CORNEC René

Par Daniel Grason

Né le 9 juin 1901 à Montreuil-sous-Bois (Seine, Seine-Saint-Denis), mort le 17 juin 1945 à Jupilles arrondissement du Mans (Sarthe) ; commissaire de police de Clichy-la-Garenne (Seine, Hauts-de-Seine) ; résistant ; incarcéré à Fresnes (Seine, Val-de-Marne).

Fils de Sébastien, vingt-trois ans et de Jeanne Quelier, vingt ans, René Cornec épousa le 13 mai 1927 Julia René Morançais le 16 mai 1927 en mairie de Montreuil-sous-Bois (Seine, Seine-Saint-Denis). Dès 1940, il ralentissait l’activité répressive contre celles et ceux qui distribuaient des tracts, ce qui lui valut une remarque verbale du Préfet de police Marchand : « Vous, Cornec, vous ne me ferez pas croire qu’à Clichy, il n’y a plus de communistes ».
Dès juillet 1940, il couvrait l’activité résistante d’Albert Dhalenne et de ses compagnons en résistance : Émile Gaget, Herman Chaît et Pierre Filliol.
Il fit part qu’en 1941 alors qu’Arthur Airaud avait été libéré du camp d’internement de Fort Barraux dans l’Isère, il perquisitionna sur ordre son domicile : « J’avais reçu de la Direction des Renseignements généraux, l’ordre de perquisitionner chez lui. Il était absent. Madame Airaud me reçut. Je découvris des imprimés et documents qui me permettait de le faire appréhender mais je remis les dits documents et imprimés à madame Airaud qui les détruisit ».
Un résistant de Clichy Richard Pannier a été arrêté le 27 juin 1941 à six heures du matin par deux inspecteurs du commissariat de Clichy. Sa veuve témoigna le 9 février 1945, son mari était un militant communiste, arrêté, emmené au commissariat de Clichy, il n’avait pas « fait l’objet de sévices ».
Le docteur Epstein lieutenant-colonel de réserve, juif devait être interpellé. Le commissaire René Cornec le prévint. Il partit se réfugier en zone libre. Il procura des cartes d’identités à deux officiers de la marine évadés. Il en fit de même avec le docteur Weiler de Clichy. Il étouffa d’autres affaires.
En septembre 1941, le commissaire René Cornec a été muté dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Le 9 octobre 1941, il fut arrêté par les allemands. Il a été emprisonné à Fresnes dans le quartier allemand. Il fut incarcéré dans différentes prisons en Allemagne : Cologne, Dusseldorf, Trèves, Hagen et au camp de Hinzert.
Le 16 août 1942 il était de retour en France, il reprenait son activité résistante.
Suspendu de ses fonctions à la fin juin 1944, le commissaire Cornec écrivit le 15 octobre au Préfet de police : « On me reproche notamment d’avoir arrêté des patriotes, accusation infamante qui atteint mon honneur et dont je n’aurai pensé avoir un jour l’humiliation et devoir me défendre. N’ai-je pas, dans une lutte sourde et continue livrée à l’occupant fait tout le possible, n’hésitant pas à sortir de la légalité pour favoriser et aider les résistants ? Et n’ai-je pas moi-même été pendant de longs mois incarcéré et déporté pour avoir pensé et agi en Français ».
« Il se peut que certains actes du fonctionnaire d’autorité dont j’étais ait été parfois dictés non par mon sentiment personnel qui m’aurait commandé de ne pas les accomplir, mais dans l’intérêt général et la nécessité de tenir jusqu’au bout de la délivrance. Mais je proteste hautement contre les accusations portées contre moi et je prends respectueusement la liberté d’en appeler à votre esprit de justice ».
En octobre 1944, Arthur Airaud devenu Préfet de police exigea la suspension de René Cornec, une décision injuste, prise sans discernement.
René Cornec a été homologué au titre de la Résistance intérieure française (RIF), et Interné résistant. Directeur adjoint, il a été décoré de la Légion d’honneur. Il mourut le 17 juin 1945 à l’âge de 45 ans, à la suite des mauvais traitements. Étienne Fajon, député communiste intervint en 1948 pour qu’une pension soit attribuée à la veuve de René Cornec.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article244054, notice CORNEC René par Daniel Grason, version mise en ligne le 29 novembre 2021, dernière modification le 29 novembre 2021.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. KB 26. – Bureau Résistance GR 16 P 142843. – État civil AD Seine-Saint-Denis acte n° 319.

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