REYNAUD Jean-Claude, Ernest, Émile

Par Renaud Poulain-Argiolas

Né le 10 août 1943 au Teil (Ardèche) ; cheminot ; militant communiste de Miramas (Bouches-du-Rhône) ; syndicaliste CGT puis UFCM-CGT.

Jean-Claude Reynaud

Jean-Claude Reynaud était le fils d’Aimé Reynaud, né à Baix (Ardèche), conducteur de train, et de Reymonde Issartel, née au Teil. L’entourage militant dans lequel il baigna enfant infuença son parcours. Son père, adhérent à la CGT, fut délégué syndical et membre de la cellule communiste des cheminots du Teil. Sa mère avait milité aux Jeunesses communistes de la commune avant la guerre et fut en 1947 trésorière de la Fédération du PCF de l’Ardèche. Bien qu’elle dût limiter son engagement pour des raisons familiales, elle resta active à l’UFF. Son grand-père maternel Émile Issartel fut également un militant communiste et syndicaliste. Jean-Claude Reynaud avait un frère, son cadet de sept ans, qui fit un court passage chez les Jeunesses communistes (JC).

Après avoir obtenu le certificat d’études et un CAP d’ajusteur, il travailla à 17 ans à Montélimar dans un atelier de réparation de machines qui fabriquaient le nougat. Son employeur, un petit artisan nommé Sabatier, avait deux ouvriers et un apprenti. Il y resta jusqu’en 1963, moment de son départ pour l’armée. Il eut la chance d’être appelé après la guerre d’Algérie et au moment où la durée du service national passa de 18 mois à 16. Comme il était mécanicien, il fit une formation de chauffeur à Lunéville (Meurthe-et-Moselle).

Bien qu’il eût donné des coups de main ponctuels aux JC dans le passé, ce fut après son service militaire qu’il rejoignit officiellement le PCF.
En mai 1964, il fut embauché comme ouvrier à la SNCF de Portes-lès-Valence (Drôme) et adhéra à la CGT. De fin 1964 à 1969, il travaillait au Teil.
Il se maria le 5 août 1967 avec Fernande Frappat, qui était alors ouvrière en filature. Ils eurent ensemble deux fils : Didier en 1968 et David en 1969.

Jean-Claude Reynaud fut marqué par l’enthousiasme militant de mai 1968 qu’il vécut en Ardèche. Au Teil, où la CGT était bien implantée, le syndicat multiplia les contacts avec les entreprises "non organisées" qui employaient souvent une main d’oeuvre féminine, réceptive au discours de la centrale, qui monta des syndicats et acquit plus de 30% d’augmentation de salaire.
Son beau-père étant secrétaire de l’UD-CGT de l’Ardèche, il récupérait des tracts au Teil avec sa femme (alors enceinte). Les époux Reynaud faisaient de grandes tournées en Renault 8 dans l’après-midi, traversant tout le sud du département en s’arrêtant pour approvisionner leurs contacts situés à des points stratégiques : Bourg-Saint-Andéol (entreprise Villeroy et Boch), Vallon-pont-d’arc (EDF), les Vans, Villeneuve-de-Berg (Les Basaltes français) jusqu’à l’UL-CGT d’Aubenas.

De 1969 à 1973, il travailla en gare d’Avignon. Sa femme arrêta un temps de travailler pour s’occuper de leurs enfants. Muté en 1973 à Miramas (Bouches-du-Rhône), il y devint chef d’équipe à l’entretien des wagons. Il fut affecté à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) de 1983 à 1985. Il avait une chambre sur place et rentrait à Miramas le week-end. A son retour dans les Bouches-du-Rhône il fut nommé contremaître.

Comme il avait suivi une formation CHSCT vers 1982-1983 à Aix-en-Provence, il fut élu secrétaire de ce comité au service de l’entretien de la gare de Miramas vers 1986. La structure venait de se scinder en deux (dépôt et entretien). André Cazalis, qui était le secrétaire d’avant la séparation, continua à assumer la responsabilité du CHSCT du dépôt. Jean-Claude Reynaud conserva cette fonction jusqu’à son accession au statut de cadre en 1995.

Il prit part à la grande grève de l’hiver 1986-1987, lors de laquelle les femmes de cheminots de Miramas se distinguèrent en créant un comité de soutien très actif. Les Miramasséens furent particulièrement remarqués lors des rassemblements de Marseille, présents en nombre dans les manifestations jusqu’au siège de la Direction régionale de la SNCF.

Jean-Claude Reynaud fut un temps collecteur du PCF dans son service, la cellule François Billoux (Dominique Pédinielli en était le secrétaire). Il fut également trésorier local du syndicat UFCM-CGT durant plusieurs années.
Il acheva sa carrière comme cadre à la direction régionale de Marseille de 1996 à 1998.
Sur le plan régional, il fut responsable du "GTN matériel" (Groupe technique national matériel) de la CGT des cheminots des années 1980 à son départ à la retraite. Il y était question de revendications techniques spécifiques à la fonction qu’il devait faire remonter au niveau national. Il effectua également un mandat au CE de la région PACA.

Après son départ à la retraite en 1998, il devint trésorier de l’association de retraités Vivre notre temps à Miramas, une fonction qu’il occupait encore en 2021.

La femme de Jean-Claude Reynaud, Fernande Reynaud, milita au PCF et à l’UFF (avant que l’association ne devienne Femmes solidaires). Elle travailla comme assistante maternelle quand le couple s’installa à Miramas. En 2021, elle était conseillère municipale communiste dans la municipalité Vigouroux, élue depuis 2014, et secrétaire de l’association Vivre notre temps.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article243990, notice REYNAUD Jean-Claude, Ernest, Émile par Renaud Poulain-Argiolas, version mise en ligne le 5 décembre 2021, dernière modification le 30 novembre 2021.

Par Renaud Poulain-Argiolas

Jean-Claude Reynaud
Formation CHSCT à Aix-en-Provence, vers 1982-1983. De droite à gauche (rang du bas) : Jean-Claude Reynaud est le troisième, André Cazalis le deuxième.
Manifestation à Marseille, janvier 1987. Jean-Claude Reynaud marche devant le cortège des femmes de cheminots de Miramas (il porte des lunettes de soleil).

SOURCE : Témoignage et archives de l’intéressé (novembre 2021).

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