NADAUD Martin

Par Jean Maitron

Né le 17 novembre 1815 à La Martinèche, commune de Soubrebost (Creuse), mort le 28 décembre 1898 à La Martinèche ; ouvrier maçon et homme politique républicain, député.

Martin Nadaud
Martin Nadaud

Venu travailler à Paris à l’âge de quinze ans avec son père, comme le faisaient les « Limousins » ou « Limousinants » de son hameau et de tous les hameaux et villages de l’arrondissement de Bourganeuf, dont fait partie Soubrebost, il connut la vie des garnis où l’on s’entasse afin de rapporter le maximum d’argent « au pays » quand on retourne passer l’hiver avec la femme et les petits enfants, la vie des garnis où l’on meurt lorsque survient une épidémie. S’il n’y a pas habité, Martin Nadaud a su l’histoire de la rue de la Mortellerie, aujourd’hui disparue, et dont l’emplacement correspondait à la station de métro Pont-Marie, qu’il fallut débaptiser en rue de l’Hôtel-de-Ville après le choléra de 1832, parce que son nom n’évoquait plus du tout le mortier, mais la mort uniquement.

Mais lorsque, en 1830, le jeune Martin commença à porter la hotte et à servir les maçons sur les chantiers parisiens, il possédait une instruction élémentaire solide, que son père, au mépris du préjugé courant qui voulait que le pire service qu’on pût rendre à un enfant pauvre fût de l’envoyer à l’école, lui avait procurée.

Il travailla dans les quartiers les plus divers, à la Chaussée d’Antin sur la rive droite, rue de Pontoise ou place du Panthéon sur la rive gauche. Durant la saison de travail, les salaires étaient supérieurs à ceux de la plupart des corporations parisiennes, le Livre excepté : ils allaient, au milieu du règne de Louis-Philippe, alors surnommé « le roi de la bâtisse », de 1,80 F par jour pour l’apprenti jusqu’à 4 ou 5 F pour le maçon « limousin » le plus qualifié. Aussi Martin Nadaud, dans les instants où il a vu de près le souverain, lui a-t-il trouvé une certaine bonne grâce. C’est pour des raisons proprement idéologiques qu’il se mettra à haïr la royauté.

Mais les périodes de prospérité étaient entremêlées de périodes de dépression. La crise sévit en 1831, en 1833, en 1840, en 1845, en 1847. La grande crise de 1840, liée à une situation politique grave — on fut à deux doigts d’une guerre européenne — provoqua un groupement général des ouvriers du bâtiment. Et Martin Nadaud, bien que fort jeune, compta déjà parmi les animateurs qui apprenaient à leurs camarades la cohésion, la discipline, et qui voulaient donner aux revendications un tour énergique, efficace. Durant le terrible hiver de 1847-1848, il chercha vainement à se faire embaucher. Il « battit le gravat », selon l’expression du temps. Sans travail, il rêvait naturellement d’un monde harmonieux où le travail ne manquerait pas et profiterait à tous.

Martin Nadaud avait fréquenté les milieux républicains, au cours de l’action entreprise par la Commission de propagande ouvrière de la Société des Droits de l’Homme. Propagandiste des idées démocratiques dans la classe ouvrière, il entra en relations avec des conspirateurs républicains de toutes nuances et rencontra la plupart des théoriciens socialistes ou communistes des années 40, sans négliger pour cela l’action propre de la classe ouvrière sur le plan professionnel où il ne cessa de jouer aussi un rôle important.

Vers 1848, sans se dissimuler le vieillissement du compagnonnage, il lui maintenait son estime pour les qualités qu’il développait dans la classe ouvrière : sens de la cohésion, de la mise en place de dispositifs efficaces lors des coalitions, ou pour la mise en interdit des entreprises manquant à leurs promesses ; goût de l’instruction, du travail fini ; volonté de défendre des droits considérés comme essentiels.
Lui-même s’instruisait à l’école mutuelle, et, selon son principe, instruisait ensuite ses camarades de travail, à la façon d’Agricol Perdiguier*. Il donnait des leçons de lecture, d’arithmétique et de dessin.
Politiquement, Martin Nadaud avait battu des mains devant la révolution de 1830. Il avait applaudi à la chute de Charles X, il s’était attendri au spectacle du carbonaro Guinard* qui commandait une colonne d’insurgés et pénétra le premier aux Tuileries. Lorsque Louis-Philippe fut hissé sur le trône par Laffitte, par La Fayette, par Dupont de l’Eure, le vieux Nadaud ne put contenir sa contrariété ; il confia à son fils Martin : « Louis-Philippe, on s’est trompé, ce n’est pas le bon ». Pour lui, le « bon », c’était l’Aiglon, c’était Napoléon II. Au soir de sa vie, le vieux Nadaud sera fier que son fils Martin n’ait pas transigé avec l’homme du 2 décembre qui avait étouffé la République. Mais en 1830, et pendant le règne de Louis-Philippe, il entremêlait dans sa rêverie de démocrate l’imagerie républicaine et l’imagerie napoléonienne. Avec son fils, il prenait souvent un verre dans le quartier de Saint-Germain-l’Auxerrois, au café Momus qui avoisinait l’immeuble où s’imprimait le Journal des Débats. Le Momus était tenu par un nommé Bulot, ex-soldat de la garde impériale ; s’y coudoyaient fraternellement les grognards qui évoquaient le souvenir du Petit Caporal et les jeunes fanatiques de la République.

Martin Nadaud prit part au sac de l’Archevêché en février 1831, à l’émeute des 5 et 6 juin 1832, déclenchée à l’occasion des funérailles du général Lamarque. Il fit surtout son éducation politique en lisant Le Populaire puis Le Populaire de 1841 de Étienne Cabet*.

Acquis, peu avant la révolution de 1848, au communisme réformiste des Icariens — la police s’inquiétait de sa correspondance avec Cabet en janvier 1848 — quand se dressèrent les barricades de février, Martin Nadaud jouait gaillardement de la hotte et de la truelle en haut de la rue Soufflot où l’on construisait la nouvelle mairie du XIIe arrondissement (aujourd’hui mairie du Ve) ; il alla rejoindre les insurgés. Dans ses Mémoires, il note de façon intéressante qu’au Panthéon et dans la rue Mouffetard, les insurgés étaient commandés par un vieil officier de l’Empire.

Quelques jours plus tard, il présidait dans une salle de la Sorbonne le club des Creusois du Paris. Ou bien, autre version, il se bornait à prendre part à la séance de ce club où l’on discutait des candidatures dans le département de la Creuse, s’y faisait remarquer par une improvisation, et sa candidature, proposée par Rathier*, y était aussitôt acclamée. Candidature malheureuse, d’ailleurs, le 23 avril 1848.
Le 13 mai 1849, les électeurs de la Creuse l’envoyèrent siéger à la Législative. Il obtint environ 15 000 voix sur 73 000 inscrits et 40 000 votants. Il travaillait, dit-on, sur un échafaudage parisien quand on lui apporta la nouvelle de son élection. Les journaux conservateurs se gaussèrent du maçon devenu législateur.

Dès qu’il avait appris son élection, Nadaud avait écrit à Ledru-Rollin une lettre de ton cordial, discipliné. Il tenait à siéger avec les démocrates-socialistes. Il participa à l’affaire du 13 juin 1849, mais, heureusement pour lui, dans les rangs du parti de l’Ordre personne ne l’avait remarqué. Avec Michel de Bourges* et Victor Hugo*, il allait devenir un des leaders de la Montagne décapitée.

D’autre part, il sympathisait tant soit peu avec Pierre-Joseph Proudhon*.
Il monta souvent à la tribune, notamment pour combattre l’article 1781 du code civil, qui disait que la parole du maître l’emportait en justice sur celle de l’ouvrier, lorsque s’élevaient des contestations touchant le salaire. Il avait de l’aplomb, du cran, il faisait parfois des cuirs : c’est ainsi qu’il souleva un jour les rires de la droite en prononçant malencontreusement le mot rétrospectif. Mais il ne se démontait pas. En 1851 fut votée une loi qui enlevait toute liberté aux cabarets, qui livrait les débits de boisson au bon plaisir de l’administration et de la police. Les conservateurs arguaient qu’une telle loi était prise dans l’intérêt de l’ouvrier : on le rendrait plus moral, plus attaché à ses devoirs familiaux en surveillant plus étroitement sa tenue et sa conversation au cabaret. En fait, le gouvernement voyait dans les cabarets, non sans raison, des centres actifs de propagande républicaine. Martin Nadaud comprit que la loi était dirigée contre « les rouges ». À la tribune il montra sans peine que les députés de la droite témoignaient d’une parfaite hypocrisie et faisaient une opération politique. Des murmures malveillants accueillirent ses paroles : on pria le président Dupin de le rappeler à l’ordre. Mais il désirait faire un parallèle entre le salon et le cabaret et il le fit, malgré les clameurs hostiles ou ironiques, opposant à l’immoralité qui régnait dans le premier la saine verdeur dont le peuple faisait montre au cabaret.

Montagnard, Nadaud observait de la manière la plus lucide la pénétration de la propagande bonapartiste chez les ouvriers parisiens, en 1850 et 1851, du moins si l’on en croit rétrospectivement les Mémoires de Léonard où on lit :
« Un très grand nombre d’ouvriers se mirent à dire et à répéter sur tous les tons que le président valait mieux pour eux que les Changarnier, les Montalembert, les Falloux [...] Je vis diminuer le nombre des ouvriers qui venaient me voir, soir et matin ; puis étant allé, selon mes habitudes, visiter un grand garni tenu par un nommé Blanche, rue de la Mortellerie, je trouvai que ces braves gens étaient bien divisés entre eux. Du côté de la Chambre, peu de soutien, mais il n’en était pas de même quand il s’agissait de défendre le président de la République. Pour celui qui cherchait à puiser ses inspirations au contact des masses populaires, il devenait clair jusqu’à la dernière évidence que le président gagnait des sympathies parmi les ouvriers. »

Nadaud pressentait la défaite, mais ne s’avouait pas vaincu avant d’avoir combattu. Il avait le sens et le goût des conciliabules parlementaires et, dans les derniers temps de la Seconde République, il dirigeait un petit cercle où se retrouvaient quelques-uns des plus énergiques Montagnards : Baudin*, Baune*, Boysset*, Dussoubs*, Madier de Montjau*, Félix Mathé*. En même temps, il essayait de regrouper les énergies dans les départements du Centre : il fut reçu par l’Association des Porcelainiers de Limoges, et, avec Michel de Bourges, s’efforça d’encourager à la résistance les cordonniers et les autres ouvriers de ces mêmes régions.

Au moment où approchait « l’échéance de 1852 », on envisageait chez les républicains de faire élire un président de la République qui serait un symbole. Certains songèrent alors à la candidature d’un ouvrier et beaucoup prononcèrent le nom de Nadaud. Émile de Girardin se fit un de ses avocats... Lors du coup d’État, comme représentant du peuple en relations étroites avec les ouvriers, Martin Nadaud fut, le 2 décembre, le premier arrêté, 9, rue de Seine, où il demeurait. Englobé dans le décret d’expulsion du 9 janvier 1852, il bénéficia d’un non-lieu le 25 mars. Les papiers saisis lors de son arrestation n’étaient guère compromettants. Puis ce fut l’exil : Bruxelles, Anvers, puis l’Angleterre où il allait vivre dix-huit ans. Il y reprit d’abord son ancien métier de maçon. Mais, si intéressé qu’il ait été par la classe ouvrière du Royaume-Uni, si sympathique que lui apparût la politique pratiquée par les Trade Unions, il se sentait un étranger devant ses camarades anglais. Il faut dire que comme ouvrier du bâtiment, il avait eu du mal à trouver du travail. Les Trade Unions craignaient, en effet, la concurrence des travailleurs étrangers. Il fallut l’intervention du Comité Chartiste, sollicitée par Louis Blanc*, pour qu’il pût reprendre la truelle. Finalement, ayant réussi à bien connaître l’anglais, il devint instituteur, puis professeur. Il enseigna le français dans une école préparatoire militaire à Wimbledon. Avec Cabet, Pierre Leroux*, Louis Blanc (durant l’exil il se rapprocha de Louis Blanc et s’écarta de Ledru-Rollin), Jules Leroux*, Landolphe*, Malarmet*, Philippe Faure*, Alfred Taillandier*, Auguste Desmoulins*, Ernest Lebloys*, Nétré*, Luc Desages*, Vabsenter*, il se réunissait pour étudier une sorte de programme de propagande des données communes à tous les systèmes socialistes. Il s’efforçait de maintenir aussi un semblant d’union entre tous les groupes d’exilés. Par exemple, le 24 juin 1852, il reprocha vivement à Déjacques* d’avoir invectivé violemment contre Ledru-Rollin et Louis Blanc, car les discordes ne pouvaient profiter qu’à leurs adversaires.

Professant en Angleterre, il se prit d’admiration pour l’enseignement donné outre-Manche. Il constatait que l’État intervenait très peu dans le domaine scolaire, que foisonnaient les Églises et les sectes les plus diverses. Il constatait que, de la sorte, l’homme pouvait s’épanouir librement. Très proudhonien sur ce point, Nadaud se méfiait d’un enseignement donné soit par l’État, soit par une Église hiérarchisée et puissante dans l’État. Selon lui, un tel enseignement modèle les hommes sur un unique patron. Il mettra en garde contre ce « défaut qui a amené l’écrasement des nations catholiques par les nations protestantes. » Pour lui, « la concurrence dans l’enseignement importe plus que la concurrence dans les affaires. » C’est sans doute à son séjour en Angleterre qu’il est redevable de sa sympathie pour le protestantisme qui, selon lui, avait précisément le mérite d’empêcher les individus d’être modelés selon un type unique. Position assez originale : d’une façon générale, l’ouvrier français était, alors, plutôt hostile au protestantisme.

Après l’amnistie de 1859, Nadaud fit de brèves apparitions en France. En 1860, bien que discrètement filé par la police impériale, il rendit visite à ses amis creusois ; en janvier 1860, il alla saluer George Sand* ; en décembre 1861, il fêta Noël avec les francs-maçons de Paris. Lors de son passage à Paris, en 1860, il rencontra son vieux camarade Cohadon*, qui dirigeait l’Association des maçons. Il fut terriblement déçu par l’entretien. Cohadon avait les yeux fixés sur les heureux résultats obtenus par l’Association. Il sembla à Nadaud qu’il acceptait trop facilement le « socialisme » césarien et il le jugea rallié au régime. Désabusé, il reprit le chemin de Wimbledon : « Nous ne parlons décidément pas la même langue. Pour avoir du pain vous avez vendu votre âme. » Il souffrit également de voir des ouvriers s’aboucher avec le Palais-Royal et accepter le patronage du prince Napoléon.

Il ne rentra définitivement en France qu’après le 4 septembre. Il eut un haut-le-corps en voyant Jules Favre, qui avait approuvé les massacres de juin 1848, prendre les Affaires étrangères. Il accepta le poste de préfet de la Creuse que lui offrit Gambetta, et ne fut pas toujours compris de ses administrés. George Sand en a bien vu les raisons : « Il leur parlait une langue ancienne [...] bravoure, désintéressement, sacrifice ; il n’était plus question de cela depuis vingt ans ; on ne parlait que du rendement de l’épi et du prix des bestiaux. Il faut savoir ce que veut de nous cet homme qui est un pauvre, un rien du tout, comme nous, et qui ne paraît pas se soucier de nos petits intérêts. »
Nadaud leva des bataillons de mobiles, passa des revues, prononça des discours patriotiques. Il fut un administrateur acceptable, sans plus. Il ne fut jamais à l’unisson des paysans creusois. Il ne fut pas élu à l’Assemblée de Bordeaux. Le 6 mars 1871, il donna sa démission de préfet.

Quand survint la Commune, il se trouvait en province. Désireux de « voler au secours de la population de Paris », il regagna la capitale sans doute entre le 6 et le 14 avril (jour des obsèques de Pierre Leroux, auxquelles il assista). Pour avoir, à la fin de l’Empire, collaboré à son Réveil, il gardait pour Delescluze* une ardente, une admirative affection. Aussi se dépêcha-t-il de lui rendre visite et de s’aboucher avec la rédaction du nouveau Réveil, lui apportant, dit-il dans ses Mémoires, « des articles dans lesquels je relatai, d’après des données historiques, les méfaits et les crimes qu’avaient eu à subir nos municipalités sous la monarchie et l’empire. Cette publication encourageante pour les défenseurs de la Commune n’était pas de nature, je le sais bien, à désarmer nos implacables adversaires ; mais, je l’avoue, j’étais résolu à soutenir la Commune, si grande était ma crainte que l’Assemblée de Versailles n’assassinât la République. » Ces articles parurent sous le titre général de « Municipalités », les 23, 25, 29 avril et 2 mai. La dernière livraison se concluait ainsi : « Paris tient les destinées de la France, voilà ce dont chacun doit bien se pénétrer. Aidons Paris, soutenons la Commune, tous autant que nous sommes. Le triomphe de la Révolution du 18 mars nous préparera des destinées meilleures. Si par malheur Paris échouait, l’avenir de la France serait terriblement compromis ; car il n’est pas au pouvoir des nations catholiques de se transformer. Celles qui vivent ne font seulement que tourner sur elles-mêmes sans avancer jamais. »

Quand, plus tard, François Raspail* fut condamné à la prison pour avoir fait l’éloge de Delescluze, Martin Nadaud témoigna avec éclat son indignation.
Encouragé par Gambetta, il se porta candidat lors des élections complémentaires du 26 novembre 1871 et fut élu conseiller municipal de Paris par le quartier du Père-Lachaise. Entre tous ceux qui sollicitèrent leurs suffrages, les ouvriers et les artisans du quartier choisirent l’ancien maçon, celui qui, en 1848, avait écrit à Auguste Blanqui* pour l’assurer de sa sympathie dans l’affaire Taschereau. Ils pensaient ainsi, tout en consolidant la République, marquer qu’ils la voulaient autre qu’elle n’était devenue depuis le triomphe de la bourgeoisie sur la Commune des ouvriers et des artisans de Paris en général, et du quartier du Père-Lachaise en particulier. Au conseil municipal, Nadaud s’occupa des questions sociales et des travaux publics. Il fut l’un des premiers à préconiser la construction du Métropolitain.

En 1876, au moment de l’Ordre moral, il fut élu député de Bourganeuf. Le 16 mai 1877, il était l’un des 363. Il fut réélu après la dissolution et devint questeur de la Chambre, titre qu’il porta, non sans vanité. Dès lors, il se rapprocha des opportunistes, suivant la même voie que Louis Greppo*, Madier de Montjau et bien d’autres « vieilles barbes » de 1848. Il collabora au journal de Gambetta, La République française, Bible de l’opportunisme. Battu aux élections de 1889 par le candidat boulangiste, il en fut vivement affecté. Il se retira dans son hameau natal, y rédigea ses Mémoires, et mourut en 1898.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article24353, notice NADAUD Martin par Jean Maitron, version mise en ligne le 26 janvier 2009, dernière modification le 17 mai 2018.

Par Jean Maitron

Martin Nadaud
Martin Nadaud
Martin Nadaud
Martin Nadaud
Station de Métro Martin Nadaud
Station de Métro Martin Nadaud
Place Martin Nadaud, XXe arr. de Paris
Place Martin Nadaud, XXe arr. de Paris

ŒUVRE : Mémoires de Léonard, ancien garçon maçon, Bourganeuf, chez Duboueix, 1895, in-8°, 504 p. Une édition abrégée de ce livre, de caractère scolaire, a été publiée par les soins de M. Germontey, chez Delagrave, en 1912.
En 1949, chez Egloff, G. Duveau et J. Follain en ont publié un texte partiel accompagné de deux introductions et de notes critiques qui ont fourni l’essentiel de la présente notice.
Les Discours et Conférences de Martin Nadaud ont été publiés par lui en deux volumes in-8°, t. I, Paris, 1884 ; t. II, Guéret, 1889. Nadaud avait consigné son expérience de préfet dans un petit volume : Six mois de préfecture. Ce petit volume a été intercalé dans les Discours, ce qui constitue sa seconde édition.
Histoire des classes ouvrières en Angleterre. Ce livre préfacé par Louis Blanc a été publié à Paris chez Lachaud. La première édition, in-8°, 432 pages, parut en 1872, la seconde, in-18, 256 pages, en 1873. Certaines considérations générales touchant l’instruction et, figurant aux pages 336 et 337 de la première édition, ont disparu de la seconde.
Les Sociétés ouvrières, Paris, Librairie de la bibliothèque démocratique, 1873, in-16, 191 pages.
Martin Nadaud a en outre, comme il a été dit, collaboré au Réveil de Delescluze et à La République française.

SOURCES : Arch. Nat., BB 30/378, Limoges. — Arch. PPo., B a/1197. — Arch. Dép. Creuse, M 0369. — G. Lefrançais, Souvenirs d’un Révolutionnaire. — George Sand, Journal d’un voyageur pendant la guerre, Paris, 1871. — Annuaires Ducourtieux, Guéret, 1900 et 1903. — Germouty, Note lue à la Société des Sciences naturelles de la Creuse, le 27 novembre 1930. — R. Wagner, Dictionnaire biographie illustré (Corrèze, Creuse, Indre) s. d. [vers 1910], se trouve aux Arch. Dép. de la Creuse sous la cote 2 BIB/433. — P.-J. Proudhon, La Révolution sociale démontrée par le coup d’État du Deux-Décembre (édition Dolléans-Duveau), Paris, in-8°, 1937, p. 164, note 3. — Maurice Dommanget, Un Drame politique en 1848, Paris, 1948, p. 88 (sur les rapports de Nadaud et de Blanqui). — Robert, Bourloton et Cougny, Dictionnaire des Parlementaires français. — G. Duveau, La Pensée ouvrière sur l’éducation pendant la Seconde République et sous le Second Empire. — G. Duveau, La Vie ouvrière en France sous le Second Empire. — Édouard Dolléans : « La volonté de culture de deux générations ouvrières. Un cas type : celui de Martin Nadaud » dans Maintenant, n° 8-9, 1948, pp. 67-75. — Amédée Carriat, La Creuse au travail, nos des 11 et 18 mars 1948. — Boudard, « Martin Nadaud, préfet de la Creuse », Mémoires de la Société des Sciences naturelles de la Creuse, Guéret, 1956. — Daniel Dayen, Martin Nadaud, ouvrier maçon et député 1815-1898, Lucien Soumy, 1998. – Note de Michèle Audin.

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