Par Rolf Dupuy, Philippe Pauchet
Né le 25 mars 1837 à Quevauvillers (Somme), mort le 11 août 1900 à Amiens (Somme) ; tisseur ; militant anarchiste à Amiens.
Fils d’Auguste, Germain Froidure, passementier et de Cécile Percheval, sans profession, Charles Pascal Froidure, tisseur, qui demeurait à Amiens, 24 rue des Bouchers, était en 1888 membre de l’un des trois groupes anarchistes de la région : L’Ere Nouvelle , Les Parias picards et Les Eclaireurs de Picardie. En mars, avec entre autres Honête, Jovené, Paulet et Morel, il fut l’un des organisateurs de la soirée familiale de commémoration de la Commune. Très militant, il recevait des brochures anarchistes ainsi que Le Père Peinard qu’il distribuait le dimanche. Il assistait à toutes les réunions socialistes et anarchistes. Un mandat d’amener fut délivré contre lui le 22 avril 1892 par le juge d’instruction pour association de malfaiteurs. Fin avril 1892, comme de nombreux compagnons tant à Paris qu’en province, il fut arrêté à Amiens avec une dizaine d’autres, préventivement à la manifestation du 1er mai. Le 21 novembre 1893, comme plusieurs autres militants d’Amiens, il fut l’objet d’une perquisition. Il était à cette époque porteur de journaux. Son nom figurait sur un carnet d’adresses saisi en mai 1892 lors d’une perquisition à Marseille chez Sébastien Faure.
Suite à l’attentat de Vaillant à la Chambre des députés et comme une trentaine de compagnons de la région, il fut l’objet, le er janvier 1894, d’une perquisition où la police avait saisi de très nombreux documents et écrits anarchistes dont : La Révolte (865 exemplaires), Le Père Peinard (489 exemplaires), divers numéros de L’Agitateur, L’Avant garde, Le Flambeau, Le Réveil des travailleurs, 6 Almanach du Père Peinard, 37 chansons anarchistes, une quarantaine de placards (Le Père Peinard au populo, Fête du 14 juillet, Bons bougres, Compte rendu du procès de l’anarchiste Jahn), un appel de souscriptions de la Ligue des antipatriotes et une vingtaine de brochures.
En 1896 il fut le gérant du journal La Clameur amiénoise (un numéro le 3 mai) sous titré organe abstentionniste hebdomadaire dont la rédaction se trouvait 24 rue des Bouchers à Amiens, donc à son domicile. Le journal où les articles étaient signés de divers pseudonymes – Alcide, Compère, Œil à Tout…- a publié des extraits d’un texte de Bernard Lazare.
En 1899 Froidure était en traitement à l’Hôtel Dieu et le groupe anarchiste faisait une quête à son profit le 18 septembre. Il est mort de tuberculose en 1900.
Par Rolf Dupuy, Philippe Pauchet
SOURCES : Arch. Dép. Somme, 4M173. — AN BB 186450, F7/12507, F7/12508. — APPo BA 1499 — La révolte, année 1888. — R. Bianco Un siècle de presse… », op. cit.. — Filae.