CHAPON Marguerite

Par Claude Pennetier, Annie Pennetier

Née le 13 décembre 1884 à Saint-Laurent-sur-Gorre (Haute-Vienne), morte le 1er janvier 1972 à Villejuif (Seine, Val-de-Marne) ; infirmière ; élue conseillère municipale communiste de Villejuif en 1925 bien qu’inéligible.

Marguerite Chapon
Marguerite Chapon

Marguerite Chapon était une fille de cultivateurs, Léonard (43 ans à sa naissance) et Marie Reix (33 ans) qui ne savaient pas écrire, parents de cinq enfants. La famille habitait Saint-Laurent-sur-Gorre, commune située à 25 km au sud de Limoges, dans le hameau de Bar situé à six kilomètres du bourg. Marguerite les parcourait à pied pour aller au catéchisme et à l’école laïque où elle obtint son certificat d’études en 1896, alors âgée de 11ans et demi, bien qu’elle ne fréquentait celle-ci que pendant les mois d’hiver moins occupés en travaux agricoles.
Après une formation d’infirmière en Limousin, elle monta à Paris et fut embauchée à l’hôpital de la Salpêtrière, puis en 1913 à l’ouverture de l’hospice de Villejuif (Seine, Val-de-Marne) qui deviendra l’hôpital Paul-Brousse, dans l’équipe du médecin-chef Gustave Roussy, où elle soigna de nombreux malades et blessés de guerre. En 1927, elle réussit le diplôme d’État. Elle s’était mariée le 18 avril 1914 à Villejuif avec Adrien Chapon, charentais, qui fut tué lors de la bataille du Chemin des Dames en avril 1917 ; le couple eut un fils Jean. Elle parcourut les cimetières à la recherche de sa sépulture qu’elle trouva dans un champ, son nom enfermé dans une bouteille.
Militante communiste de Villejuif , elle fut élue conseillère municipale lors des élections du 3 mai 1925 sur la liste du Bloc ouvrier et paysan qui gagna la municipalité dirigée par Xavier Guillemin. Elle participa pendant sept mois aux travaux du conseil, notamment dans les commissions scolaires et hygiène et assistance, avant que son élection ne soit invalidée par le Conseil d’État le 19 février 1926, les femmes étant inéligibles. Gaston Cantini venait d’être élu maire le 5 février 1926 après la démission de Xavier Guillemin.
En 1931, la militante communiste russe Tauba Berkovitch-Ossipovitch (née en 1908 à Odessa, morte en 1975 à Villejuif) menacée d’expulsion depuis mars, habita chez elle pendant quelques mois en attente de son mariage blanc avec Henri Chassaing qui lui permit d’obtenir la nationalité française et le nom de Thérèse Chassaing.
Marguerite Chapon réussit le permis de conduire en 1934, s’acheta une voiture, une Rosenga et un pavillon 10 rue Voltaire, qui accueillit des résistants pendant la Seconde guerre mondiale. Elle était présenté par ceux qui l’ont connue comme une femme émancipée.
Elle vendit son pavillon en viager et entra à la maison de retraite Émile-Deslandres située dans l’enceinte de Paul-Brousse.
Elle y mourut et fut inhumé dans le cimetière communal de Villejuif aux côtés des restes de son mari.
La municipalité de Villejuif donna son nom à une rue de la commune, par décision du 5 octobre 2006, inaugurée le 24 novembre 2007.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article244194, notice CHAPON Marguerite par Claude Pennetier, Annie Pennetier, version mise en ligne le 7 décembre 2021, dernière modification le 12 décembre 2021.

Par Claude Pennetier, Annie Pennetier

Marguerite Chapon
Marguerite Chapon
Le couple Chapon à l'époque de leur mariage
Le couple Chapon à l’époque de leur mariage
Conseil municipal de Villejuif en 1925
Conseil municipal de Villejuif en 1925

SOURCES : Carlos Escoda, Chroniques de Villejuif, Villejuif . — La Voie Nouvelle, n° spécial, 28 mai 1965, « Quelques souvenirs de Marguerite Chapon », p. 6, interview par Gaston Monot et Danielle Guay. — Biographie de Thérèse Chassaing. — Archives municipales de Villejuif, 2021. — Données du site Généanet. — Notes de Renaud Poulain-Argiolas.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable