GARREAU René, Henri, Louis

Par Jacques Girault, Claude de Nardi

Né le 27 février 1920 à Viglain (Loiret), mort le 26 mars 1988 à Orléans (Loiret) ; instituteur ; résistant ; militant syndicaliste du SNI et de la FEN ; militant des organisations laïques ; militant socialiste du Loiret.

Fils d’un boulanger devenu cafetier, René Garreau, élève du cours complémentaire de Gien, entra à l’École normale d’instituteurs d’Orléans en 1936. Nommé au cours complémentaire de Châteauneuf-sur-Loire, il commença à la Faculté des Sciences de Paris des études de physique interrompues par la guerre.

Militant du Syndicat national des instituteurs, proche de Jean Zay qu’il avait connu aux Jeunesses laïques républicaines, René Garreau entra dans la Résistance. Le 18 décembre 1943, au moment d’être arrêté dans sa classe, il réussit à s’enfuir.

À la Libération, il reprit son poste au cours complémentaire de Châteauneuf-sur-Loire et y resta jusqu’à sa retraite en 1974. Il créa l’Union Sportive Castelneuvième et anima l’association sportive du cours complémentaire.

René Garreau se maria en décembre 1947 à Châteauneuf-sur-Loire avec une institutrice, originaire du Gâtinais. Le couple eut trois enfants.

Membre du Syndicat national des instituteurs, il entra au conseil syndical de la section départementale, puis au bureau. Trésorier général en 1948-1949, il fut élu secrétaire général en 1949 et le resta jusqu’en 1974. Il participa à toutes les réunions des instances nationales et y prit souvent la parole. Par exemple, lors de la réunion du conseil national, le 27 décembre 1949, il proposa que l’on affecte les sommes prélevées sur les grévistes à la reconstruction des écoles sinistrées. Lors de la réunion de cette instance, le 4 avril 1950, il intervint dans la discussion du rapport du secrétaire général et affirma, qu’en cas de grève, il ne fallait pas répondre à l’administration. Il fut assesseur lors de la réunion du conseil national, le 17 juillet 1950. Invoquant l’exemple du Loiret, il proposait que l’éducation physique dans les cours complémentaires soit assurée par des instituteurs brevetés itinérants. Dans ses interventions, il assurait la majorité de son soutien et critiquait souvent les minoritaires de la FEN-CGT, indiquant par exemple au congrès de Saint-Malo, le 19 juillet 1951, « il ne faut pas hésiter à prévoir des sanctions pouvant aller jusqu’à l’exclusion contre ceux, qui dans l’avenir, manqueraient à la discipline ». Lors du congrès de Bordeaux, le 21 juillet 1955, il apportait son soutien au rapport moral présenté par la direction du SNI. Il se montrait dans ses interventions fervent défenseur de la laïcité, notamment par la création d’organisations laïques en province avec obligation de délivrer une carte d’adhésion. Au congrès national de 1957, il faisait partie de la commission des résolutions et fut assesseur de la séance du 18 juillet consacrée à la discussion du rapport moral.

De 1969 à 1975, René Garreau fut secrétaire de la structure académique du SNI-PEGC. Dans le même temps, il participa au bureau de la section départementale de la Fédération de l’Éducation nationale dont il fut le secrétaire en 1966-1967. Il fut suppléant de la commission administrative nationale de la FEN de 1965 à 1967, élu sur la liste « autonome » puis titulaire sur la liste UID, de 1969 à 1975

Dès 1951, il participa à la création du Comité départemental d’action laïque et en fut le secrétaire pendant quinze ans. En 1951, il proposa de réaliser une librairie coopérative, qui avec l’aide de René Pifeaux* devint la « Coop du Livre » à Orléans.

En 1963, René Garreau créa l’Association départementale pour le transport des élèves de l’enseignement public dont il fut l’animateur jusqu’en 1987 et l’administrateur national en 1975.

Il fut membre des conseils d’administration de la Fédération des œuvres laïques (FOL), des sections départementales de la Mutuelle générale de l’Éducation nationale, de la Mutuelle assurance éléves ,de l’Autonome de solidarité, de l’Œuvre universitaire, de la Fédération des conseils de parents d’élèves. Retraité, syndiqué, il fut administrateur départemental de la Fédération générale des retraités. . Délégué départemental de l’Éducation nationale de 1972 à 1986, il écrivait des articles dans le bulletin des DDEN.

René Garreau militait au Parti socialiste SFIO puis au nouveau Parti socialiste qu’il quitta au milieu des années 1970. Il fut élu conseiller municipal de Châteauneuf-sur-Loire à la Libération, puis invalidé.

René Garreau fut initié en 1956 dans la loge Etienne Dolet d’Orléans du Grand Orient de France où il resta jusqu’à son décès. Il adhéra pendant quelques années à la Ligue des droits de l’Homme et à l’Union Rationaliste.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article24401, notice GARREAU René, Henri, Louis par Jacques Girault, Claude de Nardi , version mise en ligne le 1er février 2009, dernière modification le 25 janvier 2022.

Par Jacques Girault, Claude de Nardi

SOURCES : Archives syndicales. — Presse syndicale. — Renseignements fournis par l’intéressé à J. Girault (1975) et par sa veuve à C. de Nardi. - Notice par C. de Nardi dans le cadre du Centre Henri Aigueperse (UNSA-Éducation). — Notes de Luc Bentz et de François Printanier.

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