LEFEBVRE Jean-Jacques

Par Andre Delestre

Né le 27 mai 1943 à Déville-lès-Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) ; comptable aux Coopérateurs de Normandie ; CGT ; Fédération du commerce et de l’alimentation CGT ; Union Locale CGT de Rouen ; UCR-CGT ; IHS CGT76 ; PCF

Albert Lefebvre, son père, travailla à l’usine Bréguet KSB de Déville-lès-Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime). Il fut un temps syndiqué à la CGT, dans l’usine qui comptait une centaine de salariés. Sa mère, Simone Laffineur, fut institutrice successivement à Amfreville-la-Mivoie, à Bapeaume puis à Rouen. Il eut un frère Daniel lefebvre.
Jean-Jacques Lefebvre fut scolarisé à Déville-lès-Rouen, au collège Fontenelle à Rouen puis au collège technique rue de l’Avalasse de Rouen ou il obtint le brevet élémentaire de comptabilité. Après avoir travaillé pendant un an, au Crédit commercial de Rouen, de la classe 62, il fit son service militaire à Périgueux avant d’être libéré par anticipation, la guerre d’Algérie étant terminée.
En avril 1964 il fut embauché aux Coopérateurs de Normandie, au siège situé à Bonsecours (Seine-Maritime). Cette coopérative de consommateurs trouva son origine, fin 19ème siècle, à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), en lien avec le mouvement ouvrier local et trouva son essor en 1932.
En septembre 1965, il se syndiqua à la CGT et fut élu délégué du personnel et du Comité d’entreprise dans une équipe animée par Lionel Belloncle. De 1968 à 1980, Il fut membre de la commission paritaire. Le syndicat des Coop était affilié à la Fédération du commerce et de l’alimentation CGT. Il fut membre de la mutuelle d’entreprise.
Jean-Jacques Lefebvre participa activement au mouvement de mai 68. Les magasins alimentaires restèrent ouverts. La lutte permit d’obtenir l’échelle mobile des salaires, calée sur l’indice syndical avec actualisation annuelle et rétroactivité. Après 1968, il fut un temps délégué syndical.
En avril 1973, à Issy-les-Moulineaux, il participa au congrès fondateur de la Fédération des personnels du commerce, de la distribution et des services, des hôtels, cafés, restaurants et services à la personne CGT, sous l’impulsion de Julien Livy, dont le frère était Yves Montand. La fédération regroupa plus de 2 millions de salariés. Il participa à une campagne massive de syndicalisation vers les salariés des magasins, dont nombres avaient des horaires atypiques ou travaillaient en Vendredi-samedi-dimanche (VSD)
Jean-Jacques fut de tous les combats contre la destruction du tissu industriel, CFEM à Rouen, textile dans la vallée du Cailly, Chapelle d’Arblay... En 1977, suite au licenciement abusif de Patrice Rossignol, délégué du personnel CGT dans un magasin, la mobilisation unitaire permit de réintégrer l’élu avec tous ces droits. En novembre 1979, il fut très actif, avec les cheminots Pierre Réault et Raymond Grimaud pour protéger la radio CGT 76 des menaces de saisie. Cette radio, localisée au domicile stéphanais de Georges Jonquais, était animée par la journaliste et militante CGT Josiane Roméro. Il témoigna de la grande peur de la haute bourgeoisie lors de l’occupation responsable du casino de Deauville par 300 à 400 militants de la CGT le 15 août 1985, sous la conduite de Serge Laloyer. Ou bien, l’action de sensibilisation sur les inégalités lors de la vente annuelle des yearlings dans cette même ville.
Les fondements des Coopérateurs de Normandie s’appuyaient sur des principes socialistes de démocratie, de solidarité, de responsabilité, de transparence, de proximité, de pérennité et de service. Le député–maire de Grand-Quevilly, puis sénateur de Seine-Maritime, Tony Larue en était l’expert comptable. En 1985, lors de la crise du mouvement coopératif et du tournant « libéral » du gouvernement socialiste, des 40.000 salariés, le groupe passa à 8.000 salariés. L’action syndicale unitaire CGT, FO et CGC, s’organisa par des pétitions, délégations auprès des autorités et siège central de la Fédération nationale des coopérateur de consommateurs (FNCC) à Paris. Les délégués centraux obtinrent le reclassement sans licenciements secs. En grande partie, les salariés passèrent sous les enseignes Mutant et U, créées à l’occasion. Nombre de magasins de proximité fermèrent et furent concentrés dans de grandes surfaces sous l’enseigne Rond Point, dont le plus grand de France se trouvait sur la commune de Grand-Quevilly. Laurent Fabius, 1er ministre (1984 à 1986), qui avait succédé à Tony Larue à Grand-Quevilly, refusa de soutenir le mouvement coopératif. Jean-Jacques Lefebvre s’interrogea sur « la difficulté, voir l’impossibilité de construire des ilots de socialisme dans un environnement capitaliste »
En 1966, il entra à la commission exécutive de l’Union locale CGT de Rouen, 38 rue du Renard. Il en devint le trésorier dans un secrétariat dirigé par Marcel Letessier. Celui-ci venait de succéder à Roger Gandobert, cadre SNCF partit en coopération en Afrique. Jusqu’en 1995, Jean-Jacques fut en responsabilité à l’UL avec Roger Gérard, Sylvie Garriot, successivement secrétaire général. Cette même année, Jean-Jacques Lefebvre, suite au transfert du siège de Bonsecours vers Grand-Quevilly quitta ses responsabilités interprofessionnelles à l’UL de Rouen. Le 1er juin 2003, il fit valoir ses droits à la retraite. Il rejoignit l’Union confédérale des retraités (UCR-CGT). En novembre 2009, il entra à l’Institut d’histoire sociale (IHS) de la CGT de Seine-Maritime et en devint le trésorier.
En 1967, il adhéra au PCF. La carte lui fut remise par Jean-Pierre Marais. Il devint une figure réfèrent et militante des marchés du clos St Marc et des Emmurés à Rouen.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article244150, notice LEFEBVRE Jean-Jacques par Andre Delestre, version mise en ligne le 9 décembre 2021, dernière modification le 10 décembre 2021.

Par Andre Delestre

SOURCES : Archives personnelles et entretien avec l’auteu.r — wikipédia. — journal Paris-Normandie. — Archives et Le Fil Rouge de l’IHS CGT76

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