KONCZ Jean

Par Dominique Tantin, Laurent Battut

Né le 15 août 1896 à Ujczanaros (Empire austro-hongrois, Hongrie), mort en action le 31 juillet 1944 à Neuvic (Corrèze) ; cuisinier pâtissier ; résistant dans l’Armée secrète (AS).

D’origine juive (les patronymes correspondants sont nombreux dans la base de données de Yad Vashem), Jean (Janos ?) Koncz avait quitté la Hongrie pour s’installer en France, sa patrie d’adoption. Patriote, antifasciste, il s’engagea dans le 1er régiment de marche de volontaires étrangers (1er RMVE) en 1939.

Sous l’Occupation, célibataire, réfugié en Corrèze, il rejoignit les rangs de l’Armée secrète (alias Hongrois), 1ère compagnie de la demi-brigade de Haute Corrèze. Il fut tué au combat à Neuvic le 31 juillet 1944 dans les circonstances suivantes.
En 1944, en réaction au débarquement allié de Normandie le 6 juin et aux rassemblements de milliers de maquisards sur différents réduits en Auvergne, l’occupant allemand avait dépêché une brigade « anti-maquis » portant le nom du général qui la commandait, Jesser. Cette brigade arriva en Auvergne à partir du 6 juin et porta un rude coup à la résistance auvergnate lors des combats « ouverts » au Mont-Mouchet et à la Truyère. Elle entreprit entre le 9 juillet et le 31 juillet des opérations importantes de ratissage dans l’ouest du Puy-de-Dôme, la Haute-Corrèze et la Creuse.
Le 31 juillet, ayant selon toute vraisemblance considéré le village de Neuvic comme un centre important de la Résistance corrézienne, des éléments de la brigade Jesser cernèrent ce village. Au petit matin, les fantassins allemands en approche de Neuvic tombèrent sur des maquisards de la 1ère compagnie de la demi-brigade de Haute-Corrèze et un combat s’engagea au pont de Chabrat, aboutissant à des tués dans les deux camps.
Côté maquis, tombèrent Isaak Lewine, juif polonais, Jean Koncz, juif hongrois et Leib Russek, juif russe [Pologne annexée] (tous trois avaient accompli la campagne 1939-1940 contre l’Allemagne au sein de la Légion Etrangère comme engagés volontaires), ainsi que Lucien Tripault (écrit aussi Trepault).
C’est également au cours de ce combat que furent faits prisonniers deux maquisards juifs polonais : Icek Kohn et Zysja Gerstenzang ainsi que Georges Moneger et Antoine Roh.
Jean Koncz obtint la mention Mort pour la France et fut homologué FFI. La Médaille de la Résistance lui fut décernée à titre posthume par décret en date du 15 octobre 1945 (JO du 19 octobre).

Il est inhumé à Neuvic dans l’Ossuaire des FFI et son nom y est inscrit sur le monument commémoratif des Résistants et Maquisards.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article243840, notice KONCZ Jean par Dominique Tantin, Laurent Battut, version mise en ligne le 18 novembre 2021, dernière modification le 4 avril 2022.

Par Dominique Tantin, Laurent Battut

SOURCES : Service historique de la Défense, Caen, AVCC, AC 21 P 60464 (nc). — Maquis de Corrèze, 150 combattants et témoins, Paris, Éditions Sociales, 1975, p. 334-335 et 521. — Mémoire des Hommes. — MémorialGenWeb. — Mémorial de la Shoah-CDJC. — Acte de décès, mairie de Neuvic.

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