FRAUDET René, André [Dictionnaire des anarchistes]

Par Dominique Petit

Né le 4 janvier 1916 à Romorantin (Loir-et-Cher), mort le 8 juillet 1978 au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) ; manutentionnaire, marchand forain, opérateur de cinéma ; anarchiste et militant de SIA à Paris.

Le 27 janvier 1939, en compagnie de Marcel Chapiteau, il avait été arrêté, pour collage d’affiches de Solidarité Internationale Antifaciste (SIA), insuffisamment timbrées. Il avait fait l’objet de poursuite pour infractions à la loi des finances.
Le 21 juin 1939, il fit au parquet, une déclaration de gérance pour un Bulletin Mensuel d’Information dont le siège devait être situé 26 rue de Crussol (XIe arr.) mais qui n’avait jamais paru.
Le 1er juin 1939, il était nommé gérant du journal SIA. A la même époque, il était avec sa femme, secrétaire de la section du XIIe arrondissement de SIA. Pour ce motif, il figurait sur la liste des anarchistes de la Seine dont le domicile était soumis à vérifications bi-mensuelles.
Le 24 juin 1939, il s’était marié à Paris (IVe arr.) avec Marcelle Toutain .
Le 10 décembre 1939, il était condamné par le 2e tribunal militaire de Paris à 5 ans de prison et 3.000 francs d’amende, pour provocation de militaires à la désobéissance, dans un but de propagande anarchiste et insoumission. Il était libéré début août 1942 et revenait à son domicile 14 rue Parmentier.
En 1939 René Fraudet, qui était alors au chômage, était le gérant du Bulletin mensuel d’information du Bureau de Défense des peuples coloniaux (n°2 de1939). Ce bureau était en liaison avec la Solidarité Internationale Antifasciste (SIA) et rassemblait des militants de toutes les tendances de l’extrême gauche dont André Berthon, Camille Drevet, Félicien Challaye, Édouard Depreux, André Ferrat, Jean-Paul Finidori, Marcel Fourrier, Daniel Guérin, Robert Louzon, Gérard Rosenthal et Léon Werth . Il n’eut sans doute qu’une existence assez brève. En juin 1939, suite à la condamnation à 15 mois de prison de Vintrignier, gérant de SIA, il le remplaçait à la gérance du journal.
Arrêté le 1er septembre 1939 au siège de la SIA rue de Crussol et à la suite de la publication d’un numéro clandestin du journal, il était interné le 3, à la prison de Fresne, puis successivement à la Santé, à Gurs (Basses-Pyrénées), à Nontron (Dordogne), Maussac (Lot) et Eysses (Lot et Garonne), le 16 janvier, d’où il était mis en liberté conditionnelle le 29 juin 1942.
Le 30 octobre 1939, il avait été condamné, comme gérant, à 6 mois de prison et 2 000 francs d’amende, pour un article intitulé « Vers le lapinisme obligatoire » contre la natalité, paru dans le journal SIA le 15 juin 1939.
Lors de la déclaration de guerre, suite à la diffusion du tract Paix Immédiate de L. Lecoin et N. Faucier, il était condamné le 20 décembre 1939, par le 2e tribunal militaire de Paris à 5 ans de prison et 3.000 francs d’amende, pour provocation de militaires à la désobéissance, dans un but de propagande anarchiste et insoumission.
Il était libéré début août 1942 et revenait à son domicile 14 rue Parmentier. Fraudet figurait sur la liste des anarchistes de la Seine dont le domicile était soumis à vérifications bi-mensuelles.
Depuis la Libération, il se tenait sur une prudente réserve, ne recevant plus de brochures, ni journaux anarchistes.
En 1947, il résidait 21 rue Clavel (XIXe arr.), il travaillait aux établissements Guillen, entreprise de décalcographie, 47 rue Lepic (XVIIIe arr.) dont le propriétaire Marcel Guillen était un militant anarchiste.
Le 3 juin 1947, à la demande du ministre de l’intérieur, sur l’intervention de la Ligue des droits de l’homme qui indiquait que Fraudet se plaignait de la surveillance abusive des services de police.
Le 12 février 1948, le tribunal de la Seine prononçait son divorce d’avec Marcelle Toutaint
En 1950, son domicile, 21 rue Clavel (XIXe arrondissement), était toujours soumis à une surveillance policière.
Depuis le 18 décembre 1952 à janvier 1959, René Fraudet était marchand forain en articles de Paris et de bazar, sur les marchés de la banlieue parisienne.
En février 1957, il vivait maritalement avec Madeleine Gérardin.
Depuis 1962, il avait été employé comme chauffeur, emballeur ou manutentionnaire dans six entreprises dont les Éditions Dupuis, fils et Cie et une maison d’articles de Paris

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article244285, notice FRAUDET René, André [Dictionnaire des anarchistes] par Dominique Petit, version mise en ligne le 12 décembre 2021, dernière modification le 12 décembre 2021.

Par Dominique Petit

SOURCES : Archives de la Préfecture de police Ba 1899, 1900 , 211W2, 77 W 1704 (communiqué par Gilles Morin). — SIA n°29, 1er juin 1939. — Archives Nationales 19940500 art. 241. — Notice René Fraudet du Dictionnaire des militants anarchistes. — Fichiers des décès INSEE.

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