LEFEBVRE Daniel

Albert Lefebvre, son père, travailla à l’usine Bréguet KSB de Déville-lès-Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime). Il fut un temps syndiqué à la CGT, dans l’usine qui employait une centaine de salariés. Sa mère, Simone Laffineur, fut institutrice successivement à Amfreville-la-Mivoie, à Bapeaume puis à Rouen. Daniel Lefebvre eut un frère, Jean-Jacques Lefebvre. Il rejoignit le Mouvement de la jeunesse communiste.
Daniel Lefebvre, musicien, fut directeur de l’Ecole de musique de Dieppe de 1974 à 2004, municipalité dont les maires communistes étaient Irénée Bourgois puis Christian Cuvilliez. Il impulsa une politique d’accès à la musique des enfants des milieux populaires. Dans cette période, l’école passa de 300 à 1000 inscrits. Il fut à l’origine du développement de la musique dans les écoles et ouvrit l’établissement aux musiques actuelles, sans omettre les musiques classiques. En 1992, des locaux inadaptés du début, en lien avec la municipalité, l’école de musique intégra les nouveaux locaux, rue de la Barre. Il tira vers le haut la qualité de l’enseignement qui permit à l’école de rayonner sur le département puis d’obtenir le statut de conservatoire. Il subit des attaques de la droite locale à propos de l’intégration de la fanfare municipale dans l’école ou le travail autour du compositeur Sergueï Prokofiev.
Daniel Lefebvre intégra un collectif culturel avec des personnalités, telles Pierre Verbracken, Jean-Pierre Chérès, Max Gaillard, qui fut à l’origine du Centre d’animation culturel (CAC) Jean Renoir en 1982 et de la Scène Nationale de Dieppe en 1991.
En 2001, le représentant de la droite locale, l’armateur Edouard Leveau fut élu maire. Daniel Lefebvre, face aux désaccords sur la politique culturelle du maire et aux pressions, démissionna en 2004 et poursuivit son travail au conservatoire d’Aubervilliers- la Courneuve (Seine-Saint-Denis) en liaison étroite avec Jack Ralite.
Marié, père de trois enfants, à la retraite, il revint sur Dieppe. Il continua à se produire au piano et d’accompagner la chanteuse Maryvonne Le Berre, dans la région dieppoise, notamment dans les résidences autonomie. Lors de son décès, les témoignages montrèrent « un homme chaleureux et passionné, convaincu que la musique est le plus beau vecteur d’épanouissement personnel et collectif qui soit ».
Le conseil municipal de Dieppe donna son nom à l’auditorium de l’école municipale