CASCALES–CABLET Isabel Ana, dite Anita

Par Cornaille Robert

Née le 11 juin 1910 à Huerto province de Huesca (Espagne), morte le 17 janvier 2000 à Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine).  ; républicaine espagnole  ; résistante.

Le récit du périple espagnol d’Isabel Cascales, recueilli par France Hamelin, est relaté dans son livre « Femmes dans la nuit » éditions Renaudot et Cie, 1988.
En 1938, elle travaillait dans un hôpital de guerre dont nous ne connaissons pas la localisation. Elle dut quitter l’Espagne par la montagne mais arrivée en France, elle repartit pour la Catalogne pour continuer à lutter.
Elle arriva à Figueras où elle travailla comme dactylo. En février 1939, elle vécut un deuxième exode par Cerbère, en camionnette, elle fut amenée au Boulou (Pyrénées-Orientales), et de là près de Limoges (Haute-Vienne), dans une caserne désaffectée.

Isabel dite Anita Cascales séjourna quelque temps à Saint-Étienne (Loire), mais à l’arrivée des troupes allemandes elle partit pour Agde où elle épousa Jules Cablet ( né le 31 janvier 1895 à Madrid, espagnol immigré économique ayant obtenu la nationalité française décédé le 6 février 1947) le 1er février 1941. Ayant obtenu une carte d’identité française délivrée par la mairie d’ Agde, par son mariage, elle put aller à Paris et travailler comme ouvrière à la Soudure autogène.

Elle y rencontra d’autres réfugiés, qui tous étaient engagés dans la Résistance. Elle entra dans la Résistance française, mais en contact avec les anti-franquistes espagnols. « Nous menions une double vie dans la Résistance : l’une avec les français et l’autre anti-franquiste [...] Il est vrai que cette dernière se situait surtout au plan de la solidarité sociale. Par ailleurs, j’ai beaucoup travaillé dans la propagande et j’ai transporté quantité de papiers qu’en principe je ne devais pas connaître. Un jour, un espagnol est tombé et a donné tous les autres. J’ai été suivie et arrêtée. »
Lorsque Anita fut arrêtée par les services de la Préfecture le 27 juin 1942, elle crut qu’elle était toute seule. En réalité elle est « tombée » avec 350 camarades, hommes et femmes, raflés le même jour, à la suite de l’arrestation de l’un d’entre eux, c’était « l’affaire des réfugiés espagnols ».
Anita fut internée à la prison de la Roquette : « Les Françaises nous ont reçues comme si on était des héroïnes et j’étais très étonnée. Toutes les Espagnoles étaient arrivées ensemble et nous avons été tout de suite adoptées. Les Françaises nous ont prises par le bras et nous ont réconfortées. Les colis étaient partagés et pour nous, qui n’avions rien, ces partages revêtaient un aspect extraordinaire ».

Anita fut transférée au camp des Tourelles le 11 janvier 1944. Elle y retrouva Marguerite Cornaille-Chaillet, Jeannette Brenot-Bardole et bien d’autres camarades.
Elle fut libérée le 17 août 1944. Elle ne retourna pas en Espagne
Elle est décédée le 17 janvier 2000 à Asnières-sur-Seine.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article243804, notice CASCALES–CABLET Isabel Ana, dite Anita par Cornaille Robert, version mise en ligne le 17 novembre 2021, dernière modification le 17 novembre 2021.

Par Cornaille Robert

SOURCES : Archives familiales, lettres de la Petite Roquette et des Tourelles. — France Hamelin, Femmes dans la nuit, l’internement à la petite Roquette et au camp des Tourelles 1939-1944, Renaudot et Cie, 1988. — Robert Cornaille, Chroniques familiales, imprimé non édité 2021.

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