Par Olivier Dedieu, René Lemarquis
Né le 28 mars 1905 à Cette (aujourd’hui Sète), mort le 29 août 1973 à Montpellier (Hérault) ; secrétaire général de la Fédération unitaire de l’Enseignement en 1935 puis responsable de la tendance École émancipée après l’unification ; signataire avec Bonissel de la motion d’orientation du SNI en 1948 (motion Bonissel-Valière).
Fils d’Henri Valière, un cultivateur (selon l’état civil), un journalier selon son dossier administratif d’enseignant, ou un ouvrier d’usine (selon L’École émancipée de 1975), Marcel Valière fut admis à l’École normale d’instituteurs de Montpellier en 1921 après avoir été élève de cours complémentaire. Après son service militaire au cours duquel il refusa de suivre les EOR, il retrouva son poste d’instituteur et devint un militant actif du syndicat unitaire de l’Enseignement de l’Hérault, sur le plan local puis sur le plan national.
En poste à Montbazin de 1924 à 1925, à Soumont en 1925, il fut nommé à Valmascle de 1926 à 1927, à Murviel de 1927 à 1930, à Fabrègues de 1930 à 1938 avant d’être nommé directeur d’école à Roujan de 1938 à 1941. Durant cette période, il sollicita un poste en Orient si l’on en croit une demande de renseignements de la mission laïque française de 1927 versée à son dossier administratif. Marcel Valière était alors diversement apprécié par ses supérieurs hiérarchiques. Si en 1927 l’inspecteur d’Académie juge sa conduite irréprochable et « une valeur intellectuelle au-dessus de la moyenne », en 1930, son inspecteur primaire nota, suite à un conflit avec le directeur de l’école de Murviel que Marcel Valière était « de cette catégorie de jeunes instituteurs qui ne peuvent pas sentir le directeur, uniquement parce que c’est le directeur … ».
En 1932, au congrès de Bordeaux de la FUE, Marcel Valière fut élu membre du conseil fédéral au nom de la majorité fédérale opposée à la direction nationale de la CGTU. En août 1934 au congrès de Montpellier il devint secrétaire corporatif et, en août 1935, fut, au congrès d’Angers, désigné comme secrétaire général de la Fédération succédant à Jean Salducci. Il devait être, d’ailleurs, le dernier secrétaire de la FUE puisque, le 27 décembre 1935, il présida avec André Delmas, représentant de la Fédération générale de l’Enseignement (CGT), le congrès de Paris qui vit la fusion des deux organisations d’enseignants.
Marcel Valière avait exposé les mois précédents sa conception de la réunification. Le 23 septembre 1935, représentant la Fédération unitaire au congrès de la FGE, il avait insisté sur les questions de structure : adhésion directe de toutes les catégories du personnel enseignant à chaque syndicat départemental (des commissions spéciales pouvant étudier les revendications particulières), un seul congrès annuel de tous les syndicats, libertés d’opinion et d’expression, lesquelles impliquent le droit de tendance avec représentation proportionnelle dans les organismes de contrôle. Du 24 au 27 septembre il avait conduit la délégation de la fédération au congrès de la CGTU à Issy-les-Moulineaux. Devant des congressistes hostiles, il répondit, au nom de « la petite secte rageuse et impuissante » (ainsi que Benoît Frachon qualifiait son organisation !) en mettant en garde contre le Front populaire qui « avec les Daladier et Frot ne peut que préparer l’avènement du fascisme par suite de la désillusion qui s’emparera des masses lorsque le gouvernement qu’il aura porté au pouvoir sombrera dans l’impuissance et la faillite ». Et il précisa : « Le Front populaire que veut notre fédération devra par l’action directe et la grève générale lutter efficacement contre le fascisme, les décrets-lois (...) la guerre et l’union sacrée ».
Après la fusion Marcel Valière se consacra à son activité militante au sein de la section du SNI de l’Hérault dont il fut secrétaire adjoint de 1938 à la guerre. Il écrivit des articles pour L’École émancipée, la revue de l’ex-FUE qui, par décision prise dans une réunion de Pâques 1936 à Paris, continuait de paraître en tant qu’organe de la tendance syndicaliste révolutionnaire des enseignants. Valière avait été, en effet, chargé d’animer la tendance qui, en plus des anciens membres de la majorité fédérale comprenait des militants de la Ligue syndicaliste et des jeunes de la FGE jusque-là inorganisés. Il allait faire preuve d’une activité intense d’organisation et d’information des groupes École émancipée et d’élaboration de la tactique dans la nouvelle fédération. La tâche était difficile dans la mesure où, si la liberté d’expression y existait, le droit de tendance n’était pas statutairement reconnu. Ainsi Valière fut-il violemment critiqué dans L’École libératrice du 29 mai 1937 par l’ex-confédéré Vives qui le qualifia de « démolisseur du SNI », mais cette colère ne s’abattait pas, riposta l’intéressé, sur ceux des autres tendances qui écrivent dans La Vie ouvrière (ex-CGTU) ou dans Syndicats (où écrivait Delmas, le secrétaire général du SNI). Il revint sur cette question le 4 août 1938 au congrès du SNI en précisant la différence entre tendances et fractions politiques.
Ses articles de L’École émancipée de cette période portaient évidemment sur les problèmes du Front populaire dont il distinguait deux aspects : « La vague ouvrière de mai-juin 1936 avec toutes ses conquêtes et l’alliance électorale PC-PS-Radicaux dans laquelle ces derniers sont les arbitres » et qui risque d’aboutir « à une duperie monumentale dont les masses laborieuses encore une fois feront les frais ». (L’École émancipée. du 17 mai 1936). Marcel Valière dénonça vigoureusement la contre-offensive de la bourgeoisie contre le pouvoir d’achat par la hausse des prix, contre les 40 heures et, point culminant, les décrets-lois Daladier de novembre 1938. Valière sera l’un des rares instituteurs de l’Hérault à suivre le mot d’ordre de grève du 30 novembre. La lutte contre le stalinisme et la guerre tint une place prépondérante dans ces années d’avant-guerre. Dans L’École libératrice du 20 février 1937, Valière dénonça « le Thermidor sanglant » de Moscou avec ses procès préfabriqués et les assassinats des meilleurs artisans d’octobre 1917 : « La justice stalinienne se révèle aussi barbare et plus hypocrite que la justice hitlérienne ». Il appela au secours des révolutionnaires espagnols de la CNT et du POUM et s’éleva contre l’assassinat d’Andres Nin par le NKVD (L’École émancipée, 3 octobre 1937).
Sur la question de la guerre, Valière continua la polémique commencée, en compagnie d’Henri Féraud, dès avril 1935 contre les thèses communistes alors défendues par Pierre Hentges, dans L’École émancipée. Il défendait toujours les points de vue de refus de la défense nationale d’un pays capitaliste quelles que soient les alliances de ce pays. Au moment de Munich, Valière se trouva parmi ceux qu’on peut appeler les « pacifistes révolutionnaires », organisés dès le 5 juin 1938 avec d’autres « syndicalistes lutte de classe », qui marquaient leurs divergences avec les pacifistes intégraux « partisans de la politique de paix » de Daladier au sein du CSACG réuni le 25 septembre. Le camarade de Valière, Gilbert Serret fut le porte parole de ce courant au 25e congrès CGT de Nantes (novembre 1938). Leur motion sur la paix et la guerre recueillit 76 voix soit 0,3 % des mandats (celle sur l’indépendance syndicale en obtenait 121 soit 0,5 %).
Marcel Valière mobilisé quatre jours après la déclaration de guerre fut brigadier dans le 42e régiment d’artillerie coloniale et se retrouva sur la ligne Maginot. Fait prisonnier le 22 juin1940, conduit à Baccarat, il s’évada en juillet avant son transfert en Allemagne et reprit son poste de directeur d’école à Roujan. En 1941, l’administration le déplaça d’office à Celleneuve dans une école de la banlieue de Montpellier pour avoir reconstitué l’amicale laïque du village. De 1942 à 1943, il fut nommé à Montpellier. De Pâques 1941 à septembre 1944, il appartint à un mouvement de résistance qui publiait L’Insurgé. Membre du comité régional Languedoc-Roussillon, il diffusa le journal dans la région. En août 1943 plusieurs camarades ayant été arrêtés, ayant lui-même participé à l’évasion de trois résistants de la prison militaire allemande de Montpellier, il demanda un congé pour convenance personnelle et dut quitter l’enseignement pour échapper aux recherches de la Gestapo. Il devint alors inspecteur d’assurances à la Compagnie « La Protectrice », parcourant les routes à bicyclette et, grâce aux contacts maintenus, participa à la constitution du SNI clandestin. Il fut de nouveau mobilisé de mars à septembre 1945 comme officier chargé du rapatriement des prisonniers à Orsay comme directeur adjoint puis à Vannes.
Après la guerre, Marcel Valière reprit son activité militante comme secrétaire de la section du SNI de l’Hérault. Il fut désigné à la Libération membre du bureau national puis, après 1946, pour représenter la tendance École émancipée, la proportionnelle ayant été décidée en 1946. Il fut nommé secrétaire de la commission d’éducation sociale et désigné, le 5 mai 1946, pour représenter le SNI au Conseil supérieur de l’enseignement primaire. Lors de la réunion du conseil national du SNI, le 18 juillet 1945, il fut le rapporteur sur la question des rapports avec les organisations syndicales centrales. Lors de la réunion du bureau national, le 7 février 1946, pour appuyer la motion déposée par son camarade Paul Duthel qui fut repoussée, estimant que la CGT devait se désolidariser de la politique gouvernementale, il expliqua que la solution à la crise « sera apportée par des compressions des marges bénéficiaires des producteurs, par le maintien des traitements et salaires […] en étroit rapport avec le coût de la vie ». Il concluait son intervention en jugeant que la politique du gouvernement touchait surtout « la classe ouvrière et les fonctionnaires ». Les militants du bureau national lui confièrent la présentation du rapport sur « le rôle social de l’instituteur » pour le prochain congrès national. Lors du congrès de Grenoble, le 27 juillet 1946, il présenta le rapport sur la modification des statuts et le projet d’élection du bureau national à la représentation proportionnelle qui fut voté par 715 mandats contre 548 et 27 abstentions. Lors de la réunion du BN du 6 février 1947, il présenta, avec Duthel, une motion sur les traitements critiquant les positions de l’Union générale des fédérations de fonctionnaires et son « manque d’énergie » et menaçant de grève générale. La motion ne recueillit que deux voix. Il fut élu membre du BN lors de la réunion du conseil national, le 28 décembre 1947. En novembre 1948, il figura en douzième position sur la liste du SNI, qui fut élue, pour siéger à la commission administrative centrale.
Hostile à la rééligibilité illimitée, il quitta le BN en 1952, se consacrant à la continuité de la revue. Par la suite, il continua à militer dans le SNI. Par exemple il figura en troisième position sur la « liste des Amis de l’École émancipée » lors de l’élection du 26 décembre1956. Lors du congrès national du SNI, le 20 juillet 1957, il intervint dans le débat sur l’orientation syndicale pour défendre les positions de sa tendance.
Le SNI faisant alors partie de la CGT, il eut à intervenir dans des congrès nationaux de la CGT entre 1945 et 1948. En avril 1946 lors du 1er congrès de la CGT reconstituée (26e congrès confédéral) au nom de la tendance révolutionnaire « Front ouvrier », il fit, malgré de vives interruptions, une intervention retentissante en réponse au rapport d’activité de Benoît Frachon. « On a vu, déclara-t-il, la CGT s’endormir dans l’euphorie patriotique, sacrifier ses intérêts profonds à l’unanimité nationale, collaborer au sein du CNR avec des hommes et des partis qui avaient pour dessein moins d’abattre le fascisme que d’instaurer un pouvoir personnel et de replâtrer l’édifice capitaliste ». Il s’éleva contre le blocage des salaires et la politique du « produire d’abord ». Si, par opportunisme anticommuniste, certains ex-confédérés, devenus Force ouvrière, parurent tactiquement approuver Marcel Valière ils se retrouvèrent d’accord avec leurs ennemis pour repousser le projet de Manifeste qu’il proposa sur la nécessité, pour le maintien de l’unité, de la démocratie syndicale, les valeurs défendues par les partisans de Frachon et ceux de Jouhaux étant alors fort proches. L’amalgame alors asséné, et qui est encore parfois utilisé, entre le « trotskyste » Valière (ce qu’il n’était pas vraiment) et les partisans de Force ouvrière n’était donc pas justifié (Annie Lacroix, Le Mouvement social, n° 151, p. 101).
Le projet de Manifeste allait d’ailleurs apparaître prémonitoire. La décision de la Conférence Force ouvrière des 18-19 décembre 1947 décidant de rompre avec la CGT eut des conséquences graves pour les syndicats d’enseignants. La position et les opinions de Marcel Valière allaient jouer un rôle déterminant dans la « nouvelle naissance » de la FEN. La correspondance avec Vidalenche, alors responsable national de la tendance École émancipée, les précisions apportées par écrit en 1969 à Marcel Pennetier nous permettent de reconstituer les événements. Le 13 décembre 1947 (six jours avant la décision de FO) il écrivait : « Je n’ai pas encore de position définitivement arrêtée... Il me semble que nous ne pouvons pas avoir d’autre position que la suivante : être farouchement unitaires et nous élever en toute occasion contre ceux qui envisagent froidement la scission (certains réformistes) et contre ceux (staliniens) qui ont par leur pratique empoisonné l’atmosphère syndicale... Sauvegarder l’unité... Si scission, pas de reconstitution d’une Fédération autonome. Tout faire pour que le SN ne se coupe de la classe ouvrière et reste par conséquent à la CGT la plus nombreuse, celle de Frachon probablement. Si le SN rompt avec la CGT-Frachon rester malgré tout, sans enthousiasme au SN. ». Le 2 décembre il effectua un séjour à Paris pour des réunions MGEN, BN et CN du SNI, Amis de L’École émancipée. Il recueillit les avis de ses camarades de tendance.
Le 24 la rupture des deux confédérations étant consommée, Marcel Valière résumait l’opinion de ses amis : en principe maintien à la CGT avec demande de congrès démocratiques extraordinaires appelés à se prononcer sur l’unité. Il défendit ces positions au conseil national du SNI des 28-29 décembre qui décida un congrès extraordinaire pour Pâques 1948. Dans la discussion préparatoire, Marcel Valière publia dans L’École libératrice du 12 février 1948 un article "Le problème de la scission. Pour l’autonomie du SNI et de la FEN", dans lequel, après avoir rappelé les origines de la scission (entre autres : le rôle de briseurs de grèves aussi bien des amis de Frachon que de ceux de Léon Jouhaux, l’absence de démocratie syndicale), il présenta l’autonomie comme moyen le plus favorable pour ressouder l’unité ouvrière en permettant au SNI (et à la FEN) d’être entendu des deux centrales. Il répéta que la scission était un crime et qu’il fallait reconstruire une CGT unique habitable par tous les courants ce qui impliquait la représentation proportionnelle des tendances et leur libre expression, le non cumul des mandats politiques et syndicaux et la non rééligibilité indéfinie des permanents. Un projet de motion d’orientation préparé par Henri Vidalenche* (après consultation de militants tels que Maurice Dommanget, Jean Aulas, Louis Bouët et Barielle Bouët, Hélène Bernard, Jacques Gallienne, Raymond Guilloré, Marcel Pennetier, etc, fut adopté sur la proposition de Marcel Valière par le conseil syndical de l’Hérault du 26 février et présenté dans L’École libératrice du 11 mars pour le congrès. Les majoritaires (Henri Aigueperse, René Bonissel), après hésitation, s’étaient décidés aussi à l’autonomie craignant une désyndicalisation massive si la fédération passait à la CGT-FO et une moindre représentativité en l’absence des « cégétistes ». Le 22 mars 1948, au congrès de la Maison de la Chimie, ils proposèrent une commission en vue d’une synthèse avec la motion École émancipée qui servit de base à la discussion. Valière lut très lentement le texte qui fit pratiquement l’unanimité de la Commission, Bonissel se contentant de l’intégration de quelques éléments de la motion des majoritaires. Selon Marcel Valière, le lendemain matin Aigueperse « savonna les oreilles de Bonissel parce qu’il avait tout lâché la veille » ; c’est à tort, ajoutait-il, « qu’on appelle ce texte la motion Bonissel-Valière. En réalité c’est une motion Majo-É.É. ; 1/10e Majo, 9/10e É.É. ». Cette motion fut adoptée par 921 mandats contre 330 et 59 abstentions. L’autonomie avait été adoptée par 1 078 mandats contre 253 et 39 abstentions.
Hostile à la rééligibilité illimitée, Marcel Valière quitta le BN en 1952, se consacrant à la continuité de la revue. Par la suite, il continua à militer dans le SNI. Par exemple il figura en troisième position sur la « liste des Amis de l’École émancipée » lors de l’élection du comité national, le 26 décembre1956. Lors du congrès national du SNI, le 20 juillet 1957, il intervint dans le débat sur l’orientation syndicale pour défendre les positions de sa tendance.
Bien que retraité, Marcel Valière eut encore à résoudre une crise interne à la tendance. Né de ce qui fut appelé "l’acte de Lille" au Congrès national du SNI de 1964, le conflit opposa dans l’École émancipée des membres de l’Organisation communiste internationaliste (voir Pierre Lambert*) aux autres membres de la tendance. Valière se donna un an d’août 1968 à août 1969 pour trouver une solution. Sans entrer dans les causes et péripéties du conflit, notons que Marcel Valière dans une lettre à Paul Duthel (un des responsables de l’École émancipée, membre de l’OCI) précisa une fois de plus ce que, selon lui, devaient être de vrais rapports entre un parti politique et une organisation syndicale et tenta de faire comprendre la nécessité d’une vraie démocratie aux minoritaires. Quand ces derniers créèrent des groupes syndicaux concurrents, Valière diffusa en avril 1969 un texte affirmant l’incompatibilité entre l’appartenance à L’École émancipée et la participation à ces groupements. Cette crise de 1964-1969 fut pour lui l’occasion de définir les notions de tendances, fractions, indépendance syndicale, rôle des partis ouvriers, etc. Il reprit un temps (1969-1971) un rôle actif à la tête de l’École émancipée et l’équipe de l’Hérault fut « équipe responsable » en 1969.
Marcel Valière, également militant mutualiste, créa la section de l’Hérault de la MGEN dont il fut le directeur de 1947 à 1961 puis président de 1961 à 1973. Lors de la constitution du conseil d’administration national provisoire de la Mutuelle, le 8 décembre 1946, les membres furent répartis par moitiés entre amicalistes et mutualistes. Puis lors de la première assemblée générale, en juillet 1947, fut constitué le conseil d’administration définitif où figurèrent des membres de sections départementales, dont Valière. Administrateur national de la MGEN de 1946 à 1967, Marcel Valière participa aux commissions suivantes : Surveillance, sections départementales, soins coûteux, statuts, 3 H 973.
Après avoir été réintégré dans l’Éducation nationale en juillet 1944 et nommé à l’école Louis Blanc de Montpellier jusqu’en 1947, fut détaché de cette date jusqu’en 1960 à la MGEN. Il ne retrouvera l’enseignement que de 1960 à 1961 comme directeur de l’école de Lunel. Le président de la MGEN, Denis Forestier, qui avait été secrétaire général du SNI et son adversaire de tendance, salua sa mémoire : « Ses jugements tranchés reposaient sur une analyse conséquente avec sa formation doctrinale. Ses amis de tendance, tous ses amis, même ceux qui ne partageaient pas ses idées, lui portaient un respect certain... Et c’est sans nul doute la grandeur de ce militant que d’avoir su toujours, sans concession aucune sur le plan idéologique, forcer l’estime et gagner l’amitié ».
Par Olivier Dedieu, René Lemarquis
SOURCES : H. Féraud et H. Vidalenche, Notre ami Marcel Valière, supplément au n° 8 de L’École émancipée, février 1975. — François Bernard, Louis Bouët, Maurice Dommanget, Gilbert Serret, Le Syndicalisme dans l’enseignement, Histoire de la Fédération de l’enseignement des origines à 1935. Présentation et notes de Pierre Broué, 3 vol., Institut d’études politiques, Grenoble. — Revues citées. — Bulletin de la MGEN, n° 19, 4e trimestre 1973. — Lettre de Marcel Valière à Marcel Pennetier, 12 février 1969. — J. Kergoat, La France du Front Populaire, La Découverte, 1986. — Notes de René Crozet, de Jacques Girault, d’André Lainé, de Loïc Le Bars, de Jean Maitron, de Jean Sagnes.