SCHOELCHER Victor

Né le 22 juillet 1804 à Paris, mort le 25 décembre 1893 à Houilles (Seine-et-Oise) ; homme politique républicain démocrate ; auteur du décret abolissant l’esclavage colonial, en 1848.

Victor Schoelcher, photographié à Jersey entre 1853 et 1855, sans doute par Auguste Vacquerie ou Charles Hugo
Victor Schoelcher, photographié à Jersey entre 1853 et 1855, sans doute par Auguste Vacquerie ou Charles Hugo
(Source : Maison de Victor Hugo - Hauteville House à Guernesey, Album Philippe Asplet, fol. 34)

Le père de Victor Schoelcher était fabricant de porcelaines et fortuné. Victor voulut être journaliste. Ses ressources lui permirent de pratiquer l’information sur une échelle mondiale, comme les plus riches intellectuels de l’époque, un Tocqueville par exemple. C’est ainsi qu’en 1829 Victor Schoelcher visitait l’Amérique du Nord et y acquérait la conviction qu’il était indispensable de supprimer l’esclavage au plus tôt.
Dans les dix premières années de la monarchie de Juillet, il collabora à la Revue républicaine, à la Revue indépendante, au Journal du Peuple de Dupoty, à La Réforme, passé 1840. En 1840, il était allé aux Antilles, avait vu ensuite la Grèce, l’Égypte, le Sénégal.
Il rentra en France le 3 mars 1848. Ce fut pour être nommé sous-secrétaire d’État à la Marine et pour y préparer le décret abolissant l’esclavage dans les colonies françaises.

En août 1848, Victor Schoelcher fut successivement élu à la Constituante par la Martinique (3e sur 5, avec 19 117 voix sur 20 698 votants), et par la Guadeloupe (2e sur 3, avec 16 038 voix sur 33 734 votants). Il choisit la Martinique. Montagnard, il se prononça pour le droit au travail, mais s’abstint dans le scrutin sur la mise en liberté des insurgés de Juin.

Victor Schoelcher adhéra au programme montagnard contenu dans l’Adresse au Peuple. (Voir Madet Ch.) Il fut élu, le 24 juin 1849, à la Guadeloupe, avec 14 098 voix sur 18 478 votants et 29 375 inscrits.
Schoelcher était aux côtés de Baudin le 3 décembre 1851. Il fut expulsé, se réfugia à Londres et Jersey. Il ne rentra en France qu’à la fin d’août 1870.

Il servit dans la Garde nationale pendant le Siège de Paris et se trouva, lors de la journée du 31 octobre 1870, plus près des patriotes démocrates et socialistes que des officiels de la mairie de Paris. Le 8 février 1871, il était simultanément élu par la Seine, par la Martinique et par la Guyane. Il siégea à l’extrême-gauche avant la Commune. Il tenta une conciliation entre Paris et Versailles durant la Commune, fut emprisonné trois jours à Paris et revint siéger à Versailles, toujours à l’extrême gauche. Il fut désigné en 1875 par les républicains comme sénateur inamovible.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article24360, notice SCHOELCHER Victor, version mise en ligne le 26 janvier 2009, dernière modification le 9 janvier 2021.
Victor Schoelcher, photographié à Jersey entre 1853 et 1855, sans doute par Auguste Vacquerie ou Charles Hugo
Victor Schoelcher, photographié à Jersey entre 1853 et 1855, sans doute par Auguste Vacquerie ou Charles Hugo
(Source : Maison de Victor Hugo - Hauteville House à Guernesey, Album Philippe Asplet, fol. 34)
Bibliothèque nationale, clichés Nadar, tome 10, Na 238 gr. fol

ŒUVRE : Ne retenons de la production très abondante de Schoelcher que deux titres : Abolition de l’Esclavage (1840) et Colonies étrangères et Haïti. Résultats de l’Émancipation anglaise (1843). Les extraits les plus importants des articles et des livres abolitionnistes de Schoelcher, préfacés et annotés par Émile Tersen, ont été publiés en 1948 par les Presses Universitaires de France.

SOURCES : Robert, Bourloton et Cougny, Dictionnaire des Parlementaires français. — Maison de Victor Hugo - Hauteville House à Guernesey, Album Philippe Asplet, fol. 34. —
Nelly Schmidt, « Victor Schœlcher, mythe et réalité », 1848 révolutions et mutations au XIXe siècle, Bulletin de la Société d’histoire de la Révolution de 1848 et des Révolutions du XIXe siècle, 1988. — Note de Gauthier Langlois.

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