GARREAU Alain, Jacques, Christian

Par Alain Dalançon, Jacques Girault

Né le 16 février 1940 à Poitiers (Vienne) ; instituteur puis professeur ; militant jociste puis militant communiste et syndicaliste de la Vienne, secrétaire de la section départementale du SNI-Pegc (1976-1984).

Fils d’un employé à la compagnie des tramways de Poitiers puis dans le bâtiment, sympathisant du colonel de La Rocque avant-guerre, et d’une mère sans profession, catholique pratiquante, qui tous deux devinrent des électeurs communistes après la guerre, Alain Garreau fut élevé comme ses trois frères suivant une éducation traditionnelle. Cependant, à la différence de ses frères aînés qui fréquentèrent l’école libre, il suivit sa scolarité primaire à l’école communale laïque Condorcet, tout en allant au catéchisme et en faisant sa communion solennelle. Il milita de 1954 à 1956 à la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) alors qu’il était élève au collège moderne et technique de la Cathédrale de Poitiers, où il eut pour professeur Ernest Ellinger, dont l’enseignement et la personnalité laissèrent sur lui une influence certaine.

Élève-maître à l’École normale d’instituteurs de Poitiers, bachelier, Alain Garreau commença à enseigner comme instituteur au collège d’enseignement général de Couhé-Vérac puis à celui de Latillé. Syndiqué au Syndicat national des instituteurs dès 1959, alors qu’il était normalien, il fit alors redémarrer avec un autre camarade une cellule des Jeunesses communistes à l’EN et adhéra au Parti communiste français en 1960. Dès 1962, il fut délégué cantonal du SNI.

Après son service militaire effectué en 1962-1963 au 126e Régiment d’Infanterie puis au 57e Régiment d’Infanterie de Brive (Corrèze), où il finit comme caporal-chef mais antimilitariste, Alain Garreau enseigna comme maître de collège d’enseignement général au Groupement d’observation dispersé de Jaunay-Clan. Il devint en 1966 membre du bureau de la section départementale du SNI à majorité « Unité et Action » dirigée par René Bibault et de la commission administrative de la section départementale de la Fédération de l’éducation nationale (FEN), également à majorité « Unité et Action » dirigée par Amédée Nony. À cette époque, jeune instituteur communiste marqué par l’exemple de ces deux camarades et par celui d’Alphonse Bouloux, il bénéficiait d’une grande confiance des dirigeants de son parti. Il était responsable départemental de la diffusion de L’École et la nation, effectua le stage central pour les instituteurs communistes du PCF (26 août-11 octobre 1965) et en 1967, il devint secrétaire de la section de Poitiers-ouest. Cette même année, le 4 février, il épousa uniquement civilement Jeanne Cosset à Tours (Indre-et-Loire), chirurgien-dentiste installée à Châtellerault, avec laquelle il eut deux enfants.

En mai-juin 1968, pour partie en raison de la difficulté des communications, Alain Garreau eut la responsabilité de coordonner l’action des enseignants syndiqués au SNI et à la FEN avec celle des travailleurs à Châtellerault, dans une cité encore ouvrière où la CGT était puissante. En 1970, il devint responsable académique de la commission des PEGC, bien que les trois autres sections départementales de l’académie soient à majorité UID. Mais sa pondération, son ouverture d’esprit et son efficacité pour le traitement des affaires personnelles auprès des services du rectorat en tant que commissaire paritaire, en faisaient un responsable acceptable par les autres sections ; il siégeait en outre dans la commission nationale des PEGC du SNI au titre d’Unité et Action. Devenu PEGC section I, il rejoignit le collège d’enseignement secondaire George-Sand de Châtellerault en 1971, où il termina sa carrière en 2000.

Entré au comité de la fédération communiste en 1968, Alain Garreau ne fut pas renouvelé en 1974 pour se consacrer à ses responsabilités syndicales. Secrétaire adjoint de la section départementale du SNI depuis 1970 avec Joseph Thimonier, il se préparait en effet à succéder à René Bibault qui prit sa retraite en 1976. De cette date à 1984, il exerça donc la responsabilité de secrétaire général de la section départementale du SNI-Pegc, en travaillant étroitement avec la section départementale de la FEN dirigée par Michel Veylit et la section académique du SNES dirigée par Alain Dalançon, sections qui cohabitaient dans la maison syndicale du 16 avenue du parc d’Artillerie à Poitiers et qui organisèrent ensemble un très grand nombre d’actions revendicatives.

En 1980, Alain Garreau reprit des études supérieures d’histoire-géographie par correspondance à l’université de Bordeaux puis à l’université de Poitiers, qui lui permirent d’obtenir sa licence et sa promotion par liste d’aptitude au grade de certifié et donc de se syndiquer au Syndicat national des enseignements de second degré.

Éloigné de Poitiers, désirant également prendre du champ par rapport à une activité syndicale très astreignante et souhaitant laisser la place aux jeunes, Alain Garreau passa donc le témoin de la direction de la section du SNI-Pegc à Jacques Lecoffre. Il poursuivit son militantisme syndical à Châtellerault comme secrétaire de la section de son collège (S1) du SNES et à la section départementale de la Mutuelle générale de l’éducation nationale (MGEN) où il fut élu membre du conseil d’administration durant deux mandats.

Sa retraite prise dans un village tourangeau, Alain Garreau se reconnaissait toujours en 2009 dans le PCF.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article24399, notice GARREAU Alain, Jacques, Christian par Alain Dalançon, Jacques Girault, version mise en ligne le 1er février 2009, dernière modification le 6 janvier 2018.

Par Alain Dalançon, Jacques Girault

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Bulletin des sections du SNI et de la FEN de la Vienne. — Renseignements fournis par l’intéressé.

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