Par Jacques Girault
Née le 27 décembre 1941 à Laval (Mayenne), ), morte le 29 octobre 2022 à Paris (XIVe arr.) ; professeure puis inspectrice générale de l’Agriculture ; militante communiste ; adjointe au maire de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne).
Son père s’engagea comme mousse dans la Marine nationale, puis travailla comme représentant de commerce. Sa mère enseignait le piano. Annie Perron, élève de l’école catholique du Sacré Cœur, termina sa scolarité secondaire au lycée de jeunes filles Ambroise Paré de Laval. Bachelière (série philosophie) en 1960, elle commença des études supérieures à la Sorbonne. Titulaire du certificat d’études littéraires générales en 1962, elle s’inscrivit à la faculté des lettres de Rennes, où elle obtint une licence ès lettres (lettres modernes) en 1966. À partir de 1964, elle enseigna dans des établissements privés à Rennes (institution Saint-Joseph) et à Laval (institution Saint-Étienne), puis débuta en 1966 une courte carrière dans l’Éducation nationale comme maîtresse auxiliaire à Coulommiers (Seine-et-Marne), à Juvisy où elle milita au comité pour la paix au Vietnam, puis au lycée technique Jean Macé à Vitry en septembre 1968, où elle enseigna le français. Dès 1964, elle adhéra au SNES.
Elle se maria en août 1967 à la mairie du VIe arrondissement de Paris avec Richard Benarous, né le 26 août 1941 à Mostaganem (Algérie), fils d’un futur directeur de banque. Le couple eut une fille et habita rue de la Harpe (Paris Ve). Son mari, assistant-chercheur à l’hôpital Cochin à Paris, militait au Parti communiste français. Ils divorcèrent en 1977. Elle vécut avec Nicolas Pasquarelli, secrétaire général du Centre d’études et de recherches marxistes puis directeur de la librairie Racine.
Annie Perron adhéra au PCF en décembre 1966 dans le VIe arrondissement de Paris et fut membre du bureau de la section. Elle suivit l’école fédérale en mars 1967 et l’école centrale d’un mois en avril-mai 1968. Membre du comité de la section communiste de Vitry en 1970, elle entra au comité de la fédération communiste du Val-de-Marne pour une année (1970-1971) et fut choisie pour suivre l’école centrale de quatre mois du PCF en 1973.
Directrice du centre culturel de Vitry en septembre 1969 (avec « l’objectif de favoriser avant tout le développement de la vie associative locale »), elle fut élue sur une liste d’union de gauche à direction communiste au conseil municipal de Vitry en 1971. Adjointe au maire dès 1971, réélue en 1977 et en 1983, permanente municipale, elle assura « à temps complet » les délégations de la santé (1971-1975) où elle contribua à « l’amorce d’une gestion du Centre de Santé avec les usagers ». À partir de 1976, s’ajoutèrent les délégations de l’emploi et de l’immigration (1975-1976), de l’information municipale et du secrétariat du conseil municipal à partir de 1977. Dans le même mandat, elle reçut aussi la responsabilité du développement local, tout en étant chargée des relations avec les groupes du conseil municipal. Dans son dossier de candidature à l’ENNA, elle estimait que son expérience s’inscrivait dans le programme de décentralisation mis en place par le gouvernement.
Elle fut active dans les manifestations autour du prix international de peinture contemporaine initiées par la municipalité. Sous l’impulsion du maire Marcel Rosette, elle fut notamment la responsable du programme expérimental de vaccination des petits enfants et de la mise en place d’un fichier vaccinal informatisé sous l’égide de l’Organisation mondiale de la santé.
Annie Benarous entra à l’École nationale d’administration (promotion Denis Diderot) par le concours de la troisième voie en 1984. Tout en restant conseillère municipale, elle cessa de participer à la vie de la municipale. Elle quitta Vitry et ne réadhéra pas au PCF.
En juin 1986, elle devint administratrice civile au ministère de l’Agriculture et de la Pêche, chef du bureau Montagne (agriculture, économie montagnarde, pastoralisme et développement rural) en 1986. Elle collabora avec la Commission européenne comme experte à la direction de l’environnement où elle fut chargée de l’éducation à l’environnement. Au cœur de l’organisation par Euromontana de la conférence de Cracovie (Pologne) en 1995, avec des représentants de l’ensemble des régions montagneuses d’Europe, elle participa aussi à la naissance, en 1996, d’une ONG qui, dans le cadre d’Euromontana, devint une Association européenne pour la coopération des régions de montagne.
Nommée inspectrice de l’Agriculture en 2001 puis inspectrice générale en 2006, elle participa à la Commission interministérielle de coordination des contrôles portant sur les opérations cofinancées par les Fonds structurels européens en 2008.
Retraitée en 2009, elle signa divers appels condamnant l’intervention militaire de la France en Irak puis en Syrie (2013), et lors de la COP 21, elle appuya la campagne internationale et citoyenne pour sauver la planète et l’humanité.
Le 2 novembre 2022, l’Humanité annonçait son décès.
Par Jacques Girault
SOURCES : Arch. Nat., 19970342/31. — Arch. comité national du PCF. — Site Internet de l’ENA. — Presse nationale. — Renseignements fournis par l’intéressée. — Note de Jean-François Merle.