Par Annie Burger
Né le 8 janvier 1892 à Paris (XVIe arr.), mort le 10 octobre 1937 à Paris (Ve arr.) ; avocat, écrivain, permanent communiste, journaliste ; adhéra à la SFIO en décembre 1916 ; membre fondateur de l’Association républicaine des anciens combattants et du mouvement Clarté ; militant du Comité de la IIIe Internationale, membre du Comité directeur du PC (1920-1924) puis du Comité central (1925-1937) ; député de la Seine (1919-1928 ; 1936-1937) ; maire de Villejuif (Seine, Val-de-Marne) de 1929 à 1937 ; rédacteur en chef du Combattant (1919), de l’Internationale (1923), de l’Humanité (1926-1929 ; 1935-1937) ; secrétaire général de l’Association des artistes et écrivains révolutionnaires AEAR (1932-1935) ; président de l’ARAC (1935-1937) ; président du Comité de Bilbao (1937).
Fils unique de Marguerite Vaillant et de Félix Couturier, Paul Vaillant-Couturier naquit dans une famille d’artistes lyriques reconnus sur les scènes du monde entier pour leurs interprétations de l’opéra français (de Jules Massenet en particulier). La fortune familiale reposait sur des rentes constituées pendant leurs carrières de chanteurs, interrompues en 1897, et sur les leçons de chant données à domicile par Marguerite Vaillant. Jusqu’en 1914, la famille put mener une vie bourgeoise entre Paris (XVIe arr.) et Sainte-Croix-Volvestre en Ariège que Paul Vaillant-Couturier décrivit dans Enfance.
Comme beaucoup d’enfants de la bourgeoisie libérale protestante parisienne, Paul Vaillant-Couturier fit sa scolarité au lycée Janson-de-Sailly. Handicapé d’abord par son parler occitan, il fut un élève doué en français, en histoire et en latin. Pendant sa scolarité, il se lia d’amitié avec Raymond Lefebvre, Guy de La Batut et Jean d’Espouy. Et il fit avec eux ses premiers pas dans le monde des revues littéraires de la Belle Époque, en prônant « l’action d’art ». Après le baccalauréat, il mena de front deux licences, une d’histoire, l’autre de droit, avant de s’inscrire en octobre 1912 en doctorat de droit et d’être admis au stage du barreau de Paris. Persévérant dans sa vocation littéraire, il publia en 1913 un premier recueil de poèmes, La Visite du berger, et fit jouer, à l’opéra de Nice, en janvier 1914, grâce aux relations familiales, le livret L’Auréole, qu’il avait écrit sur la conversion de Saint-Augustin. Il exposa aussi une toile au Salon de la Société des artistes français. Les portraits le montrent dandy, portant le monocle, la moustache et la pelisse. Alors profondément croyant, il était hanté par la figure du Christ en croix. Il semble cependant qu’il s’intéressa aux interrogations politiques de son ami Raymond Lefebvre et qu’il assista à un meeting tenu par Jean Jaurès, au Pré-Saint-Gervais, en 1913.
Sursitaire en 1913, Paul Vaillant-Couturier fut mobilisé le 6 août 1914 à Saint-Gaudens ; il faisait ses classes d’élève officier à Toulouse quand son père mourut subitement le 30 octobre. Ce premier deuil le choqua au point que ses amis redoutèrent qu’il ne se fît envoyer sans plus attendre au front.
Incorporé au 143e Régiment blindé (R.B), il fut ensuite versé au 15e Régiment d’infanterie (R.I) sur la Somme du 28 mars au 29 septembre 1915. Blessé par éclats d’obus au côté et à la hanche, il demanda, sans doute pour différer son retour au front, à changer d’arme et passa dans l’artillerie d’assaut le 28 décembre 1916. _ Atteint dans son char par une nappe de gaz le 19 juillet 1918, Paul Vaillant-Couturier refusa de se laisser évacuer pour rester avec ses hommes. « Très bon officier, plein d’allant et de zèle ; toutefois caractère impulsif » nota son supérieur sur son dossier. Ses faits d’armes lui valurent deux citations, la Croix de guerre et le grade de sous-lieutenant. Pourtant, comme beaucoup de combattants, il vivait douloureusement la contradiction permanente entre le devoir et l’horreur de la guerre. « Ici, écrit-il à Albert Jean dès le 20 avril 1915, il n’y a que les lettres. Tout le reste n’est que dégoût et stupidité (...) Bénis tout ce qui a pu t’éloigner de cette ordure. » Il perdit la foi mais ne devint pas immédiatement pacifiste. Raymond Lefebvre l’exhorta longtemps à dépasser ses visions de cauchemar.
Paul Vaillant-Couturier, sous le patronage de Raymond Lefebvre fit, en 1916, ses premiers pas dans les milieux pacifistes et collabora au Canard enchaîné. Le 20 décembre 1916, entre la proclamation des Quatorze points de Wilson et la rédaction d’une plate-forme pacifiste par les socialistes réunis en congrès, il adhéra à la SFIO. Au préalable, les deux hommes avaient déjà contacté Romain Rolland pour lancer un appel aux intellectuels pacifistes du monde entier. Et ils avaient envisagé, sans la concrétiser, la création d’une association d’anciens combattants qui devait naître en février 1917 sous le nom d’Association républicaine des anciens combattants (ARAC). Il multiplia ses collaborations au Journal du peuple, à La Vérité, au Populaire du Centre et à des revues, Les Hommes du Jour notamment. Dans ses articles, souvent allégoriques, il voulut témoigner sur la guerre telle que la vivaient les combattants, puis il revendiqua le droit d’exprimer leur volonté de paix qu’il identifia, jusqu’en 1919, à la restauration des institutions et des libertés républicaines mises à mal par la guerre. Paul Vaillant-Couturier insistait aussi sur la nécessité de développer la fraternité entre les peuples par un enseignement non belliciste de l’histoire. Cette active propagande wilsonienne lui valut sa première condamnation, et son premier emprisonnement au secret au fort d’Épinal (Vosges), pour délit d’opinion, du 5 novembre au 4 décembre 1918. Il s’exprima aussi dans trois œuvres littéraires, d’une facture très classique, publiées en 1919, mais rédigées de 1916 à 1918, La Guerre des soldats (en collaboration avec Raymond Lefebvre), Une Permission de détente, et Lettres à mes amis. Elles disaient les ruptures vécues par les jeunes combattants intellectuels.
Son évolution vers le communisme s’enracina dans une double déception, ni les combattants, ni les idées de Woodrow Wilson n’avaient modifié le sens de la victoire. Seules les manifestations ouvrières du printemps 1919 lui semblèrent porteuses d’un avenir fraternel. A l’automne, Paul Vaillant-Couturier militait pour l’avènement de trois Internationales, celle des Anciens combattants, celle de la Pensée et celle de Lénine. La lutte révolutionnaire donnait son sens à la « guerre à la guerre » et primait sur les autres luttes. Aux côtés de Raymond Lefebvre, le 18 octobre 1919, il cautionna la prise en main du Combattant, l’organe de l’ARAC dont il venait d’être nommé rédacteur en chef, par un groupe de membres du comité de la IIIe Internationale. Il se lança ensuite dans la campagne électorale, dans le deuxième secteur de Paris, sur la même liste que Marcel Cachin, Marcel Sembat et Arthur Groussier. Son programme se résumait en, « beaucoup de propagande, un peu de tribune, pas de couloirs ». Le 16 novembre, Paul Vaillant-Couturier fut le quatrième élu socialiste avec 59 517 suffrages sur 260 011 inscrits. Il avait mené une campagne très combative contre l’Action française, qui entraîna une échauffourée dont Léon Daudet se servit longtemps contre Paul Vaillant-Couturier à la Chambre.
Cette élection lui permit de sortir de l’ombre de Raymond Lefebvre. Son ascension au sein de la SFIO se confirma en 1920 pendant la bataille de l’adhésion à la IIIe Internationale. Selon le témoignage d’Ida Treat, sa compagne puis sa femme, une universitaire américaine rencontrée à Paris en 1919 et qu’il épousa le 31 octobre 1923 à Bobigny (Seine, Seine-Saint-Denis), le Comité de la IIIe Internationale aurait hésité entre Raymond Lefebvre et Paul Vaillant-Couturier comme délégué au IIe congrès de l’International communiste (IC). Tout au long de l’année 1920, il assuma sans réserves les déclarations d’adhésion et les arguments des dirigeants de la IIIe Internationale. Il en exposa notamment les vingt-et-une conditions dans le Bulletin communiste, le 21 octobre. Il somma les longuettistes dans l’Humanité du 9 décembre d’aller au bout de leurs choix, de trancher entre l’adhésion et les réserves : « La loyale adhésion, écrivit-il, qui fait litière de l’amour-propre, c’est l’abandon de cette politique étroite qui se refuse à tenir compte des grandes pulsations du cœur communiste du monde, c’est la reconnaissance faite par un esprit libre qu’il n’est pas de salut révolutionnaire possible hors des méthodes d’action précises adaptées étroitement à leur époque et dont la IIIe Internationale nous donne les directives. » Au congrès de Tours (1920), un des orateurs appartenant au Comité de la IIIe Internationale, il aborda dans la discussion les nouvelles modalités de l’action révolutionnaire concernant la paysannerie et les peuples colonisés. Il fut élu membre du nouveau Comité directeur.
À l’été 1921, Paul Vaillant-Couturier fut désigné pour faire partie de la délégation française au IIIe congrès de l’Internationale, dirigée par Fernand Loriot et Boris Souvarine. Ce premier contact avec la réalité russe ne modifia pas son engagement. Sa rencontre avec Lénine le conforta dans ses convictions, la discipline envers l’Internationale pouvant seule dénouer la crise que traversait le Parti communiste. Au congrès de Marseille, en décembre, il fit une intervention sur la question agraire, plaidant pour un « processus de lente éducation » et un communisme agraire reposant sur l’expropriation. Prenant part à la lutte qui s’engagea entre le centre et la gauche, il fut l’un des quatre démissionnaires du Comité directeur, solidaires avec Boris Souvarine. Le blâme du Comité exécutif, les péripéties de la lutte des tendances, et ses conceptions personnelles, l’amenèrent à adopter une position plus en retrait. Comme Amédée Dunois, il se déclara opposé à toute nouvelle scission et voulut « en tout point être d’accord avec l’Internationale ». Cette attitude contribua à l’isoler dans la « gauche ». Mais elle le protégea sans l’empêcher selon lui d’agir en révolutionnaire et elle constitua dès lors son cadre de référence. En mars 1922, il se rendit en Afrique du Nord pour y faire de la propagande anticoloniale, puis durant l’été, il commença une enquête sur la situation des classes moyennes en Allemagne. Comme tous les dirigeants de la « gauche », il fut éliminé de la direction du parti en octobre 1922 lors du congrès de Paris, il signa alors les proclamations de la « gauche » et collabora aux Cahiers communistes. Il fut réintégré par l’Internationale en décembre 1922.
Au sein de l’ARAC et de Clarté, Paul Vaillant-Couturier défendit également les positions de l’Internationale. A Clarté, il lutta pour le rattachement au Proletkult dont il illustra les thèses artistiques dans son recueil de poèmes Trains rouges et dans le conte Jean sans pain. Minoritaire, il se désolidarisa du groupe dans l’affaire Anatole France et se retira. A l’ARAC, il promut la campagne antimilitariste contre l’occupation de la Ruhr puis celle de la défense de la Révolution allemande. Son point de vue contribua à la scission de l’organisation en octobre 1923.
En novembre 1923, Paul Vaillant-Couturier fut nommé rédacteur en chef de l’Internationale (sur demande de l’Internationale) pendant son éphémère reparution. Avec peu de moyens, il y expérimenta quelques unes des formules d’agitation et de propagande qu’il défendait sans succès depuis 1921. L’expérience tourna court le 9 janvier 1924 quand le Comité directeur décida de suspendre la parution d’un journal qui s’avérait être un échec financier. Parallèlement, Paul Vaillant-Couturier vit annuler son rapport sur les questions militaires qu’il avait été chargé d’élaborer et qu’il ne devait exposer qu’au congrès de Lyon (1924). Il y défendait le travail dans les milieux d’officiers, ce qui suscita de vives discussions dans les cellules.
Pourtant, signe d’une popularité réelle, Paul Vaillant-Couturier obtint aux élections législatives de mai 1924, 107 400 suffrages, devançant de 2 000 voix son colistier Jacques Doriot et réalisant le meilleur score des listes en présence en banlieue parisienne (dans le secteur Saint-Denis Sceaux, où les rivalités internes l’avaient relégué). La même année, toujours victime consentante, contrairement à Boris Souvarine, de la « bolchévisation », il fut remplacé dans ses responsabilités et sur ses terrains de prédilection (l’antimilitarisme et l’anticolonialisme) par Jacques Doriot, alors en pleine ascension dans l’appareil du Parti communiste. En janvier 1925, Paul Vaillant-Couturier jusque-là membre du Comité directeur ne fut pas nommé membre du Bureau politique.
Se consacrant aux questions culturelles, il ébaucha à la Chambre des députés les grandes lignes d’une politique communiste. Paul Vaillant-Couturier défendit d’abord la cause de l’enseignement supérieur, celle des savants et des artistes en demandant des crédits supplémentaires pour les musées, les laboratoires et les bibliothèques (sur les besoins desquels il était bien renseigné notamment par Ida Treat qui travaillait au Muséum d’histoire naturelle et par Guy de La Batut, archiviste-paléographe à la bibliothèque Mazarine). « La vraie science, déclara-t-il, est révolutionnaire par essence. Sans cesse elle détruit et elle rebâtit ; sans cesse elle remet tout en question comme la révolution elle-même. » Il disserta aussi longuement sur le cinéma et la radio, moyens modernes de communication et d’éducation des foules qu’il voulait émanciper de la censure et de la taxation pour qu’ils soient, disait-il, à l’instar de ce que pratiquait l’URSS, véritablement des arts populaires et révolutionnaires. Il revendiqua les principes esthétiques suivants : « L’art des lignes simples, l’art du temps de la vitesse internationale, des ondes et de la lumière, succédant au temps barbare du fer et du charbon. »
Paul Vaillant-Couturier exprima cette esthétique, après son deuxième séjour en URSS en mars 1925, dans des pièces destinées aux troupes ouvrières, Trois conscrits, Le Monstre, Asie, A la maritime, ainsi que dans deux pièces plus ambitieuses, Le Père Juillet (en collaboration avec Léon Moussinac) et Vive la Commune ! . Son objectif, écrit-il dans la préface du Père Juillet fut « de restituer son sens au théâtre ». L’ensemble de cette production théâtrale s’échelonna de 1925 à 1928. Elle fut jouée en France par des troupes d’amateurs dans les meetings et aux fêtes de l’Humanité ensuite en URSS mais sans rencontrer le public ouvrier que Paul Vaillant-Couturier souhaitait toucher.
Ce travail n’eut initialement qu’un faible écho dans le PC. Mais il fut reconnu dès décembre 1925 par Kirsch (Dimitri Manouilski) de passage en France et incita peut-être celui-ci à appuyer la nomination de Paul Vaillant-Couturier, en avril 1926, à la tête de la rédaction de l’Humanité. Jusque-là, il en était seulement l’un des collaborateurs. Il y avait tenu la page littéraire, s’était occupé de la rubrique « la vie militaire » et avait réalisé des reportages sur l’URSS lors de ses deux voyages. La virulence de ses articles lui avait valu des poursuites judiciaires en 1920, et en 1922 avec Gabriel Péri et Marcel Cachin. Inculpé, il fut amnistié en 1925. Sa nomination à la tête du journal fut présentée par Pierre Semard au Comité central, le 22 avril 1926. Le 20 mai, Paul Vaillant-Couturier dressa un premier bilan pour le Bureau politique, et lui soumit un projet d’ensemble. Il déclara vouloir faire de l’Humanité « un grand journal communiste d’information » pour « l’éducation révolutionnaire des masses ». Dans ce but, Paul Vaillant-Couturier ouvrit entre autres les colonnes du journal au Tour de France, aux faits-divers, à la médecine, à la littérature, à la préhistoire (confiée à Ida Treat qui avait fait des fouilles à Montardit non loin de Sainte-Croix-Volvestre avec Paul Vaillant-Couturier). A la « Une », il valorisa les illustrations, les dessins satiriques et les photos. Il promut la collaboration de journalistes aux compétences reconnues sans être obligatoirement légitimées par l’adhésion au Parti communiste, ce qui était le cas d’Ida Treat. La campagne en faveur de Sacco et Vanzetti en août 1927 fut un temps fort dans la vie de la « nouvelle formule ». En moyenne le tirage de l’Humanité passa de 150 à 200 000 exemplaires quotidiens, et consacra les compétences journalistiques de Paul Vaillant-Couturier envers et contre toutes les critiques formulées quant à ses interprétations hâtives de la ligne politique. Ces remontrances permanentes n’eurent raison de la nouvelle formule qu’en 1928 lorsque la ligne « classe contre classe » favorisa les positions les plus ouvriéristes. Fin janvier 1928, le secrétariat contesta les choix journalistiques de Paul Vaillant-Couturier. Malgré trois rapports successifs cosignés avec Marcel Cachin et de nombreuses concessions, Paul Vaillant-Couturier ne put empêcher les mesures prises contre la rédaction. Il s’adapta aux nouvelles exigences et concentra l’activité du journal sur de grandes campagnes de presse prenant pour cibles les journaux : Le Quotidien, La Gazette du Franc et L’Ami du peuple, mêlés à des scandales politico-financiers. A propos de ce travail, il écrit à sa femme : « Le chewing-gum du journal ne suffit plus à nourrir mon besoin d’activité (...) J’en ai assez d’être entouré d’incapables. »
La répression gouvernementale n’épargna pas Paul Vaillant-Couturier, il fut emprisonné à trois reprises en 1928 et 1929, les deux premières fois pour des condamnations anciennes puis à cause de l’affaire de la Banque ouvrière et paysanne en septembre 1929. Il passa en définitive huit mois à la prison de la Santé. Ces condamnations étaient assorties d’amendes de plusieurs dizaines de milliers de francs que le Parti communiste refusa « révolutionnairement » d’acquitter, laissant parfois saisir les biens des militants. Pour se protéger, Paul Vaillant-Couturier demanda, le 4 février 1929, la séparation de biens avec sa femme puis il lui vendit la maison de Sainte-Croix.
Paul Vaillant-Couturier perdit son siège de député en mai 1928, au second tour, dans la circonscription de Villejuif, où le parti l’avait parachuté. Il retrouva malgré lui Villejuif en mai 1929. La liste communiste qu’il conduisait remporta les élections municipales. Personne à la direction du PC ne songeait le voir exercer réellement son mandat de maire. La candidature de Paul Vaillant-Couturier était politique, elle s’inscrivait dans la campagne antigouvernementale destinée à faire libérer les militants emprisonnés. D’ailleurs il n’exerça pas son mandat avant février 1932.
Paul Vaillant-Couturier perdit ses responsabilités à l’Humanité en septembre 1929, à la suite de la prise en main de la rédaction par Florimond Bonte qui, encouragé par la direction du parti et préjugeant de ses capacités, entreprit de le remplacer à son poste. Paul Vaillant-Couturier qui n’y écrivait plus depuis son entrée dans la clandestinité en juillet, s’inclina et se retira en Ariège, prétextant son état de santé (altéré par son dernier séjour en prison) et les poursuites pour refuser la direction de la rubrique littéraire de l’Humanité qui lui avait été proposée. Il ne fit jamais rien qui eût pu le faire exclure, conservant des liens épistolaires avec Maurice Thorez.
Pendant son exil intérieur, Paul Vaillant-Couturier se consacra à l’écriture d’une autobiographie à la troisième personne, un ouvrage de commande d’un éditeur américain, intitulé The french boy (il ne sera publié en français qu’en 1938 sous le titre « Enfance » par Louis Aragon). Il chercha notamment à y expliquer, à mots couverts, les raisons de sa disgrâce momentanée (son éducation bourgeoise, la culture apprise, son statut d’intellectuel). Il supervisa dans le même temps la traduction d’ouvrages, celui d’Albert Rhyss-Williams, Terre russe, et celui de Michael Gold, Juifs sans argent. Toutes ces traductions furent réalisées avec Ida Treat, parfaitement bilingue. Il fit aussi en avril 1930, à Paris, une exposition de ses peintures qui mit en émoi, mais pas pour des raisons esthétiques, certains membres du Bureau politique désireux de l’exclure (Pierre Celor et Marcel Gitton).
Maurice Thorez transmit à Paul Vaillant-Couturier l’offre qui le décida, après quelques mois de tergiversations, à quitter sa retraite ariégeoise, faire un reportage sur l’URSS du premier plan quinquennal, une offre que Renaud-Jean venait de décliner. Il partit en URSS en mars 1931 et y séjourna onze mois pendant lesquels il sillonna les Républiques soviétiques de l’Ukraine au Caucase, de Moscou à Tachkent. Le bilan dressé insistait sur le chemin parcouru depuis 1917 et sur les obstacles qui retardaient la construction du socialisme (l’asiatisme). Ses articles furent revus et corrigés par un responsable de l’Internationale.
En février 1932, Paul Vaillant-Couturier revint en France avec la mission d’y organiser le front culturel rouge, à la tête de deux organisations unitaires, l’Association des artistes et écrivains révolutionnaires (AEAR) et les Amis de l’Union soviétique qu’il avait contribué à fonder en 1927 avec Henri Barbusse lors des fêtes du Xe anniversaire. Toutes les deux devaient lutter pour la défense de l’URSS, contre la guerre et le fascisme. Il ne s’occupa que peu des Amis de l’Union Soviétique déléguant très tôt, en octobre 1932 ses responsabilités de secrétaire à Fernand Grenier. Il n’en fut pas de même avec l’AEAR.
L’association fut présentée officiellement par Paul Vaillant-Couturier, son secrétaire général, le 18 mars 1932 devant le VIIe congrès du Parti communiste français. Pour lui, les écrivains et les artistes avaient une place et un rôle spécifiques à jouer aux côtés du mouvement ouvrier. Il le prouva en leur proposant notamment un laboratoire unique en son genre, Villejuif (dont il assumait désormais la charge de maire après l’avoir longtemps déléguée à son adjoint). L’École Karl Marx fut une des réalisations exemplaires d’André Lurçat et de l’AEAR, toutes sections confondues car elles y furent toutes, à des degrés divers, associées de l’origine en 1932 jusqu’à l’inauguration de l’école le 9 juillet 1933.
Après avoir liquidé la querelle esthético-politique qui opposait le Parti communiste et l’AEAR à Henri Barbusse et à sa revue Monde, Paul Vaillant-Couturier prit position dans l’Humanité pour la réorganisation de Monde, Paul Nizan étant quant à lui désireux d’une prise en main directe. Paul Vaillant-Couturier engagea l’AEAR en juillet 1932 dans le mouvement de lutte contre la guerre. Il représenta en août l’association au congrès d’Amsterdam et tint en marge de celui-ci une rencontre internationale d’écrivains révolutionnaires. En mars 1933, Paul Vaillant-Couturier fit de l’AEAR un des lieux de la lutte antifasciste, y ralliant André Gide et André Malraux. En juin il participa au congrès de Pleyel. Concrétisant cet engagement dans le mouvement Amsterdam-Pleyel et se donnant les moyens d’anticiper le cas échéant les inflexions de la politique d’alliance que l’Internationale venait d’esquisser, le Bureau politique chargea Paul Vaillant-Couturier de remplacer Henri Barbusse au congrès mondial contre la guerre prévu à Shanghai en septembre. Il s’y rendit à la tête d’une délégation internationale et séjourna en Chine près de deux mois. Ce voyage donna lieu à un reportage dans l’Humanité dénonçant l’impérialisme japonais en Extrême-Orient. Paul Vaillant-Couturier négocia ainsi la mise au second plan de la politique antifasciste. Le passage lors de son retour en novembre 1933 à Moscou dût renforcer cette orientation.
En 1934, l’AEAR, dont beaucoup de membres s’étaient engagés très loin dans la lutte antifasciste et que venaient de quitter les surréalistes, traversa une crise importante. Paul Vaillant-Couturier déclara au Comité central du 24 janvier : « La direction du Parti n’a pas toujours donné une attention suffisante aux organisations culturelles. Or elles existent. Elles ont obtenu certains résultats, elles ont participé aux luttes ouvrières, elles ont fait bien des démarches, enregistrées des adhésions ou des collaborations retentissantes comme celles de Gide ou de Malraux quelles que soient les réserves qu’on puisse faire à leur sujet. Il faut donc les supprimer ou les soutenir. » Elles furent maintenues. Paul Vaillant-Couturier y joua un rôle dirigeant réel jusqu’en novembre 1934 puis délégua ses responsabilités à ses collaborateurs et amis Léon Moussinac et Louis Aragon.
Ce même Comité central l’intégra dans le collège de direction nouvellement créé à l’Humanité et placé sous l’autorité politique d’André Marty que le Secrétariat avait désigné le 17 janvier pour remplacer André Ferrat. Paul Vaillant-Couturier était chargé de superviser la confection technique du journal. Ce statut était bâtard car André Marty assumait seul la direction politique du journal tout en reprochant sans cesse à la rédaction de prendre des initiatives à caractère politique. La situation fut rapidement tendue entre les deux hommes. Paul Vaillant-Couturier, avec le soutien de Maurice Thorez, pratiqua la résistance passive. Il n’exécutait pas tous ses ordres et n’hésitait pas à partir chasser en Ariège quand la saison s’y prêtait.
En février 1934 sa vie privée fut bouleversée par le choix qu’il se résigna à faire entre les deux femmes qui partageaient sa vie, depuis son retour d’URSS en 1932, Ida Treat et Marie-Claude Vogel (voir Marie-Claude Vaillant-Couturier) qu’il épousa le 29 septembre 1937 à Villejuif, après avoir divorcé le 10 juin de la même année d’avec Ida Treat.
Très réservé en février quant à la possibilité d’accords avec les chefs socialistes, Paul Vaillant-Couturier fit, le 25 juin 1934, à la conférence d’Ivry, un discours nuancé. « Ce qui domine tout, c’est la volonté de barrer la route au fascisme » dit-il en expliquant ce que devait être selon lui le rôle de l’Humanité. « Ne rien écrire qui puisse choquer l’ouvrier socialiste, prouver toujours ce qu’on affirme, faire revivre toutes les traditions révolutionnaires du pays qui en est riche. Tout faire pour l’unité syndicale, pour l’unité comme pour le rassemblement de toutes les forces prolétariennes, pour la défense des revendications et la conquête des éléments flottants de la petite bourgeoisie. »
« La personnalité de Vaillant est susceptible de faire le plus grand rassemblement autour du Parti » disait déjà Marcel Gitton le 26 décembre 1932 devant le Bureau politique pour appuyer sa candidature dans la deuxième circonscription de Senlis (Oise) contre le socialiste Jules Uhry. Il devait remplacer Brault, le candidat du rayon soupçonné d’être en désaccord. Grâce à la compagne de Paul Vaillant-Couturier, le PC gagna 600 voix par rapport à 1932.
Paul Vaillant-Couturier expérimenta et développa les modalités culturelles de la politique unitaire communiste à Villejuif, à l’Humanité et à l’AEAR. Son travail consista d’abord à impulser la réappropriation de la mémoire républicaine et de la culture nationale. Il le résuma en octobre 1936 dans la célèbre formule « Nous continuons la France » autour de laquelle il construisit l’argumentation du rapport « Au service de l’esprit », demandé par le Bureau politique, le 21 septembre. Il y théorisa a posteriori le résultat du chemin parcouru, et présenta comme une politique cohérente les tournants successifs dans les domaines de la culture, de la défense nationale et de la morale. Ces tournants ne semblent pas avoir posé à Paul Vaillant-Couturier les cas de conscience que lui prêtaient ses adversaires politiques. Il se flattait d’avoir le sens de la discipline et d’être un « homme de masse ». L’énergie qu’il déploya dans la mise en œuvre de la politique de Front populaire peut s’expliquer aussi par son souci constant d’élargir l’audience du parti.
En juillet 1935, Paul Vaillant-Couturier retrouva, grâce à l’envoi opportun d’André Marty à Moscou, son poste de rédacteur en chef de l’Humanité. Sa nomination fut confirmée le 29 août par le Bureau politique. Elle affirmait publiquement les nouveaux rapports de force dans l’appareil du parti et concluait la longue traversée du désert de Paul Vaillant-Couturier. Cette promotion lui donna le droit pour sa fonction d’assister aux réunions du Bureau politique.
Le 18 octobre, devant le Comité central, Paul Vaillant-Couturier développa le projet largement déjà engagé d’amélioration du journal en vue d’augmenter sa diffusion. Le Petit Parisien, Paris Soir et L’œuvre, étaient les références avouées, où il puisait les formules du journal populaire et partisan que voulait être « l’Humanité pour tous ». Le programme était somme toute banal, mais les moyens mis en œuvre (et le succès qu’ils rencontrèrent auprès du public) étaient inédits. Paul Vaillant-Couturier proposa de multiplier les enquêtes et les rubriques tous publics. L’enquête « Les perceurs du ciel » sur les as de l’aviation civile et la page culturelle intitulée « la défense de la culture » à laquelle collaboraient des écrivains antifascistes comptèrent parmi les réalisations les plus caractéristiques. L’Humanité vit ses ventes passer de 220 000 à 420 000 exemplaires quotidiens en moyenne en 1936 (juin non compris).
Impulsant ainsi une politique de large rassemblement en direction des classes moyennes et des radicaux, Paul Vaillant-Couturier bénéficia d’emblée de ses retombées électorales. Il remporta d’abord les élections municipales en mai 1935 au premier tour recueillant 3 046 suffrages des 6 772 inscrits (dont 5 619 votants), puis avec plus de brio encore, les élections législatives, augmentant son score à Villejuif même. Il totalisa 14 180 suffrages contre 2 586 à son adversaire le plus proche, le député sortant, Gratien.
En 1936 et 1937, en continuité avec son travail antérieur, Paul Vaillant-Couturier fut, selon l’expression de Pascal Ory, le « génie tutélaire » du monde des associations ayant pour finalité l’accès des masses à la culture et aux loisirs. Il présida Radio-Liberté et plaida à la Chambre des députés la cause de l’aviation populaire. Il assura aussi la présidence de la sous-commission de l’Exposition universelle de 1937 créée sur sa demande pour en assurer le succès.
Cette politique unitaire et rassembleuse s’exprima également à partir de l’été 1936 par l’exaltation du rôle pionnier de la jeunesse. Paul Vaillant-Couturier écrivit pour elle des chansons de campeur et « Jeunesse » dont certaines paroles sont restées célèbres (« Nous bâtirons un lendemain qui chante »). La dernière enquête qu’il réalisa s’intitula « Le bonheur d’être Jeune ». Elle fut publiée dans L’Avant-garde en septembre 1937.
Elle réalisait aussi un aspect du « Ministère des masses », la politique communiste de soutien sans participation au gouvernement de Front populaire, que Paul Vaillant-Couturier (auteur de la formule) défendit sans relâche. Il l’incarna dans le slogan « l’Humanité visage de la France » dont il conçut jusqu’à la maquette de l’affiche. Puis il l’exprima à la Chambre des députés en décembre 1936 dans sa proposition de loi sur la liberté de la presse. Clément (Eugen Fried) surnommait Paul Vaillant-Couturier « le Président du ministère des masses ».
Certes, après l’apothéose du 14 juillet 1936, cette dynamique unitaire s’enraya progressivement. Du 27 juillet au 3 août 1936, Paul Vaillant-Couturier réalisa personnellement le premier reportage publié par l’Humanité sur la guerre d’Espagne. Il fut l’auteur du slogan « des canons, des avions pour l’Espagne ». Il effectua un second reportage en mai 1937 toujours au pays basque. En juin, il fut nommé président du comité de Bilbao qui achemina des vivres pour la population civile basque. Le bataillon n° 10 des Brigades internationales, créé en décembre 1936, porta le nom de « Vaillant-Couturier ».
Il suivit aussi, sur demande du secrétariat, aux côtés de Marcel Cachin, le second procès truqué de Moscou, en janvier 1937. Il n’en fut pas apparemment ébranlé dans ses convictions. Pas un instant, Paul Vaillant-Couturier n’envisagea l’innocence des accusés. « Les gens qui parlent de truquage et de forgerie, écrivit-il à Marie-Claude Vaillant-Couturier le 30 janvier 1937, sont ou des menteurs ou des gens de mauvaise foi ou des imbéciles. » A son retour, il fut chargé de la campagne de meetings destinée à justifier les procès staliniens et il rédigea à leur sujet, avec Marcel Cachin, une brochure intitulée : Guerre, sabotage, assassinat, trahison.
Le spectacle « Les drapeaux de la liberté » écrit par Paul Vaillant-Couturier pour la Fête de l’Humanité en 1937 ainsi que « Jeunesse », dont ce fut la première, exprimèrent encore une fois les espérances suscitées par le Front populaire dans la gauche socialiste et communiste.
Paul Vaillant-Couturier mourut subitement le dimanche 10 octobre 1937, à quarante-cinq ans, d’un infarctus du myocarde que sa santé depuis longtemps altérée par son mode de vie, rendait inévitable.
Ses funérailles, le 16 octobre, furent à leur manière l’une des dernières grandes manifestations unitaire du Front populaire où socialistes, communistes et radicaux défilèrent ensemble. Toutes les municipalités communistes, de la banlieue parisienne notamment, lui rendirent hommage en baptisant de son nom des rues de leurs agglomérations. Pendant la guerre, deux bataillons de Francs-tireurs et partisans (FTP) portèrent son nom.
Paul Vaillant-Couturier fut en son temps un dirigeant communiste atypique à bien des égards, par son cursus, par la place secondaire qu’il eut longtemps dans l’appareil communiste, par les terrains sur lesquels il militait. Il fut aussi un militant exemplaire par son aptitude à impulser des mouvements de masse, à négocier les tournants et à s’entourer de collaborateurs compétents et à qui il accordait sa confiance. « C’était notre Jaurès, à nous communistes », disait Darius Lecorre, cinquante ans après la mort de Paul Vaillant-Couturier. Sa personnalité autant que son action constituèrent longtemps une référence pour des générations de militants communistes.
Par Annie Burger
ŒUVRE : La Visite du berger, Éd. du Temps Présent, 1913. — L’Auréole, Enoch, 1914. — Une Permission de détente, Flammarion, 1919. — La Guerre des soldats, Flammarion, 1919 (avec R. Lefebvre). — Lettres à mes amis (1918-1919), Flammarion, 1920. — XIII danses macabres, Clarté, 1920. — Jean sans pain, Clarté, 1921 (rééd. ESI, 1932). — Trains rouges, Clarté, 1922. — Un Mois dans Moscou la rouge, Le reportage populaire-Parmentier, 1926. — Le Bal des aveugles, Flammarion, 1927. — Le Père Juillet, Au Sans Pareil, 1927 (avec L. Moussinac). — A la maritime, UFNAM, 1928. — Trois Conscrits, le monstre, Asie, Bureau d’édition, 1929. — The French boy, Londres-New York, Lippincott, 1931. — Les Bâtisseurs de la vie nouvelle, Bureau d’édition, 1932 (3 fasc). — Le Malheur d’être jeune, Éd. nouvelles, 1935. — Histoire d’âne pauvre et de cochon gras, Éd. sociales Internationales. — Enfance, Idem. — Textes choisis : Poésie, idem, 1938. — Nous ferons se lever le jour, Éd. Hier et Aujourd’hui, 1947. — Dem Morgen bahnen wir den Weg, Berlin, Dietz Verlag, 1954. — Vers les lendemains qui chantent, Éd. sociales, 1962. — Vaillant-Couturier écrivain, EFR — Vive la Commune !, publié en URSS à une date inconnue.
Brochures politiques : Députés contre parlement, La Productrice, 1919 (avec R. Lefebvre). — Hommage aux soldats rouges, Lib. du Populaire, 1919. — A ceux des champs, Clarté, 1920. — Pour le communisme, 1921. — Et Sadoul !, Lib. de L’Humanité, 1921. — Trois mois de misère en Allemagne, 1923. — Défendons l’URSS Sabre et Service de l’esprit, Éd. sociales Internationales, 1936. — Guerre, Sabotage, Assassinat, Trahison, Bureau d’éditions, 1937. — Le Bonheur d’être jeune, Villejuif, 1937. — L’Avenir de la culture, Éd. du comité populaire de propagande, 1938. — Vive l’Espagne ! Vive la paix !, idem, 1938.
SOURCES : Fonds Paul Vaillant-Couturier, Arch. Dép. de Seine-Saint-Denis (488 J), inventaire en ligne. — RGASPI, dossier personnel au Komintern. — Arch. PPo. Ba/1636, 1715, 1716, 1717, 1718, 1719, 1720. — Fonds H. Barbusse, M. Cachin, A. Marty, P. Vaillant-Couturier à la B.M.P. et Mfm n° 14, 147, 151, 519, 680. — Robert Niel, « Mort de Vaillant-Couturier », La Jeune garde, n° 21, 30 octobre 1937. — Fernande Bussières, Paul Vaillant-Couturier ou l’histoire d’une amitié, Rodez, Subervie, 1980. — M. Laporte, Les Mystères du Kremlin, La Renaissance moderne, 1928. — C. Prochasson, Place et rôle des intellectuels dans le mouvement socialiste (1900-1920), Th., Paris I, 1989. — P. Ory, La Politique culturelle du Front populaire (1935-1938), Th., Paris-X, 1990. — S. Wolikow, Le PCF et l’Internationale communiste (1925-1934), Th., Paris VIII, 1990. — Annie Cohen-Solal, Paul Nizan, communiste impossible, Grasset, 1987. — Témoignages de Marie-Claude Vaillant-Couturier, Arlette Besset, Fernande Alphandéry, Marguerite Monino, V. Pozner, R. Hilsum, D. Lecorre, J. Weinfeld, Irène Strozecka, L. Dolly. — Arch. RGASPI, Moscou, 495/270/9013. — Des cartes d’adhérent de Vaillant-Couturier, du Comité de la IIIe Internationale (1920) et de la SFIC (1921 et 1922), sont reproduites dans Julien Chuzeville, Un court moment révolutionnaire, la création du Parti communiste en France, Libertalia, 2017. — État civil de Paris (XVIe arr.), 1892, Naissances, Acte n°43 ; État civil de Paris (Ve arr.), 1937, Décès, Acte n°1237 (Filae). — Notes de Renaud Poulain-Argiolas.