GOURALSKI Abraham Yakovlevitch. Nom de naissance : HAIPHETZ. Pseudonymes : Benjamin (dans le Bund), Gouralski (dans le PCR(b)), Klein (en Allemagne), Rustico et Juan de Dios (en Amérique Latine), Lepetit (en France).

Par Mikhaïl Pantéleiev, Serge Wolikow

Né le 10 avril 1890 à Riga (Lettonie), mort en 1960 à Moscou ; économiste ; président du comité exécutif régional de Kiev (1919), membre de la direction du PC de l’Allemagne (1921-1922), délégué en France (1924-1926), directeur adjoint du Ländersecrétariat de l’Amérique Latine dans l’Internationale communiste (1934-35).

Né dans une famille juive d’enseignants, Abraham Gouralski termina ses études à l’institut de commerce de Kiev et adhéra au Bund en 1904. En 1908-1911, il mena la propagande dans les fabriques et dans les organisations légales de masse (Vestnik znania - Messager des connaissances) à Riga. Arrêté plusieurs fois, il fut incarcéré à Kiev, Vitebsk. En 1911, il profita d’une autorisation de partir à l’étranger pour séjourner quelques mois en Suisse. Après un retour illégal en Russie en 1912, il fut arrêté à Lodz (Pologne) et emprisonné jusqu’en 1914. Libéré sous caution, il s’évada et gagna Vienne. Il y entreprit des études universitaires. Il participa également aux activités du mouvement ouvrier juif. Recherché par la police, il s’enfuit en Suisse et reprit des études à l’Université de Lausanne tout en participant aux mouvements de jeunesse de gauche. Après un séjour en Italie où il fit de la propagande parmi les matelots de Gênes il dut, en raison des poursuites policières dont il était l’objet, retourner en Suisse, où il termina ses études à l’Université de Lausanne. Au début 1917 il rentra en Russie dans le prétendu, second train plombé. Comme membre du CC du Bund, il dirigea la fraction du Bund en Ukraine. En 1918 en Ukraine il fut mis en prison par les Allemands. Remis en liberté, il fut élu président adjoint des Soviets clandestins de la région de Kiev.

À la fin de 1918 il adhéra à l’organisation clandestine du Parti communiste russe (bolchevique) (PCRb). Au début de 1919 il était président adjoint du comité exécutif de la région de Kiev, membre du comité exécutif central de toute l’Ukraine, président du groupe des accusateurs à Kiev. Dès la fin 1919, il travailla à l’IC. Il fut envoyé comme représentant en Allemagne, où il fut arrêté peu après et incarcéré pendant deux mois. En 1921 après un bref séjour en Russie, il fut envoyé de nouveau en Allemagne par l’IC. En 1921-1922, il devint membre de la direction du PC de l’Allemagne et dirigeant du comité révolutionnaire en 1923. Il fut délégué au IIIe congrès de l’IC dans la délégation du PCR (b) avec voix consultative (juin 1921).

En 1924-1925 il fut envoyé en France comme représentant permanent du CE de l’IC. Il contribua à éliminer l’influence de Boris Souvarine* et à former une délégation « loyale » du PCF au Ve congrès de l’IC. Il participa à ce congrès comme délégué du PCR (b) dans deux commissions, comme intervenant dans les discussions sur la situation allemande et comme protagoniste des discussions sur la direction du PCF. En France, en tant que représentant de l’IC, il participa à l’activité du Parti. Arrêté, il fut emprisonné six mois et expulsé de France. En 1925, pendant la séance élargie du plénum du CE de l’IC, il fut membre de la délégation du PCR (b). En 1926-1928 il participa à l’opposition de Zinoviev*. En août 1927 il signa la déclaration des 83. Il fut écarté de l’IC pour « activité contre le Parti » et au 15e congrès du PCR il fut exclu du Parti. On l’accusa notamment d’avoir tenter d’envoyer un agent spécial pour l’inspection des sections importantes de l’IC (France, Allemagne, Italie) afin de les inciter à ne pas se prononcer pour le comité central du parti russe et pour « leur faire savoir que l’opposition en Russie [était] enfermée ».

Six mois plus tard Gouralski rompit avec l’opposition et fut réintégré dans le parti. En 1926-1928 il devint directeur du bureau de droit et de doctrines politiques à l’Institut de Marx et Engels, président adjoint de l’instruction politique de la Kirghizie, chef de la chaire de sociologie de l’Université communiste d’Asie centrale à Tachkent. En août 1929, il revient à l’IC à la suite de la demande du CE de l’IC. Conformément à la décision du CC du PCR (b) il fut affecté au secrétariat de l’Europe centrale de l’IC. De 1930 à 1934, il partit en Amérique Latine (Argentine, Brésil, Chili et autres) comme représentant du CE de l’IC. De temps en temps, il écrivit des articles pour la presse du Komintern sous le pseudonyme de « Gou–ri ». Après son retour en Russie début de 1934 et jusqu’en 1935, Gouralski fut directeur adjoint du Secrétariat latino-américain du CE de l’IC. En février 1935 le comité du Parti lui infligea une réprimande avec avertissement, car il avait continué pendant les années 1928-1929 à avoir des contacts avec Zinoviev*, il avait trahi le Parti et joué double jeu en déclarant avoir rompu définitivement et sincèrement avec l’opposition et joint la ligne du Parti. Gouralski fut écarté du travail de l’IC.

En 1935, il fut mis à la disposition du CC du PCR (b) (secteur des organisations exterritoriales du Parti). Il travailla à Samarkand. En 1936 il fut arrêté par le NKVD et condamné à huit ans de travaux forcés en camp de travail. Mais en 1938 il fut mis en liberté et les poursuites contre lui suspendues. Dans les années d’après-guerre il enseigna à la faculté d’histoire de l’Université de Moscou et à l’Institut des relations internationales à Moscou. En 1950, il fut arrêté par le NKVD et le 19 mars 1952 il fut condamné à l’internement dans un camp de travail pour 10 ans avec confiscation de ses biens. En 1955, la commission de contrôle du CC du PCUS refusa sa réintégration au Parti. Il mourut en 1960 juste après sa mise en liberté. Sa femme, Toulchinskaïa Inessa, travaillait dans la maison des Éditions d’État depuis 1935 et avait auparavant accompagné son mari dans ses missions à l’étranger.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article24414, notice GOURALSKI Abraham Yakovlevitch. Nom de naissance : HAIPHETZ. Pseudonymes : Benjamin (dans le Bund), Gouralski (dans le PCR(b)), Klein (en Allemagne), Rustico et Juan de Dios (en Amérique Latine), Lepetit (en France). par Mikhaïl Pantéleiev, Serge Wolikow, version mise en ligne le 2 février 2009, dernière modification le 2 février 2009.

Par Mikhaïl Pantéleiev, Serge Wolikow

SOURCES : RGASPI, 495 65a 4573 ; 517 1 161

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