BORRI Zélie

Par Renaud Poulain-Argiolas

Née dans la Somme, morte en 1934 ; cordonnière ; militante socialiste SFIO de Paris, puis de L’Haÿ-les-Roses (Seine, Val-de-Marne) ; militante du droit des femmes.

Zélie Borri était militante de la 16e section socialiste de Paris comme son mari Pierre Borri. Dans un article publié dans Le Populaire en avril 1935, sa camarade Séverine Doms raconte qu’elle avait commencé à militer dans le parti en 1908, assistait à toutes les réunions, participait activement aux campagnes électorales et vendait l’Humanité et l’Équité dans les rues du XVIe arrondissement. Elle avait participé à la création du groupe des Pupilles socialistes de Passy, qui aurait "fait grand bruit dans les rues avoisinantes de l’Église d’Auteuil", mais qui fut dissout après le Congrès de Tours.

Elle fut très investie dans la distribution de tracts en faveur du vote des femmes et de l’égalité des sexes à une époque où les militantes défendant ce droit étaient rares. L’importance de ses engagements lui valait le respect de ses pairs. "Le jour de la fête des cent élus, le 12 juillet 1914, à Pavillon-sous-Bois, où Zélie Borri conduisait ce joli groupe d’enfants qui tous portaient un béret de velours noir avec l’inscription : 16e section, notre camarade, Marcel Sembat, quittant brusquement le groupe parlementaire, vint sous la pluie battante saluer notre camarade, la félicitant chaleureusement d’un pareil effort." (S. Doms).

Suite à l’assassinat de Jaurès et à la déclaration de guerre, elle demanda à ce que toutes les pupilles, qui étaient celles de l’arrondissement du tribun, puissent monter à la tribune d’honneur à ses obsèques.
Pendant la guerre, elle s’occupa de la soupe populaire au siège socialiste rue Wilhem et maintint le contact entre la section et les militants partis au front. Lorsque son mari fut mobilisé, elle reprit la boutique, devenant cordonnière, tout en s’occupant de ses deux filles.

Après la guerre, les époux Borri s’installèrent à L’Haÿ-les-Roses (Seine, Val-de-Marne). Zélie Borri s’occupa du recrutement des jeunes, fonda la Jeunesse sportive de L’Haÿ et assistait à tous les meetings du parti.
Membres du Comité pour la reconstruction de l’Internationale, Pierre et Zélie Borri signèrent le manifeste reconstructeur paru avant le congrès de Tours (25-30 décembre 1920).

Pierre Borri fut élu conseiller municipal socialiste SFIO de L’Haÿ-les-Roses en mai 1929, sur la liste dirigée par Louis Pasquier. Le couple militait dans cette commune. Membre du comité fédéral féminin dans lequel elle était appréciée, Zélie Borri présida la dernière séance du comité national des femmes qui eut lieu avant sa mort.

Ses obsèques eurent lieu le 14 avril 1934 en présence du maire Louis Pasquier et de Suzanne Buisson, dirigeante des femmes socialistes qui salua « la militante infatigable qui trouvait le moyen de se multiplier et, sans négliger ses devoirs d’épouse et de mère, de se consacrer aux œuvres laïques, au patronage de la localité, au groupe sportif de la jeunesse socialiste, à la section, à la propagande auprès des femmes ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article243503, notice BORRI Zélie par Renaud Poulain-Argiolas, version mise en ligne le 4 novembre 2021, dernière modification le 4 novembre 2021.

Par Renaud Poulain-Argiolas

SOURCE : Notice Maitron en ligne de BORRI Pierre, Ange. — Article de Séverine Doms dans Le Populaire, organe du parti socialiste SFIO, 14 avril 1935 (18e année, N°4446).

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