MAROIL Jean-Baptiste.

Par Francis Drugman

Wasmuël (aujourd’hui commune de Quaregnon, pr. Hainaut, arr. Mons), 22 novembre 1895 – Quaregnon, 1er janvier 1980. Ouvrier verrier puis mineur, employé mutualiste, militant socialiste, dirigeant syndicaliste, dirigeant mutualiste, résistant, conseiller communal, échevin puis bourgmestre de Wasmuël.

Jean-Baptiste Maroil fait partie d’une famille ouvrière comptant quatre enfants. Il est le fils de Léon Maroil, ouvrier mineur, né à Wasmuël le 2 août 1873, et de Pauline Hardy, née à Wasmuël le 5 septembre 1875. À dix ans, il abandonne ses études primaires pour entrer à la Société anonyme (SA) des verreries de Saint-Ghislain (pr. Hainaut, arr. Mons). De 1907 à 1915, il travaille à la verrerie dite Saint-Antoine des frères Arthur et Léon Dubail, fondée en 1902 à Wasmuël dans le quartier du Robinet près de la ligne de chemin de fer Mons-Saint-Ghislain, qui fabrique des verres à pied, des gobelets. En 1915, il quitte cette entreprise pour travailler au puits n° 12 des Charbonnages du Grand-Hornu (aujourd’hui commune de Boussu, pr. Hainaut, arr. Mons), gérée par la Société civile des Usines et Mines du Grand-Hornu. Il y est occupé au transport du bois avant de devenir ouvrier de machine.
Le 24 août 1918, Jean-Baptiste Maroil épouse à Wasmuël Rosa Ernestine Bonjean, née à Wasmuël le 28 août 1897, cousine d’Alfred Bonjean, député, bourgmestre de Quaregnon, puis sénateur. Trois enfants naissent de ce mariage.

Par après, Jean-Baptiste Maroil est occupé comme ouvrier mineur dans plusieurs charbonnages de la région boraine : aux Charbonnages des Produits, filiale de la SA des Charbonnages du Levant et des Produits du Flénu, de 1927 à 1930 ; à Hornu-Wasmes (SA du Charbonnage d’Hornu et Wasmes) en 1930, et au Grand-Hornu de 1931 à 1933. De 1924 à 1940, il est délégué syndical pour la section de la Centrale des mineurs de Belgique à Wasmuël.

Le 1er août 1934, Jean-Baptiste Maroil entre comme employé à la Fédération des mutualités socialistes de Mons et du Borinage, il y restera jusqu’à sa retraite le 1er décembre 1958. En 1938, il devient membre du conseil d’administration de la fédération mutualiste. De 1945 à 1958, il dirige le poste « Population » de la fédération, dont le siège se trouve rue Chisaire à Mons. Malgré son départ à la pension, Maroil assure pendant plusieurs années et bénévolement le secrétariat de la section mutualiste de Wasmuël.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Jean-Baptiste Maroil se lance dans l’action clandestine, en diffusant la presse socialiste régionale comme La Renaissance nationale, journal fondé par Émile Cornez à Mons en septembre 1940, qui paraît jusqu’en février 1941. Il distribue ensuite L’Espoir, journal clandestin socialiste bruxellois.

Parallèlement à ses activités sociales, Jean-Baptiste Maroil s’engage dans l’action politique locale. Il est élu la première fois au conseil communal de Wasmuël lors du scrutin du 10 octobre 1926, il est alors le plus jeune conseiller au sein d’un conseil composé de onze élus socialistes. Ce conseil est installé le 1er janvier 1927. Lors des premières élections communales d’après-guerre, le 24 novembre 1946, Maroil est deuxième sur la liste du Parti socialiste belge (PSB) : il est élu grâce à ses 52 voix. Le nouveau conseil est installé et 1er janvier 1947 et Maroil est nommé échevin des Travaux publics. Il est réélu le 12 octobre 1952 avec 75 voix et reste échevin. Lors des élections du 12 octobre 1958, il est le chef de file de la liste socialiste. Élu avec 114 voix, il est nommé bourgmestre de Wasmuël par arrêté royal du 10 janvier 1959 (Moniteur belge, 16 janvier 1959). Lors du scrutin suivant, le 11 octobre 1964, quatrième sur la liste du PSB (profession mentionnée : employé/pensionné), il est réélu avec 140 voix au conseil communal sans pour autant briguer le mandat de bourgmestre. Il reste conseiller jusqu’au 31 décembre 1970.
Jean-Baptiste Maroil se présente également sur la liste socialiste lors des élections provinciales de 1946, 1949 et 1950 : il y représente le district de Boussu. Bien qu’ayant recueilli quelques dizaines de voix de préférence, il n’est pas élu.

Jean-Baptiste Maroil occupe plusieurs fonctions à responsabilité sur le plan communal. Musicien, il est également président de la fanfare socialiste L’Avenir. Il crée en novembre 1957 le Centre d’oxygénothérapie du Borinage, dont le siège social est à Wasmuël : son but est de soulager les mineurs silicotiques ou malades des voies respiratoires. Cette initiative devient une réalité le 1er mars 1959. Depuis 1946, Maroil est membre du conseil d’administration de la société locale Les Maisons à bon marché de Wasmuël. Durant quarante ans, il est trésorier de la colonie scolaire Les Ours blancs, qu’il a fondée à Wasmuël. Il est membre fondateur et président d’honneur (1954) de la Jeunesse sportive Espoir de Wasmuël, un club de basket.

Titulaire de nombreuses distinctions honorifiques, Jean-Baptiste Maroil meurt le mardi 1er janvier 1980 à son domicile sis rue de la Sablonnière, n° 88, à Quaregnon. Ses funérailles civiles se déroulent le vendredi 4 janvier à 15 heures dans sa commune natale en présence des personnalités locales : Edgard Hismans*, sénateur-bourgmestre de Quaregnon, Robert Leclercq*, député originaire de Saint-Ghislain, son cousin, Alfred Bonjean, mayeur honoraire de Quaregnon, ainsi que de nombreux militants socialistes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article244128, notice MAROIL Jean-Baptiste. par Francis Drugman, version mise en ligne le 4 décembre 2021, dernière modification le 9 décembre 2021.

Par Francis Drugman

SOURCES : Archives communales de Quaregnon, registres de l’état civil de Wasmuël – Papiers personnels de Francis Drugman – La Louvière, site minier du Bois-du-Luc, archives du Saicom – CEGESOMA, fonds Léon Lejeune – MAERTEN F., « Du murmure au grondement. La Résistance politique et idéologique dans la province de Hainaut pendant la Seconde Guerre mondiale (mai 1940-septembre 1944) », dans Analectes d’histoire du Hainaut, t. 7, vol. I, Mons, 1999, p. 319.

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