TRIPAULT Lucien, Robert [écrit aussi TREPAULT]

Par Dominique Tantin, Laurent Battut

Né le 29 septembre 1925 à Brumath (Bas-Rhin), mort en action le 31 juillet 1944 à Neuvic (Corrèze) ; coursier ; résistant de l’Armée secrète (AS) et des Forces françaises combattantes (FFC).

Lucien Tripault était le fils de Léon et de son épouse Marie-Thérèse née Jung. Il était légalement domicilié à Nancy, 18 rue Notre-Dame-des-Anges (Meurthe-et-Moselle).
Fuyant l’Alsace annexée de facto par le IIIe Reich, Lucien Tripault trouva refuge en Corrèze où il rejoignit les rangs des maquisards de la 1ère compagnie de la Demi-Brigade de l’AS de Haute-Corrèze et du réseau Thermopyles des FFC. Il fut tué au combat à Neuvic le 31 juillet 1944 dans les circonstances suivantes.
En 1944, en réaction au débarquement allié de Normandie le 6 juin et aux rassemblements de milliers de maquisards sur différents réduits en Auvergne, l’occupant allemand avait dépêché une brigade « anti-maquis » portant le nom du général qui la commandait, Jesser. Cette brigade arriva en Auvergne à partir du 6 juin et porta un rude coup à la résistance auvergnate lors des combats « ouverts » au Mont-Mouchet et à la Truyère. Elle entreprit entre le 9 juillet et le 31 juillet des opérations importantes de ratissage dans l’ouest du Puy-de-Dôme, la Haute-Corrèze et la Creuse.
Le 31 juillet, ayant selon toute vraisemblance considéré le village de Neuvic comme un centre important de la Résistance corrézienne, des éléments de la brigade Jesser cernèrent ce village. Au petit matin, les fantassins allemands en approche de Neuvic tombèrent sur des maquisards de la 1ère compagnie de la demi-brigade de Haute-Corrèze et un combat s’engagea, aboutissant à des tués dans les deux camps. Côté maquis, tombèrent Isaak Lewine, juif polonais, Jean Koncz, juif hongrois et Leib Russek, juif russe [Pologne annexée] (tous trois avaient accompli la campagne 1939-1940 contre l’Allemagne au sein de la Légion Etrangère comme engagés volontaires), ainsi que Lucien Tripault (écrit aussi Trepault). C’est également au cours de ce combat que furent faits prisonniers deux maquisards juifs polonais : Icek Kohn et Zysja Gerstenzang ainsi que Georges Moneger et Antoine Roh.
Le matin du 1er août 1944, deux autres prisonniers, Joseph Lakusse pris à Meymac et Wladimir « Timo » Wawileiczinko pris à Saint-Rémy les jours précédents, furent joints aux quatre prisonniers capturés à Neuvic. Le matin du 1er août, ils passèrent tous les six devant un simulacre de tribunal expéditif lors duquel ils furent vraisemblablement condamnés à mort. Ils furent exécutés le 1er août 1944 à Bourg-Lastic (Puy-de-Dôme).
Lucien Tripault obtint la mention Mort pour la France (10 mai 1946) et fut homologué FFI-FFC. À Neuvic, son nom est inscrit sur le monument aux Morts et sur le monument commémoratif aux Résistants et Maquisards.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article244003, notice TRIPAULT Lucien, Robert [écrit aussi TREPAULT] par Dominique Tantin, Laurent Battut, version mise en ligne le 26 novembre 2021, dernière modification le 4 avril 2022.

Par Dominique Tantin, Laurent Battut

SOURCES : Service historique de la Défense, Caen, AVCC, AC 21 P 162863 et Vincennes GR 16 P 578366 (nc). Il existe aussi un dossier à son nom (orthographié Tripault) à Caen au titre des victimes civiles : AC 21 P 403623 (nc) — Maquis de Corrèze, 150 combattants et témoins, Paris, Éditions Sociales, 1975, p. 529. — Marcel Barbanceys, Louis Le Moigne, Sédentaires, réfractaires et maquisards, L’armée secrète en Haute-Corrèze, 1942-1944, en ligne. — Mémoire des Hommes. — MémorialGenWeb. — Acte de décès, mairie de Neuvic.

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