Par Claude Pennetier
Née le 27 janvier 1895 à Caen (Calvados), morte le 14 octobre 1990 à Fréjus (Var) ; institutrice ; communiste puis oppositionnelle ; syndicaliste École émancipée.
Charlotte Caspar était fille d‘un pharmacien de Dussay ; elle avait deux frères et une sœur. Elle fit ses études au lycée de Bordeaux et à l’Université de Rennes puis acheva son cursus à la faculté des sciences physiques et mathématiques de l’Université de Paris. Elle fut institutrice à vingt-trois ans, puis chimiste.
Charlotte Caspar se trouvait à Moscou en 1921, au moment du IIIe Congrès de l’Internationale communiste. Permanente du Komintern à partir de 15 août 1921, elle était de ces « messagères » qui, non sans risques à l’époque, assuraient des liaisons entre l’Internationale et les Partis communistes en formation. Elle parlait l’anglais et le russe. En 1922, elle épousa le militant yougoslave Voïa Vuyovic (Voujovitch), connaisseur de la France, un des fondateurs de l’ICJ (Internationale communiste des Jeunes). Elle l’avait semble-t-il connu en France à l’époque où elle militait aux Étudiants socialistes en 1918. Voïa Vuyovic fit partie de l’Opposition de gauche, fut arrêté en 1928, libéré, puis à nouveau arrêté en 1936. Il fut exécuté en URSS le 3 octobre 1936, victime de la répression stalinienne. De ce mariage, Charlotte Caspar eut un fils qui devint l’acteur français Michel Auclair (1922-1988). C’est le 14 janvier 1932, à Vitry-sur-Seine, que Charlotte Caspar épousa Raymond Guilloré.
Avec ce dernier, elle participa activement à la vie du 4e rayon communiste, qui s’affirmait comme un point fort de l’opposition. Chef de laboratoire du dispensaire de Vitry-sur-Seine, elle fut exclue du Parti communiste en 1933, bientôt suivie par son mari. Tous les deux furent des militants des milieux oppositionnels proches de Pierre Monatte, de la Révolution prolétarienne et de l’École émancipée.
Par Claude Pennetier
SOURCES : RGASPI, 495 70 6716. — J. Humbert-Droz, Origines et débuts des Partis communistes des pays latins, 1919-1923, Dordrecht, Holland, 1970, p. 479. — Notes de R. Guilloré. — Biographie de Voïa (Voja) Vuyovic, par Pierre Broué, dans Komintern : l’histoire et les hommes. Dictionnaire biographique de l’Internationale communiste, Ed. de l’Atelier, 2001.