FALIZE Louis, Henri, Charles

Par Jean-Pierre Besse, Julien Cahon

Né le 4 septembre 1906 à Buire-sur-l’Ancre (Somme), mort le 18 juin 1970 à Amiens (Somme) ; instituteur puis professeur ; président du comité d’Amiens de France-URSS (1949-1965) ; conseiller municipal apparenté communiste d’Amiens (1950-1959).

Fils d’Alfred Lucien Falize, cultivateur à Buire-sur-l’Ancre, et de Marie Eugénie Françoise Quillier, sans profession, Louis Falize fut instituteur, après des études secondaires à Amiens, puis professeur d’histoire–géographie au lycée d’Amiens (Somme) à partir de 1943 après avoir poursuivi son cursus à la Sorbonne. Lors de ses congés, il aimait retrouver ses racines, son village natal et participer aux travaux des champs. Instituteur en poste à Corbie, il eut pour collègue, en 1934-1936, René Lamps*, avec qui il entretenait d’excellents rapports d’après le neveu de Louis Falize. Il se maria le 18 juillet 1938 à Amiens avec Marie, Clémentine, Paule Bouthors, institutrice, et était père de deux enfants.

Louis Falize, de sensibilité de gauche, comme ses parents, milita dans les organisations proches du Parti communiste. « Compagnon de route » de ce parti, il comptait en effet parmi les intellectuels placés aux avants postes d’organisations parallèles. Président du comité d’Amiens de France-URSS à partir de 1949 et trésorier départemental de cette organisation en 1952, Louis Falize fut délégué à son congrès national à Lyon (Rhône) en juin 1952 avec Lucien Bec et Paul Dazin. En 1952, l’association comptait de 400 à 600 adhérents dans le département, répartis entre les sections d’Amiens, Abbeville et Longueau. Il organisa en décembre 1954 une conférence dans le cadre du mois de l’Amitié franco-chinoise avec Jean Dresch, professeur à la Sorbonne. Louis Falize était aussi membre du comité départemental du Mouvement de la paix au milieu des années 1950. Lors du congrès de la Ligue des droits de l’Homme à Amiens, le 16 mars 1947, il fut l’auteur d’un rapport au centre des discussions sur le problème du Viet-Nam. Il présida également la première séance des deuxièmes assises de la paix dans le département de la Somme, à Amiens, en octobre 1950.

Après la dissolution du conseil municipal d’Amiens, en mai 1950, il fut candidat « indépendant » sur la liste communiste emmenée par Augustin Dujardin (une étiquette que lui autorisait probablement son statut de « compagnon de route du parti », entretenant des relations courtoises avec le PCF mais n’étant pas assujettis aux mêmes contraintes que les encartés), en quatrième position (sur trente-sept) et fut un des douze conseillers de la liste élue en juillet, avec Maurice Fécan* notamment. Il totalisa 9 660 voix, soit le troisième meilleur score de sa liste derrière Augustin Dujardin et Jacques Hautefeuille, et dix-septième conseiller élu derrière les quatorze socialistes SFIO de la liste Maurice Vast*. Louis Falize était d’autre part officier d’académie lors de son élection. À l’occasion de la séance solennelle d’installation du nouveau conseil, il se distingua dès l’élection du maire : alors que la candidature de Maurice Vast* était présentée d’emblée au nom du groupe socialiste par Marcel Denant, le nouveau conseiller apostropha ce dernier pour lui rappeler la demande du PCF de constituer une administration socialo-communiste, mais les socialistes avaient décidé de s’allier aux élus MRP pour se constituer une majorité et, comme annoncé, présentèrent huit candidats pour le fauteuil de maire et les huit postes d’adjoints, laissant ainsi la porte ouverte à Pierre Barnabé (MRP) pour le cinquième poste d’adjoint. Mais la querelle resurgit suite à l’élection du cinquième adjoint : un incident de séance eut lieu entre Louis Falize et André Bernard sur la question de l’« homogénéité » de l’assemblée municipale.

Louis Falize semblait posséder un certain talent oratoire. Ainsi, au cours d’une séance de l’association France-URSS au cirque d’Amiens en mars 1952, réunie pour compléter la célébration du neuvième anniversaire de la bataille de Stalingrad du 26 février 1952, il s’éleva contre le réarmement allemand.

De nouveau candidat aux élections municipales d’Amiens en 1953, en cinquième position sur la liste communiste, Louis Falize conserva son siège. Le conseiller sortant réalisa le deuxième meilleur score de sa liste derrière Augustin Dujardin, et était le seizième conseiller élu avec 13 287 voix. La liste communiste avait quatorze élus, tout comme la liste socialiste. Puis, en mars 1959, il réalisa encore un des meilleurs résultats de la liste PCF avec 19 074 voix (sur 43 947 exprimés) au premier tour et 21 753 voix (sur 46 443 exprimés) au second tour, mais aucun candidat de la liste communiste emmenée par René Lamps* ne fut élu. La modification du mode de scrutin élimina en effet les communistes du conseil de la capitale picarde.

Après 1965, Louis Falize n’était plus président du comité d’Amiens de France-URSS. En 1966, il avait quitté sa chaire d’histoire de la cité scolaire amiénoise, et était professeur honoraire.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article24346, notice FALIZE Louis, Henri, Charles par Jean-Pierre Besse, Julien Cahon, version mise en ligne le 23 janvier 2009, dernière modification le 3 février 2009.

Par Jean-Pierre Besse, Julien Cahon

SOURCES : Arch. Dép. Somme, 21W326, 1471W16. — Arch. Mun. Amiens, série D. — Le Travailleur de la Somme, 1945-1980. — Francine Delauney, René Lamps, itinéraire d’un élu communiste, Amiens, Éditions Encrage, 1995. — Le Courrier picard, 20 juin 1970. — Lettre du neveu de Louis Falize à l’auteur — État civil de Buire-sur-l’Ancre.

ICONOGRAPHIE : Le Courrier picard, 4 juillet 1950.

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