DUPUIS Charles, Louis, Léon

Par Jean-François Poujeade

Né le 20 septembre 1924 à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), mort le 29 juin 2016 à Mâcon (Saône-et-Loire) ; instituteur ; militant syndicaliste du SNI et de la FOL ; militant communiste, conseiller municipal de Chalon-sur-Saône (1954-1960) puis de Mâcon (1977-1983).

Charles Dupuis était issu d’une famille modeste. Son père était voyageur de commerce, originaire de Montceau-les-Mines (ville où il vécut ses premières années), et sa mère, chalonnaise, n’avait pas de profession ; ils lui firent donner une instruction religieuse catholique avec laquelle il rompit dès sa communion effectuée. Il fut élève boursier au collège de Chalon-sur-Saône, ville dans laquelle ses parents s’installèrent en 1936, peu avant que son père ne quitte le foyer familial. Mal à l’aise dans ce milieu bourgeois qu’était alors pour lui le collège, Charles Dupuis passa à l’école primaire supérieure puis fut reçu en 1941 au concours d’entrée à l’École normale d’instituteurs de Chaumont (Haute-Marne). Malade, il ne passa qu’un an en Haute-Marne et réintégra le collège de Chalon-sur-Saône, comme tous les normaliens de la zone occupée de Saône-et-Loire. Bien que très favorable à la Résistance, il n’eut alors que des contacts assez indirects avec des résistants, dont certains de ses amis.

À la suite de nouveaux problèmes de santé, Charles Dupuis ne finit sa scolarité qu’en février 1946 à l’ENI de Mâcon, puis remplaça Simard Briset qui venait d’être nommé responsable des œuvres périscolaires à l’inspection académique de Mâcon. Affecté ensuite pendant deux ans à Givry, commune viticole située à 9 kilomètres de Chalon-sur-Saône, Charles Dupuis milita activement dans les associations d’éducation populaire. Après avoir organisé des colonies de vacances avec le Secours Populaire, il s’occupa de l’œuvre des enfants à la montagne, structure qui s’occupait d’un centre aéré et qui gérait les cantines scolaires de Chalon-sur-Saône (la ville n’ayant pas de Sou des écoles). Pour qu’il puisse s’occuper plus activement de cette association, l’inspecteur d’académie le nomma à l’école du quartier Saint-Cosme à Chalon-sur-Saône. Il adhéra au Syndicat national des instituteurs.

Charles Dupuis connut dès la Libération plusieurs militants communistes, sa mère étant alors secrétaire-dactylo de l’Union des femmes françaises. En 1954, il fut présenté par le PCF aux élections municipales partielles. Élu, il suivit une école centrale de quinze jours (destinée aux enseignants) et devint membre du bureau de la section communiste en compagnie de militants comme Maurice Dodille et son épouse, Madeleine, Jacques Tissier ou encore Victor Ponsot avec lequel il fut souvent en désaccord. Membre du comité directeur de la Fédération des œuvres laïques en 1953, Charles Dupuis représentait la fédération au conseil syndical du SNI et, en 1958, il fut mis à disposition pour s’occuper du bibliobus de la partie Nord de la Saône-et-Loire (prêt de livres et projection de séances de cinéma en soirée). En 1959, de nouveau présenté aux élections municipales, il fut le deuxième mieux élu de la liste mais, en 1960, il dut quitter Chalon-sur-Saône pour Mâcon où il devint permanent à la FOL. Il s’occupa notamment pendant 20 ans, d’une troupe de théâtre, « Le Chariot », qui faisait une vingtaine de représentations par an, dont il était le metteur en scène, et du Festival UFOLEA de Cluny de 1956 à 1977. En 1964, il remplaça Joannès Durousset comme secrétaire de la FOL puis en devint président lors de sa retraite en 1980, jusqu’en 1989.

En 1971, il fut candidat sur la liste d’union de la gauche conduite par Louis Anglard, qui fut battue par celle du maire sortant, Louis Escande, mais, en 1977, il fut élu sur la liste de gauche victorieuse, menée par Michel-Antoine Rognard. Il resta conseiller municipal jusqu’en 1983, date à laquelle il était déjà en rupture avec le PCF.

Vice-président de la Ligue de l’enseignement, chargé de développer les activités en milieux urbains du début des années 1970 à 1984, il fut membre du Conseil économique et social de Bourgogne de 1974 à 1982, en tant que représentant de la plus importante structure d’éducation populaire de la Bourgogne : plus de 600 associations affiliées pendant les années 1970. Très attaché à la laïcité et au savoir, sans lequel il pensait que la politique pouvait conduire à des dérives, il fut à l’origine de la création, en 1981, de l’Université pour Tous à Mâcon et du cercle Condorcet de la même ville en 1992, dont il faisait toujours partie en 2008.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article243566, notice DUPUIS Charles, Louis, Léon par Jean-François Poujeade, version mise en ligne le 6 novembre 2021, dernière modification le 6 novembre 2021.

Par Jean-François Poujeade

SOURCES : Arch. Dép. Saône-et-Loire. — Entretien avec Charles Dupuis en janvier 2008 à Mâcon, lettre de Charles Dupuis à l’auteur du 27 février 2008.

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