JESSUS Charles, Louis, Jean-Baptiste

Fils d’un tailleur d’habits d’Amiens, Charles Jessus travaillait comme tailleur lorsqu’il signa un engagement de trois ans à la mairie de Bertincourt (Pas-de-Calais) le 16 septembre 1907. Canonnier servant, rendu à la vie civile le 27 novembre 1910, il exerça son métier à Douai (Nord) jusqu’à sa mobilisation dans l’artillerie le 3 août 1914. Blessé et pensionné à 35%, libéré le 3 mars 1919, il s’installa à Rouen le 24 mars comme tailleur d’habits.

Dès son arrivée dans la capitale normande, il s’inscrivit au syndicat CGT de l’Habillement et fut l’un des fondateurs du CSR de Rouen. Au lendemain du congrès confédéral de Lyon (septembre 1919), les minoritaires de la CGT, prônant l’adhésion à la IIIe Internationale, organisèrent les Comités syndicalistes révolutionnaires dont l’objectif était de conquérir les directions des Unions, Fédérations et syndicats. Celui de Rouen comptait 49 membres, en majorité des dockers, des terrassiers et des métallurgistes.

Début 1921, il succéda à Édouard Majérus lorsque les minoritaires prirent le contrôle de l’organisation. Le même scénario se déroula au sein de l’Union locale de Rouen le 21 mai 1921, Victor Engler fut élu secrétaire et Charles Jessus siégeait comme délégué. Au 7ème congrès de l’Union départementale tenu à Dieppe (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) le 3 juillet 1921 porta Maurice Gautier au secrétariat général et Jessus figurait parmi les 12 membres de la commission administrative.

L’adhésion du syndicat de l’Habillement à la CGTU, acquise en février 1922, Jessus fut confirmé au poste de secrétaire et Léonné Chalmé à celui de trésorier. Réélu constamment, il ne put empêcher l’érosion des effectifs, 26 adhérents en 1924, 12 en 1925, si bien que l’organisation cessa de fonctionner l’année suivante et il abandonna la vie militante.

Charles Jessus s’était marié à Bapaume (Pas-de-Calais) le 27 septembre 1913 avec Marcelle Dutenberck et le couple habitait Rouen 129 rue de Croizilles (aujourd’hui Descroizilles).