GAUCHET Georges

Par Claude Cuenot

Né le 25 mars 1914 à Vieux-Charmont (Doubs), mort le 2 août 1995 à Montbéliard ; outilleur rectifieur chez Peugeot à Sochaux (Doubs) ; syndicaliste CGT et militant communiste du Doubs, secrétaire du syndicat CGT des métaux de Sochaux en 1945-1946 ; maire d’Étupes (Doubs).

Le père de Georges Gauchet était ouvrier d’usine. Sa mère sans profession était la fille d’un forgeron de Mulhouse venu en France en 1881. Domicilié à Sochaux (Doubs) puis à Etupes (Doubs), Georges Gauchet travaillait comme affûteur à l’outillage, usine de mécanique, chez Peugeot à Sochaux. Il passa tous les échelons professionnels et devint rectifieur outilleur.

Georges Gauchet adhéra au Parti communiste sur son lieu de travail avec son frère Alexis en octobre 1936 en rentrant du service militaire. Il avait rencontré des communistes dans son régiment et assisté à un meeting durant une permission où il avait acheté des brochures. Son frère et lui furent plusieurs fois à l’origine de débrayagse et l’un des deux fut sanctionné lors de la grève avec occupation de février 1937. Georges Gauchet recruta une quinzaine de membres dans son atelier durant l’année 1937 et devint secrétaire de la cellule de mécanique ainsi que du groupe local de Sochaux. Le Parti communiste était en plein essor et manquait de cadres : les nouveaux venus les plus actifs assuraient rapidement les responsabilités de secrétaire de cellules.

En 1939, Georges Gauchet ne fut pas affecté spécial malgré sa qualification. Il fut démobilisé à Toulouse, revint à Montbéliard et travailla à nouveau chez Peugeot durant la guerre. Il participa quelque peu à la diffusion de la presse communiste clandestine début 1942. Mais la résistance communiste dans le Pays de Montbéliard fut décimée en avril 1942. En 1944, Georges Gauchet participa à un groupe de résistance dirigé par un socialiste. Il resta dans le Pays de Montbéliard durant la période difficile de septembre à mi-novembre 1944, lorsque l’armée allemande avait réussi à stopper l’avancée des troupes franco-américaines.

En janvier 1945, Georges Gauchet reconstitua le syndicat CGT des métaux de Sochaux. Il fut un de ceux qui décidèrent de ne pas accepter André Girard* dans les rangs de cette organisation, formellement pour son attitude pendant la guerre, mais probablement pour écarter un militant capable, concurrent des communistes. En effet, les principaux militants d’avant guerre n’étaient plus là et les cadres du syndicat furent très largement renouvelés. Les communistes étaient peu nombreux, sans grande expérience et Georges Gauchet dutcomposer avec plusieurs socialistes pour constituer le comité exécutif du syndicat. Plusieurs employés participaient à cette équipe et l’ingénieur Noël Duclos devint secrétaire du comité d’entreprise. Lors des premières réunions du comité d’entreprise, Georges Gauchet entraîna les délégués ouvriers à ne plus se lever à l’entrée de Jean-Pierre Peugeot. En 1946, la CGT regroupait environ 5000 adhérents soit 60 % du total des salariés, mais le mouvement d’adhésion resta moins large que celui de 1936-1937.

Georges Gauchet fut membre de la commission administrative de l’UD-CGT du Doubs, administrateur de la caisse de Sécurité sociale de Montbéliard de 1946 à 1950 aux côtés de Raymond Bruder*. Il était aussi membre du conseil d’administration de la Société de Secours mutuel des ouvriers de Peugeot.

Georges Gauchet fut élu maire de la commune d’Étupes en 1945. Il démissionna de cette fonction pour devenir permanent du syndicat de Sochaux. Mais en juillet 1946, il fut écarté de ce poste par Gaston Genin*, responsable régional CGT de la métallurgie, qui lui reprochait son manque de dynamisme et peut-être aussi d’avoir été absent de l’usine lorsqu’un débrayage s’étendit à partir d’un atelier. Après son éviction, Georges Gauchet retrouva sa fonction de maire jusqu’en 1948. Il fut ensuite conseiller municipal de 1949 à 1959.

Georges Gauchet resta collecteur, diffuseur de la Vie Ouvrière dans son atelier d’ouvriers professionnels, devenu l’Outillage forge emboutissage Carrosserie. Lors de la grève de la métallurgie en février-mars 1950, il fut membre du comité intersyndical de grève. Dans les mois qui suivirent, il accepta d’être chargé par Henri Beaumont* du suivi d’une partie du syndicat CGT pour aider Oreste Pintucci*. Il fut aussi gérant du Métallo de Sochaux de 1948 à 1969.

Adhérent du Parti communiste, il resta aux côtés des militants sochaliens fidèles à la direction nationale du PCF lors de l’exclusion des « reconstructeurs » en 1988.

Georges Gauchet était marié et père d’une fille.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article24425, notice GAUCHET Georges par Claude Cuenot, version mise en ligne le 3 février 2009, dernière modification le 3 juillet 2009.

Par Claude Cuenot

SOURCES : Entretien avec l’intéressé. — RGASPI, Moscou, 495-270 3438, autobiographie classée A du 30 octobre 1937. — Arch. Georges Gauchet, cahier des procès verbaux du syndicat CGT de Sochaux. — Claude Cuenot, La CGT dans le Doubs : l’Union départementale de 1944 à 1950, mémoire de maîtrise, Besançon, 1990.

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