ainsi rédigé :
« TERREUR CONTRE TERREUR
CET HOMME PAIE DE SA VIE L’ASSASSINAT D’UN NATIONAL
COMITE NATIONAL ANTITERRORISTE REGION LYONNAISE
 ».
Des documents de la même teneur avaient été trouvés sur les corps de plusieurs victimes de la Saint-Barthélémy grenobloise.
Le même jour et dans les mêmes conditions, Joseph Serlin, ancien secrétaire général de la mairie de Lyon et homme politique, fut arrêté à son domicile et abattu quelques heures plus tard.
L’enquête menée après la Libération permit d’identifier deux des auteurs de ces meurtres : Rolph Moritz, policier allemand, Obersturmführer SS, et René Mazot, membre de l’équipe de Francis André, fondateur et chef du Mouvement National Anti Terroriste (M.N.A.T.), un groupuscule d’extrême-droite collaborationniste et exécuteur de basses besognes pour les Allemands.
Les obsèques d’Ambroise Courtois furent célébrées en l’église Saint-Maurice le 11 janvier 1944, au même instant que celles du sénateur Joseph Serlin à l’église Saint-Louis.
Il fut enterré au cimetière de la Guillotière à Lyon.
Une plaque à sa mémoire est apposée au 61 de la Grande rue de la Guillotière.
La place de Montplaisir porte son nom depuis le 30 octobre 1944. Une stèle à sa mémoire y est érigée.


Notice provisoire

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article243417, notice COURTOIS Ambroise, Jules par Jean-Luc Marquer, version mise en ligne le 31 octobre 2021, dernière modification le 8 novembre 2021.

Par Jean-Luc Marquer

Stèle, Place Ambroise COURTOIS, Lyon 8e arr.
Stèle, Place Ambroise COURTOIS, Lyon 8e arr.
Photo : Geneanet, sous licence d’usage CC BY-NC-SA 2.0

SOURCES : Arch. Dép. Rhône et Métropole, Mémorial de l’oppression, 3808 W 473 ; RMM, 1RP99, p. 201-202. — AVCC Caen, AC 21 P 328938 (nc). — Arch. Dép. Isère RMM, — Geneanet. — Wikipedia. — État civil, naissance, Arch. Mun. Lyon, 2E934, p. 271 ; décès, ville de Feyzin.

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