FRANCOIS Noël, Alexandre

Né le 16 novembre 1923 en Espagne, mort le 12 juillet 1997  ; journaliste ; résistant, militant du Secours populaire français ; militant communiste jusqu’en 1956 puis socialiste.

A Prague en 1968

Noël François est le fils d’un Belge libre-penseur, représentant de commerce en Espagne, également nommé François Noël (Nivelles 1890- Toulouse 1969), et d’une mère basque, Josefa Larrañaga (Saint-Sébastien 1892- Cusset 1962), couturière. Noël François passa son enfance en Espagne à Albacete jusqu’en 1931, où il eut l’occasion de célébrer le 14 avril 1931 l’instauration de la République espagnole.
De 1931 à 1936, après le départ de leur père, le jeune Noël vécut à Saint-Sébastien avec sa mère et sa sœur Dora. Suite au déclenchement de la guerre civile en juillet 1936, les bombardements sur Saint-Sébastien causèrent de graves blessures à la jeune Dora, qui en resta hémiplégique.
En septembre 1936, Noël François, sa soeur, sa mère, se réfugièrent en France avec l’aide du Secours rouge qui se transformait en 1937 en Secours populaire de France.
La famille s’installa dans l’Allier à partir de 1937 ; âgé de treize ans, Noël François fut hébergé à Jaligny-sur-Besbre auprès de Michel Rémondin, électricien et horloger, membre du PCF (et futur maire de Jaligny en 1944-1945). Sous l’égide de ce dernier, Noël François rejoignit la Ligue des Droits de l’Homme à quinze ans, le Parti communiste (“Organisation spéciale”) à seize ans, puis les FTP-MOI à dix-neuf ans. En 1943, à Vichy, il œuvra au Noyautage des administrations publiques (NAP) printemps 1944, il fut arrêté par la Gestapo ; finalement relâché, il rejoignit un maquis dans la forêt de Tronçais. Membre des Corps francs du Général de Gaulle, participa à la libération de Paris avec Henri de Turenne, et contribua à libérer le camp de Drancy. En octobre 1944, il entra au Bataillon Île-de-France sous la direction du général Koenig. Il fit la campagne d’Alsace et d’Allemagne dans la Brigade Fabien (“Groupe tactique de Lorraine”).
La Médaille de la Résistance lui fut attribuée le 16 juin 1945 (JO du 17 juin 1945).

De retour à Paris, Noël François milita à l’Union des jeunesses républicaines de France (UJRF) et en fut le secrétaire pour les 9e, 10e, 11e arrondissements de Paris. Il travailla de 1945 à 1950 comme rédacteur-journaliste pour le journal Châtiment, organe de l’Association nationale des victimes du nazisme, et pour La Défense, organe du Secours populaire français. Il signa sous pseudonymes (N. A. F., Louis Labrosse, Léon Germain..…) différents articles sur les questions internationales concernant notamment l’Espagne, la Grèce, l’Indochine ou le Kurdistan. Ses activités journalistiques et militantes lui permirent de rencontrer un grand nombre de personnalités qui le marquèrent : Madeleine Riffaud, Charles Désirat, Jean Cassou, Pierre Kaldor, Emmanuel Leroy-Ladurie, Fernand Léger, Paul Éluard, Pablo Picasso, Hô Chi Minh, Messali Hadj. Il participa en 1949 au Congrès mondial pour la Paix (Paris) comme interprète franco-espagnol. Il milita au sein du CADI (Centre d’action et de défense des immigrés).
Sa maîtrise des langues comme son goût pour la littérature lui permirent de traduire, en 1950-1951, un roman du Brésilien Jorge Amado, et ainsi que des poèmes de Pablo Neruda, en collaboration avec Louis Aragon.
Son militantisme au Parti communiste français prit fin en 1956 suite au rapport Khrouchtchev et aux évènements de Budapest. Il allait connaître une autre entrée des chars soviétiques dans un pays socialiste, en étant à Prague en août 1968, au moment de l’intervention des troupes du Pacte de Varsovie : il avait rejoint la Tchécoslovaquie pour aider à la reconstruction de la Franc-maçonnerie pendant le Printemps de Prague.
Il était en effet entré au Grand Orient de France en 1964 (vénérable en 1974). En 1972, il adhéra au Parti socialiste, qu’il quitta en 1991 pour protester contre le soutien à la Guerre du Golfe. Toujours défenseur des droits des migrants, il contribua activement à l’association « Solidarité Migrants Rueil » en participant à l’alphabétisation des familles d’origine étrangère.

Diplômé du Conservatoire National des Arts et Métiers en 1954, il eut une carrière d’ingénieur en électrotechnique.
Il eut deux mariages : l’un en décembre 1944 (deux enfants), l’autre en septembre 1975 (deux enfants). Il mourut en 1997, à l’âge de 74 ans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article243987, notice FRANCOIS Noël, Alexandre, version mise en ligne le 25 novembre 2021, dernière modification le 23 janvier 2022.
A Prague en 1968
A Paris en 1967

SOURCES  : Notes biographiques fournies par son fils Alex François. — Mémoire des hommes.

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